• August Wilhelm von Schlegel to Asiatic Society (Kalkutta)

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: Kalkutta · Date: August 1822
Edition Status: Single collated printed full text with registry labelling
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Asiatic Society (Kalkutta)
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: Kalkutta
  • Date: August 1822
  • Notations: Abschrift von Schlegels Hand.
    Printed Text
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: 343347008
  • Bibliography: Briefe von und an August Wilhelm Schlegel. Gesammelt und erläutert durch Josef Körner. Bd. 1. Zürich u.a. 1930, S. 392‒393.
  • Weitere Drucke: Rocher, Rosane und Ludo Rocher: Founders of Western Indology. August Wilhelm von Schlegel and Henry Thomas Colebrooke in correspondence 1820–1837. Wiesbaden 2013, S. 70–71.
  • Incipit: „[1] Messieurs
    M. Colebrooke mʼinforme que Vous avez bien voulu me conférer le titre dʼassocié honoraire. Je Vous prie dʼagréer lʼexpression de [...]“
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-1a-33441
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.5,Nr.45
  • Number of Pages: 3S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 20,8 x 12,5 cm
    Language
  • French
[1] Messieurs
M. Colebrooke mʼinforme que Vous avez bien voulu me conférer le titre dʼassocié honoraire. Je Vous prie dʼagréer lʼexpression de ma vive réconnoissance. Il ne pouvoit rien mʼarriver de plus flatteur ni de plus encourageant que de voir mon nom inscrit à la suite de tant de noms illustres que Votre Société compte aujourdʼhui dans son sein, et quʼelle y a comptés depuis sa fondation. Cependant, Messieurs, dans la supposition la plus favorable pour moi, Vous avez anticipé sur les temps. Ce que jʼai fait jusquʼici, nʼa pu me mériter cet insigne honneur. Si la Providence mʼaccorde encore quelques années de vie et de santé, ce que je me propose de faire pourra peut-être mʼacquérir des titres mieux fondés.
Lʼétude de la langue savante, de la littérature et des antiquités de lʼInde, à laquelle
[2] Vous avez donné la première impulsion, a été retardée en Europe par le Système continental. Les productions intellectuelles de lʼEmpire Britannique étoient prohibées sur notre continent comme tous les autres objets du commerce. Depuis que lʼEurope est rendue à elle même, on a été avide de connoître les résultats de Vos travaux. Mais la difficulté de se procurer les livres imprimés dans lʼInde, est toujours fort grande. Jʼespère contribuer un peu à rendre les textes originaux plus accessibles, puisque, grace a la protection du Gouvernement éclairé que jʼai lʼhonneur de servir, on imprime maintenant sous mes yeux du Sanscrit sur les rives du Rhin comme sur celles du Gange.
LʼEurope est devenue majeure par sa connoissance du globe terrestre. Lʼinvestigation de lʼhistoire primitive du genre humain nʼest plus entravée aujourdʼhui par des notions étroites. Lʼétude comparée des langues franchit les limites de lʼhistoire, et nous fait connoître lʼaffiliation et les migrations des peuples. Lʼantique religion,
[3] la legislation, la mythologie des Brahmanes touche par mille points à lʼhistoire de la civilisation dans lʼancien monde. Ceux qui sʼoccupent de ces questions ardues ont été reduits jusquʼici à puiser dans des sources troubles et altérées; bientôt il ne sera plus permis dʼavoir recours à autre chose quʼaux monumens authentiques.
Dans ce vaste mouvement du savoir que Vous avez si puissamment contribué à exciter, je me féliciterai de pouvoir être un instrument utile. Si le zêle suffisoit, je me croirois sûr du succès.
Veuillez agréer, Messieurs, lʼhommage de ma réconnoissance, et de la considération la plus distinguée avec laquelle jʼai lʼhonneur dʼêtre
Votre très-humble et très-obéissant serviteur
A. W. de Schlegel
Bonn au mois dʼAoût 1822
[4]
[1] Messieurs
M. Colebrooke mʼinforme que Vous avez bien voulu me conférer le titre dʼassocié honoraire. Je Vous prie dʼagréer lʼexpression de ma vive réconnoissance. Il ne pouvoit rien mʼarriver de plus flatteur ni de plus encourageant que de voir mon nom inscrit à la suite de tant de noms illustres que Votre Société compte aujourdʼhui dans son sein, et quʼelle y a comptés depuis sa fondation. Cependant, Messieurs, dans la supposition la plus favorable pour moi, Vous avez anticipé sur les temps. Ce que jʼai fait jusquʼici, nʼa pu me mériter cet insigne honneur. Si la Providence mʼaccorde encore quelques années de vie et de santé, ce que je me propose de faire pourra peut-être mʼacquérir des titres mieux fondés.
Lʼétude de la langue savante, de la littérature et des antiquités de lʼInde, à laquelle
[2] Vous avez donné la première impulsion, a été retardée en Europe par le Système continental. Les productions intellectuelles de lʼEmpire Britannique étoient prohibées sur notre continent comme tous les autres objets du commerce. Depuis que lʼEurope est rendue à elle même, on a été avide de connoître les résultats de Vos travaux. Mais la difficulté de se procurer les livres imprimés dans lʼInde, est toujours fort grande. Jʼespère contribuer un peu à rendre les textes originaux plus accessibles, puisque, grace a la protection du Gouvernement éclairé que jʼai lʼhonneur de servir, on imprime maintenant sous mes yeux du Sanscrit sur les rives du Rhin comme sur celles du Gange.
LʼEurope est devenue majeure par sa connoissance du globe terrestre. Lʼinvestigation de lʼhistoire primitive du genre humain nʼest plus entravée aujourdʼhui par des notions étroites. Lʼétude comparée des langues franchit les limites de lʼhistoire, et nous fait connoître lʼaffiliation et les migrations des peuples. Lʼantique religion,
[3] la legislation, la mythologie des Brahmanes touche par mille points à lʼhistoire de la civilisation dans lʼancien monde. Ceux qui sʼoccupent de ces questions ardues ont été reduits jusquʼici à puiser dans des sources troubles et altérées; bientôt il ne sera plus permis dʼavoir recours à autre chose quʼaux monumens authentiques.
Dans ce vaste mouvement du savoir que Vous avez si puissamment contribué à exciter, je me féliciterai de pouvoir être un instrument utile. Si le zêle suffisoit, je me croirois sûr du succès.
Veuillez agréer, Messieurs, lʼhommage de ma réconnoissance, et de la considération la plus distinguée avec laquelle jʼai lʼhonneur dʼêtre
Votre très-humble et très-obéissant serviteur
A. W. de Schlegel
Bonn au mois dʼAoût 1822
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