• Ximénès Doudan to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 3. Mai [1842]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Ximénès Doudan
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 3. Mai [1842]
  • Notations: Empfangsort und Datum (Jahr) erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-1a-33442
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.6,Nr.42
  • Number of Pages: 2S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 20,9 x 13,5 cm
  • Incipit: „[1] Monsieur,
    Jai reçu avec la plus vive reconnaissance l’exemplaire des Essais. Quoique vous en disiez, je tiens ces feuilles pour [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Falk, Clio
  • Golyschkin, Ruth
[1] Monsieur,
Jai reçu avec la plus vive reconnaissance l’exemplaire des
Essais. Quoique vous en disiez, je tiens ces feuilles pour des oracles supérieurs à ceux de la Sybille; mais vos oracles sont d’une merveilleuse clarté, ce qui j’en convienst n’est pas dutout sybillin. J’ai repris cette lecture avec un extrême plaisir; on peut relire plus d’une fois tout ce qui cache beaucoup d’études & didées sous une forme vive et piquante.
Les premières lignes de votre introduction sont tristes. Je me disais que pourtant vous avez encore ici
des amis qui voudraient bien que vous leur donnassiez quelques mois d’été à la campagne, ou quelques mois d’hyver à Paris. Il ne faut pas oublier la France, car je puis vous affirmer que vous n’y êtes pas oubliés. Parceque nous ne fesons pas beaucoup de bons livres, vous en concluez que nous sommes très ennuyeux et que nous ne valons plus la peine qu’on cause avec nous; mais je soutiens que cela est injuste & je vous supplie d’y venir voir.
À propos de bons livres, oserai-je vous demander si vous avez jeté les yeux sur
deux volumes de Metaphysique que M. de Rémusat vient de publier. Je me flatte que vous en auriez approuvé quelques parties. C’est un esprit étendu qui sans en faire de bruit a pensé longtemps aux questions philosophiques. Il me semble avoir jeté un peu de lumière sur ces grandes ombres, supposé qu’aucune lumière [2] puisse éclairer ces profondeurs mystérieuses, supposé qu’il ne vaille pas mieux marcher dans les obscurités sans y trop penser & sans en rien dire.
Toute cette maison vous envoye les plus tendres souvenirs. Je défends de mon mieux le volume que je dois à votre bonté contre Albert et contre son père qui le veulent lire avant moi!
Si ma santé était meilleure jaurais pris la liberté de vous importuner un peu de mes lettres. Mais avec un rhumatisme dans la tête on a trop de chances d’ennuyer.
Recevez, Monsieur, la nouvelle expression de mon respectueux dévouement.
X Doudan
à
Paris le 3. Mai.
[3] [leer]
[4] [leer]
[1] Monsieur,
Jai reçu avec la plus vive reconnaissance l’exemplaire des
Essais. Quoique vous en disiez, je tiens ces feuilles pour des oracles supérieurs à ceux de la Sybille; mais vos oracles sont d’une merveilleuse clarté, ce qui j’en convienst n’est pas dutout sybillin. J’ai repris cette lecture avec un extrême plaisir; on peut relire plus d’une fois tout ce qui cache beaucoup d’études & didées sous une forme vive et piquante.
Les premières lignes de votre introduction sont tristes. Je me disais que pourtant vous avez encore ici
des amis qui voudraient bien que vous leur donnassiez quelques mois d’été à la campagne, ou quelques mois d’hyver à Paris. Il ne faut pas oublier la France, car je puis vous affirmer que vous n’y êtes pas oubliés. Parceque nous ne fesons pas beaucoup de bons livres, vous en concluez que nous sommes très ennuyeux et que nous ne valons plus la peine qu’on cause avec nous; mais je soutiens que cela est injuste & je vous supplie d’y venir voir.
À propos de bons livres, oserai-je vous demander si vous avez jeté les yeux sur
deux volumes de Metaphysique que M. de Rémusat vient de publier. Je me flatte que vous en auriez approuvé quelques parties. C’est un esprit étendu qui sans en faire de bruit a pensé longtemps aux questions philosophiques. Il me semble avoir jeté un peu de lumière sur ces grandes ombres, supposé qu’aucune lumière [2] puisse éclairer ces profondeurs mystérieuses, supposé qu’il ne vaille pas mieux marcher dans les obscurités sans y trop penser & sans en rien dire.
Toute cette maison vous envoye les plus tendres souvenirs. Je défends de mon mieux le volume que je dois à votre bonté contre Albert et contre son père qui le veulent lire avant moi!
Si ma santé était meilleure jaurais pris la liberté de vous importuner un peu de mes lettres. Mais avec un rhumatisme dans la tête on a trop de chances d’ennuyer.
Recevez, Monsieur, la nouvelle expression de mon respectueux dévouement.
X Doudan
à
Paris le 3. Mai.
[3] [leer]
[4] [leer]
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