• Claude C. Fauriel to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 10.09.1821
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Claude C. Fauriel
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 10.09.1821
  • Notations: Da der Brief im Druck unvollständig wiedergegeben ist, wurde er neu transkribiert. – Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Bibliography: Richert, Gertrud: Die Anfänge der romanischen Philologie und die deutsche Romantik. Halle 1914, S. 55.
  • Incipit: „[1] jʼaurais répondu plutôt à votre lettre du 24 août, mon cher Panditama, si je nʼavais été un peu incommodé depuis [...]“
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-1a-33563
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.8,Nr.11
  • Number of Pages: 4S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 23,1 x 18 cm
    Language
  • French
  • Sanskrit
    Editors
  • Förtig, Christina
  • Hanneder, Jürgen
  • Stieglitz, Clara
  • Varwig, Olivia
[1] jʼaurais répondu plutôt à votre lettre du 24 août, mon cher Panditama, si je nʼavais été un peu incommodé depuis que je lʼai reçue. Je commençais à être un peu inquiet de n’avoir pas de nouvelles; je suis charmé de vous savoir bien portant, en vacances, et occupé de v selon votre choix, je veux dire de nos vieux Brahmes: ils ont encore grand besoin de vous et de travaux comme les vôtres, pour être jugés dignes du Paradis où jʼespère quʼils sont, ne fut ce que le leur. Mais patience! Justice sera faite un jour, & il sera beaucoup dʼy avoir été contribué pour quelque chose.
Je nʼai pas besoin de vous dire que je nʼai pas cessé dʼaller de temps à autre chez
M. Lion: mais mes visites nʼont pu aboutir quʼà mʼassurer que votre fonte se poursuivrait aussi vîte que possible, et que la différence entre le temps quʼelle prenait réellement, et celui qui avait été fixé par approximation, ne provenait que dʼune erreur de calcul, bien facile dans un genre de travail tout–à fait nouveau. Mr Lion nʼa pas cessé, à ce quʼil mʼa assuré, et à ce que jʼai pu voir, dʼoccuper toujours à votre fonte les deux seuls moules quʼil y ait pu y mettre; car, pour le petit moule, il y a si peu à faire avec, que lʼavance que lʼon aurait obtenue, en le faisant aller avec les autres, mérite à peine dʼêtre comptée. Je suis allé voir où lʼon en était le jour même où jʼai reçu votre lettre; jʼai trouvé tout chaud encore le ru qui xxxxxxxx est, à ce quʼil me semble, la 9e ou la 10e lettre du no. 4 de votre police; vous voyez que la chose commençait à avancer, et comme elle a marché depuis, on doit en être dès-à présent, aux lettres dont les sortes sont les moins nombreuses. Il a été impossible jusquʼà présent [2] de faire aucun essai un peu décisif des caractères déjà fondus, parceque outre ce qui manque encore pour compléter les lettres soit entières soit coupées, nous nʼavons aucune des voyelles qui destinées à sʼajuster à celles-ci. Du reste jʼai déjà donné à M. Lion une douzaine de lignes de en Devanagari, copiées sur le premier MS. qui sʼest trouvé sous ma main, qui a été le Harivansha. Je suis impatient de les voir composer en caractères de votre fonte, mais je présume, dʼaprès ce que jʼai pu voir des soins de M. Lion, pour assurer la conformité de sa fonte à des modèles, que tout sʼajustera bien, et que vous aurez réellement du Samskṛita, typographiquement parlant. Jʼespère, la prochaine fois que je vous écrirai, pouvoir vous annoncer à peu près lʼépoque de lʼexpédition de vos caractères, et vous envoyer lʼéchantillon que nous aurons obtenu.
Jʼai vu
Chézy à qui jʼai dit les choses aimables dont vous me chargiez pour lui; il m vous en remercie cordialement, & offre vous dit par moi mille amitiés. Je suis curieux de voir son Kandou dans une langue qui, maniée par vous, le rapprochera un peu de la couleur et du tour de lʼoriginal.
Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez de lʼAsie orientale: elles valent mieux que celles de lʼextrémité opposée. Je me réjouis particulièrement du Voyage de
Wilson à Bénarès: lʼobjet de ce voyage me parait des plus intéressants.
Il Je suis presque faché de vous voir occupé dʼune aussi ennuyeuse tâche, que celle dʼexaminer les erreurs intrinsèques dʼun ouvrage qui, comme celui de ce Brave Frank, offense lʼœil, à ne faire que le regarder, sans le lire: mais toutefois, je sens bien lʼutilité quʼil y a à relever des [3] fautes & des bêtises qui pourraient nuire à lʼétude de lʼIndien et de lʼInde; et puisque vous rédigez une bibliothèque Indienne, vous ferez bien dʼen dire la vérité. Malheureusement je ne puis vous être bon à rien pour cela: la bibliothèque était déjà fermée depuis deux jours, quand jʼai reçu votre lettre, et je ne puis aller chercher, dans le commencement du Mahabharata, le passage sur lequel vous désireriez avoir quelques variantes. Je ne ne comprends rien au mot: saveyakhyā et jʼai de la peine à croire quʼil soit correctement écrit de la sorte: il me parait clair que le traducteur Anglais à une eu une autre leçon sous les yeux, dans la quelle on voit seulement quʼest entré le ou quʼa pu entrer le radical xxx; mais le reste est à deviner. Je verrai un de ces jours Mr. Langlès, et si malgré la clôture de la Bibliothèque et les vacances, je puis obtenir communication du MS. je vous écrirai exprès sur ce que jʼaurai pu découvrir: mais si dans une huitaine de jours vous nʼavez rien reçu à ce sujet, ce sera une pour vous, un signe que je nʼaurai point obtenu de violer le saint repos des vacances.
Je me suis fait montrer par
M. Lion la matrice du caractère cha; elle est parfaitement entière, et aussi nette quʼaucune autre. Quant au nom mystérieux Ôm, je trouve que la manière dont vous avez compté le faire, le fera très-bien; et MM. Vibert et Lion que jʼai consultés, chacun séparément là dessus, sont complètement de mon avis. Je ne vois donc aucun motif de faire graver un poinçon après, pour faire ce caractère dʼune seule pièce.– Vous avez raison de demander une cinquante de caractères échancrés sans œil pour y loger les voyelles, dans le cas où lʼon voudrait les imprimer séparement. Cela est dit, et cela sera fait.
[4] Vous avez du recevoir les deux prospectus de lʼAcadémie, que vous me demandiez; je vous les ai envoyés il y a déjà plusieurs jours: et à propos de prospectus et dʼAcadémie, Renaynouard mʼa dit lʼautre jour quʼil nʼavait jamais su ni par vous, ni par personne si vous aviez reçu les 3 premiers volumes de son recueil des Troubadours quʼil vous avait envoyés. Si vous aviez un mot à lui faire là dessus, je mʼen chargerais volontiers: il en est à son 6e volume, dont il attendra, je crois, la fin, pour publier à la fois les 3 volumes de la seconde livraison.
Si vous avez quelque ami Brahmanique au tour de vous, je lʼen félicite. je voudrais bien que ce fut
lʼexcellent Bopp; dans ce cas, je vous prierais de me rappeller très-expressément à son souvenir, et de lui présenter mes amitiés.
Jʼavance bien lentement, mais je marche toujours dans mes extraits du
Hanrivansha: jʼaurai bientôt achevé de copier le 2 ou 3000 Shlòkas que jʼen veux avoir, et alors je chercherai à voir ce quʼil peut y avoir, dans tout cela, qui mérite que je vous en parle.-
Jʼai découvert, il y a quelques jours, chez un marchand de curiosités de mon voisinage, trois vases en bronze assortis pour aller ensemble: Ils sont indubitablement dʼun travail indien. Je vous en parlerais plus en détail, si on ne mʼen avait pas démandé un prix qui me parait exagéré, et dont il y a cependant apparence que lʼon rabattra rien: on
nʼe en veut 500 fr. je vous en parlerai de nouveau, si vous le desirez.
