• Claude C. Fauriel to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 05.05.1822
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Claude C. Fauriel
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 05.05.1822
  • Notations: Da der Brief im Druck unvollständig wiedergegeben ist, wurde er neu transkribiert. – Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Bibliography: Richert, Gertrud: Die Anfänge der romanischen Philologie und die deutsche Romantik. Halle 1914, S. 56.
  • Incipit: „[1] Paris. le 5 mai 1822.
    J’ai reçu, mon cher Panditama, chacune en son temps, la biblioth. Indienne et vos deux lettres [...]“
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-1a-33563
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.8,Nr.14
  • Number of Pages: 4S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 22,9 x 18,2 cm
    Language
  • French
  • Sanskrit
    Editors
  • Förtig, Christina
  • Hanneder, Jürgen
  • Stieglitz, Clara
  • Varwig, Olivia
[1] Paris. le 5 mai 1822.
J’ai reçu, mon cher Panditama, chacune en son temps,
la biblioth. Indienne et vos deux lettres du 20 & du 28 avril. - Je vois clairement par ces deux lettres que vous n’en avez pas reçu une de moi, écrite il y a plus de deux mois, & c’est ce que me faisait déjà soupçonner votre silence que je trouvais long & qui même m’inquiétait un peu. - Vous penserez donc que justement que toutes ces récentes nouvelles de vous m’ont été doublement agréables. J’ai tant de choses à vous dire ou à vous répondre qu’il n’y a pas d’apparence que j’aie le temps de tout vous dire aujourdhui et en une seule fois, ainsi donc je cours vîte à ce qui me semble le plus pressé pour vous sauf à revenir un autre jour, sur ce que je n’aurais pu dire aujourdhui.
J’ai reçu avant hier assés tard, dans la journée, l’avis de la poste qui m’annonçait
votre lettre du 28, et j’ai couru la chercher sur le champ. Mon premier soin, après l’avoir lue, a été de courir chez l’Ambassadeur de Prusse, pour savoir le jour du départ du prochain courrier. On m’a dit là, qu’il n’en partait plus qu’un par mois, c’est à d et le premier samedi de chaque mois. C’était me dire que je n’avais que quelques heures, pour faire votre dernière commission.. Elle était réellement impossible dans le cas où le méchanicien aurait eu le moindre besoin d’examiner & de mesurer les trois moules à expédier, pour pouvoir en faire de semblables. - C’est sur quoi j’ai couru à l’instant consulter M. Lion qui m’a beaucoup rassuré, en me disant, qu’il n’était nullement nécessaire que le méchanicien eût sous les yeux les moules qu’il avait faits pour les en faire de pareils, qu’il suffisait pour cela d’avoir des pièces de fonte sorties de ces moules. xx Là dessus, j’ai prié M. Lion de vouloir bien arranger lui-même dans une petite caisse et les matrices & les trois moules, l’expédition de ces derniers exigeant des soins particuliers: il m’a secondé avec beaucoup de zèle [2] et de célérité, et hier à midi la petite caisse pleine de ces objets était Chez l’Ambassadeur, où je l’ai portée moi-même, et où l’on m’en a donné un reçu, avec l’assurance qu’elle allait partir dans deux ou trois heures. - Ainsi voilà une affaire faite: je dois seulement vous avertir que j’ai oublié de mettre sur la caisse le nombre des matrices: mais je ne vois rien de grave dans cet oubli. Mr. Lion doit commander dès demain trois autres moules pour vous, au fils du méchanicien qui a fait les premiers (le père est mort, mais c’était surtout le fils qui avait travaillé à ces moules), et vous pouvez reprendre, quand il vous plaira, les perfectionnements de votre ouvrage. - Quant à la bèsogne que l’on va faire à Berlin, j’ai bien de la peine à croire qu’elle arrive à bon terme, et je parierais d’avance qu’avec beaucoup de soins & de fatigue, ils ne feront rien qui vaille. Mais on peut bien les laisser s’amuser; c’est à vous à achever ce que vous avez commencé.