Adieu: je vous salue de cœur et dʼame et vous souhaite tous les biens que je connais.
Fl
Paris. le 10 8 7bre. 1821.
[1] jʼaurais répondu plutôt à votre lettre du 24 août, mon cher Panditama, si je nʼavais été un peu incommodé depuis que je lʼai reçue. Je commençais à être un peu inquiet de n’avoir pas de nouvelles; je suis charmé de vous savoir bien portant, en vacances, et occupé de v selon votre choix, je veux dire de nos vieux Brahmes: ils ont encore grand besoin de vous et de travaux comme les vôtres, pour être jugés dignes du Paradis où jʼespère quʼils sont, ne fut ce que le leur. Mais patience! Justice sera faite un jour, & il sera beaucoup dʼy avoir été contribué pour quelque chose.
Je nʼai pas besoin de vous dire que je nʼai pas cessé dʼaller de temps à autre chez
M. Lion: mais mes visites nʼont pu aboutir quʼà mʼassurer que votre fonte se poursuivrait aussi vîte que possible, et que la différence entre le temps quʼelle prenait réellement, et celui qui avait été fixé par approximation, ne provenait que dʼune erreur de calcul, bien facile dans un genre de travail tout–à fait nouveau. Mr Lion nʼa pas cessé, à ce quʼil mʼa assuré, et à ce que jʼai pu voir, dʼoccuper toujours à votre fonte les deux seuls moules quʼil y ait pu y mettre; car, pour le petit moule, il y a si peu à faire avec, que lʼavance que lʼon aurait obtenue, en le faisant aller avec les autres, mérite à peine dʼêtre comptée. Je suis allé voir où lʼon en était le jour même où jʼai reçu votre lettre; jʼai trouvé tout chaud encore le ru qui xxxxxxxx est, à ce quʼil me semble, la 9e ou la 10e lettre du no. 4 de votre police; vous voyez que la chose commençait à avancer, et comme elle a marché depuis, on doit en être dès-à présent, aux lettres dont les sortes sont les moins nombreuses. Il a été impossible jusquʼà présent [2] de faire aucun essai un peu décisif des caractères déjà fondus, parceque outre ce qui manque encore pour compléter les lettres soit entières soit coupées, nous nʼavons aucune des voyelles qui destinées à sʼajuster à celles-ci. Du reste jʼai déjà donné à M. Lion une douzaine de lignes de en Devanagari, copiées sur le premier MS. qui sʼest trouvé sous ma main, qui a été le Harivansha. Je suis impatient de les voir composer en caractères de votre fonte, mais je présume, dʼaprès ce que jʼai pu voir des soins de M. Lion, pour assurer la conformité de sa fonte à des modèles, que tout sʼajustera bien, et que vous aurez réellement du Samskṛita, typographiquement parlant. Jʼespère, la prochaine fois que je vous écrirai, pouvoir vous annoncer à peu près lʼépoque de lʼexpédition de vos caractères, et vous envoyer lʼéchantillon que nous aurons obtenu.
Jʼai vu
Chézy à qui jʼai dit les choses aimables dont vous me chargiez pour lui; il m vous en remercie cordialement, & offre vous dit par moi mille amitiés. Je suis curieux de voir son Kandou dans une langue qui, maniée par vous, le rapprochera un peu de la couleur et du tour de lʼoriginal.
Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez de lʼAsie orientale: elles valent mieux que celles de lʼextrémité opposée. Je me réjouis particulièrement du Voyage de
Wilson à Bénarès: lʼobjet de ce voyage me parait des plus intéressants.