Je puis maintenant
vous revenir sur votre lettre du 20, pour vous dire que j’avais déjà fait tout ce que vous m’y recommandez. - Les matrices reformées m’avaient été remises avec les autres, et je les tiens encore: j’ai retrouvé et mis à part les deux que vous m’indiquez e & ai, & j’attends vos instructions sur ce que vous jugerez à propos de demander ici, pour la perfection de votre fonte. Je n’ai pas besoin de vous assurer que vous me trouverez prêt toujours prêt à donner à votre besogne, les petits soins qui dépendent de moi: mais je dois vous prévenir, que je pars bientôt pour la campagne, & qu’une fois que j’y serai, il ne me sera plus tout-à fait aussi facile, de voir & de suivre les opérations de gravure ou de fonte; cependant je viendrai à Paris une ou deux fois par semaine, et j’espère que ce sera bien assés, pour me tenir au courant de ce qui vous concernera.
[3] J’ai lu avec beaucoup de plaisir & d’intérêt le 3e. no. de votre Bibliothèque, mais je me dispense de vous en parler en détail, parce qu’il est convenu que j’en donnerai une notice dans le premier no. du journal de la Société Asiatique qui paraîtra le premier Juillet, suivant toute apparence. Je reviendrai sommairement sur les deux précédents nos. - Vous voyez par là que notre société est organisée; le conseil d’administration a déjà tenu sa première séance, et si vous n’avez déjà reçu, vous allez recevoir, en qualité de membre de notre association, un cahier qui en renferme les premiers actes, & qui en annonce l’existence au public Européen. - Nous espérons faire quelque chose; il y a du moins parmi nous du zèle, un desir désintéressé d’être utiles, et quelques individus qui ont des moyens de l’être, surtout s’ils sont sécondés par les efforts et par les talents de leurs co-associés Européens. - Nous comptons en particulier sur les vôtres; & nous sommes bien décidés à faire, de notre côté tout ce qui dependra de nous, pour faire ressortir le mérite et l’utilité des travaux qui vont à notre but; à ce titre, nous aurons bien des occasions de nous penser à vous et d’en parler.
J’ai fait vos compliments à Chezy qui me prie de vous transmettre les siens: il est toujours dans l’intention de faire un article dans le journal des savants sur votre biblioth. Indienne; & l’intention est assurément bien sincère; mais je ne puis vou rien vous garantir sur l’époque où elle sera mise en exécution.
Firmin Didot, membre de notre société, s’est engagé à graver et à fondre pour son propre compte, un caractère devanagari: je suis chargé, p avec le Chezy, par le conseil de la société, de conférer avec lui, pour l’exécution. - je l Nous lui l’avons déjà vu une fois; il trouve xxxx l’entreprise difficile; et ses idées sur le systême à prendre ne sont pas encore arrêtées; mais il veut faire une belle chose, et s’il la commence, il en viendra à bout. -
[4] M. Ab. Remuzat me charge de vous dire qu’il a reçu votre g biblioth. et de vous en remercier cordialement. Sa Grammaire Chinoise vient de paraitre; c’est un ouvrage composé avec beaucoup de clarté, de talent & dans des vues très-importantes pour la théorie générale du langage, & qui touchent de très près à des idées avancées par vous. Ainsi donc, j’espère que vous la lirez avec curiosité. M. Remuzat vous en destine un exemplaire qu’il ne sait comment vous envoyezr, Dit et qu’il a mis à ma disposition, des dites moi par quelle voie il faut vous l’adresser.
Dans la lettre que je vois que vous n’avez pas reçue, je vous disais deux choses entr’autres qu’il faut que je vous répète ici. - 1°.
Mr Lion a oublié de joindre à l’envoi de votre fonte environ une 100e. ou un peu plus de caractères qui sont je crois des nra et des dhra, je ne crois pas qu’ils soient les seuls de leur sorte, dans la fonte, mais il n’en faut pas moins que vous sachiez qu’ils existent, & que je les ai depuis près de trois mois, en mon pouvoir. Dans une lettre précédente, vous m’aviez témoigné le desir d’avoir la suite de la collection des Troubadours de M. Raynouard: j’en avais parlé à celui-ci: et je dois vous répéter, ce que je vous en disais, il y a déjà plus de deux mois. M. Raynouard vous enverra avec plaisir les tomes 4.5, de son recueil qui sont depuis long temps terminés, et le 6e. et dernier qui va bientôt l’être. - il desire seulement à ce qu’il me semble savoir directement par un mot de vous que ces trois vol. vous seront agréables. Ainsi donc écrivez lui là dessus, ou envoyez moi quelques lignes pour lui. Je ne doute pas que M. Rayn. ne mette alors à ma disposition les volumes en question, et je vous les enverrai par la voie que vous m’indiquerez. - A p Encore à propos de livres. - On a fait circuler ici ces jours passés le catalogue de la collection d’un jeune missionnaire Suisse, qui est revenu du Bengale mourir en Europe. Parmi les articles de cette collection, il y a presque tout ce que l’on a imprimé dans l’Inde de Sanskrit; et entrautres 15 exemplaires du Bagavadgita, et trois des lois de Menou. Nous les faisons tous venir ici avec plusieurs autres articles, destinés les uns pour la biblioth. de la Société, les autres pour différentes personnes. - Je tâcherai de vous avoir un bhagavad, et même un Menou si vous le desirez, et si vous ne l’avez pas encore reçu d’Angleterre. Cet exemplaire ne couterait que 64 fr. et le port qui fera peu de chose. - Un mot promptement là dessus, et de vos nouvelles. Vous voyez qu’il faut s’écrire trop long, quand on s’écrit rarement. adieu toujours à vous
Fl
[1] Paris. le 5 mai 1822.
J’ai reçu, mon cher Panditama, chacune en son temps,
la biblioth. Indienne et vos deux lettres du 20 & du 28 avril. - Je vois clairement par ces deux lettres que vous n’en avez pas reçu une de moi, écrite il y a plus de deux mois, & c’est ce que me faisait déjà soupçonner votre silence que je trouvais long & qui même m’inquiétait un peu. - Vous penserez donc que justement que toutes ces récentes nouvelles de vous m’ont été doublement agréables. J’ai tant de choses à vous dire ou à vous répondre qu’il n’y a pas d’apparence que j’aie le temps de tout vous dire aujourdhui et en une seule fois, ainsi donc je cours vîte à ce qui me semble le plus pressé pour vous sauf à revenir un autre jour, sur ce que je n’aurais pu dire aujourdhui.
J’ai reçu avant hier assés tard, dans la journée, l’avis de la poste qui m’annonçait
votre lettre du 28, et j’ai couru la chercher sur le champ. Mon premier soin, après l’avoir lue, a été de courir chez l’Ambassadeur de Prusse, pour savoir le jour du départ du prochain courrier. On m’a dit là, qu’il n’en partait plus qu’un par mois, c’est à d et le premier samedi de chaque mois. C’était me dire que je n’avais que quelques heures, pour faire votre dernière commission.. Elle était réellement impossible dans le cas où le méchanicien aurait eu le moindre besoin d’examiner & de mesurer les trois moules à expédier, pour pouvoir en faire de semblables. - C’est sur quoi j’ai couru à l’instant consulter M. Lion qui m’a beaucoup rassuré, en me disant, qu’il n’était nullement nécessaire que le méchanicien eût sous les yeux les moules qu’il avait faits pour les en faire de pareils, qu’il suffisait pour cela d’avoir des pièces de fonte sorties de ces moules. xx Là dessus, j’ai prié M. Lion de vouloir bien arranger lui-même dans une petite caisse et les matrices & les trois moules, l’expédition de ces derniers exigeant des soins particuliers: il m’a secondé avec beaucoup de zèle [2] et de célérité, et hier à midi la petite caisse pleine de ces objets était Chez l’Ambassadeur, où je l’ai portée moi-même, et où l’on m’en a donné un reçu, avec l’assurance qu’elle allait partir dans deux ou trois heures. - Ainsi voilà une affaire faite: je dois seulement vous avertir que j’ai oublié de mettre sur la caisse le nombre des matrices: mais je ne vois rien de grave dans cet oubli. Mr. Lion doit commander dès demain trois autres moules pour vous, au fils du méchanicien qui a fait les premiers (le père est mort, mais c’était surtout le fils qui avait travaillé à ces moules), et vous pouvez reprendre, quand il vous plaira, les perfectionnements de votre ouvrage. - Quant à la bèsogne que l’on va faire à Berlin, j’ai bien de la peine à croire qu’elle arrive à bon terme, et je parierais d’avance qu’avec beaucoup de soins & de fatigue, ils ne feront rien qui vaille. Mais on peut bien les laisser s’amuser; c’est à vous à achever ce que vous avez commencé.