Il Je suis presque faché de vous voir occupé dʼune aussi ennuyeuse tâche, que celle dʼexaminer les erreurs intrinsèques dʼun ouvrage qui, comme celui de ce Brave Frank, offense lʼœil, à ne faire que le regarder, sans le lire: mais toutefois, je sens bien lʼutilité quʼil y a à relever des [3] fautes & des bêtises qui pourraient nuire à lʼétude de lʼIndien et de lʼInde; et puisque vous rédigez une bibliothèque Indienne, vous ferez bien dʼen dire la vérité. Malheureusement je ne puis vous être bon à rien pour cela: la bibliothèque était déjà fermée depuis deux jours, quand jʼai reçu votre lettre, et je ne puis aller chercher, dans le commencement du Mahabharata, le passage sur lequel vous désireriez avoir quelques variantes. Je ne ne comprends rien au mot: saveyakhyā et jʼai de la peine à croire quʼil soit correctement écrit de la sorte: il me parait clair que le traducteur Anglais à une eu une autre leçon sous les yeux, dans la quelle on voit seulement quʼest entré le ou quʼa pu entrer le radical xxx; mais le reste est à deviner. Je verrai un de ces jours Mr. Langlès, et si malgré la clôture de la Bibliothèque et les vacances, je puis obtenir communication du MS. je vous écrirai exprès sur ce que jʼaurai pu découvrir: mais si dans une huitaine de jours vous nʼavez rien reçu à ce sujet, ce sera une pour vous, un signe que je nʼaurai point obtenu de violer le saint repos des vacances.
Je me suis fait montrer par
M. Lion la matrice du caractère cha; elle est parfaitement entière, et aussi nette quʼaucune autre. Quant au nom mystérieux Ôm, je trouve que la manière dont vous avez compté le faire, le fera très-bien; et MM. Vibert et Lion que jʼai consultés, chacun séparément là dessus, sont complètement de mon avis. Je ne vois donc aucun motif de faire graver un poinçon après, pour faire ce caractère dʼune seule pièce.– Vous avez raison de demander une cinquante de caractères échancrés sans œil pour y loger les voyelles, dans le cas où lʼon voudrait les imprimer séparement. Cela est dit, et cela sera fait.
[4] Vous avez du recevoir les deux prospectus de lʼAcadémie, que vous me demandiez; je vous les ai envoyés il y a déjà plusieurs jours: et à propos de prospectus et dʼAcadémie, Renaynouard mʼa dit lʼautre jour quʼil nʼavait jamais su ni par vous, ni par personne si vous aviez reçu les 3 premiers volumes de son recueil des Troubadours quʼil vous avait envoyés. Si vous aviez un mot à lui faire là dessus, je mʼen chargerais volontiers: il en est à son 6e volume, dont il attendra, je crois, la fin, pour publier à la fois les 3 volumes de la seconde livraison.
Si vous avez quelque ami Brahmanique au tour de vous, je lʼen félicite. je voudrais bien que ce fut
lʼexcellent Bopp; dans ce cas, je vous prierais de me rappeller très-expressément à son souvenir, et de lui présenter mes amitiés.
Jʼavance bien lentement, mais je marche toujours dans mes extraits du
Hanrivansha: jʼaurai bientôt achevé de copier le 2 ou 3000 Shlòkas que jʼen veux avoir, et alors je chercherai à voir ce quʼil peut y avoir, dans tout cela, qui mérite que je vous en parle.-
Jʼai découvert, il y a quelques jours, chez un marchand de curiosités de mon voisinage, trois vases en bronze assortis pour aller ensemble: Ils sont indubitablement dʼun travail indien. Je vous en parlerais plus en détail, si on ne mʼen avait pas démandé un prix qui me parait exagéré, et dont il y a cependant apparence que lʼon rabattra rien: on
nʼe en veut 500 fr. je vous en parlerai de nouveau, si vous le desirez.
Adieu: je vous salue de cœur et dʼame et vous souhaite tous les biens que je connais.
Fl
Paris. le 10 8 7bre. 1821.
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