Je puis maintenant
vous revenir sur votre lettre du 20, pour vous dire que j’avais déjà fait tout ce que vous m’y recommandez. - Les matrices reformées m’avaient été remises avec les autres, et je les tiens encore: j’ai retrouvé et mis à part les deux que vous m’indiquez e & ai, & j’attends vos instructions sur ce que vous jugerez à propos de demander ici, pour la perfection de votre fonte. Je n’ai pas besoin de vous assurer que vous me trouverez prêt toujours prêt à donner à votre besogne, les petits soins qui dépendent de moi: mais je dois vous prévenir, que je pars bientôt pour la campagne, & qu’une fois que j’y serai, il ne me sera plus tout-à fait aussi facile, de voir & de suivre les opérations de gravure ou de fonte; cependant je viendrai à Paris une ou deux fois par semaine, et j’espère que ce sera bien assés, pour me tenir au courant de ce qui vous concernera.
[3] J’ai lu avec beaucoup de plaisir & d’intérêt le 3e. no. de votre Bibliothèque, mais je me dispense de vous en parler en détail, parce qu’il est convenu que j’en donnerai une notice dans le premier no. du journal de la Société Asiatique qui paraîtra le premier Juillet, suivant toute apparence. Je reviendrai sommairement sur les deux précédents nos. - Vous voyez par là que notre société est organisée; le conseil d’administration a déjà tenu sa première séance, et si vous n’avez déjà reçu, vous allez recevoir, en qualité de membre de notre association, un cahier qui en renferme les premiers actes, & qui en annonce l’existence au public Européen. - Nous espérons faire quelque chose; il y a du moins parmi nous du zèle, un desir désintéressé d’être utiles, et quelques individus qui ont des moyens de l’être, surtout s’ils sont sécondés par les efforts et par les talents de leurs co-associés Européens. - Nous comptons en particulier sur les vôtres; & nous sommes bien décidés à faire, de notre côté tout ce qui dependra de nous, pour faire ressortir le mérite et l’utilité des travaux qui vont à notre but; à ce titre, nous aurons bien des occasions de nous penser à vous et d’en parler.
J’ai fait vos compliments à Chezy qui me prie de vous transmettre les siens: il est toujours dans l’intention de faire un article dans le journal des savants sur votre biblioth. Indienne; & l’intention est assurément bien sincère; mais je ne puis vou rien vous garantir sur l’époque où elle sera mise en exécution.
Firmin Didot, membre de notre société, s’est engagé à graver et à fondre pour son propre compte, un caractère devanagari: je suis chargé, p avec le Chezy, par le conseil de la société, de conférer avec lui, pour l’exécution. - je l Nous lui l’avons déjà vu une fois; il trouve xxxx l’entreprise difficile; et ses idées sur le systême à prendre ne sont pas encore arrêtées; mais il veut faire une belle chose, et s’il la commence, il en viendra à bout. -
[4] M. Ab. Remuzat me charge de vous dire qu’il a reçu votre g biblioth. et de vous en remercier cordialement. Sa Grammaire Chinoise vient de paraitre; c’est un ouvrage composé avec beaucoup de clarté, de talent & dans des vues très-importantes pour la théorie générale du langage, & qui touchent de très près à des idées avancées par vous. Ainsi donc, j’espère que vous la lirez avec curiosité. M. Remuzat vous en destine un exemplaire qu’il ne sait comment vous envoyezr, Dit et qu’il a mis à ma disposition, des dites moi par quelle voie il faut vous l’adresser.
Dans la lettre que je vois que vous n’avez pas reçue, je vous disais deux choses entr’autres qu’il faut que je vous répète ici. - 1°.
Mr Lion a oublié de joindre à l’envoi de votre fonte environ une 100e. ou un peu plus de caractères qui sont je crois des nra et des dhra, je ne crois pas qu’ils soient les seuls de leur sorte, dans la fonte, mais il n’en faut pas moins que vous sachiez qu’ils existent, & que je les ai depuis près de trois mois, en mon pouvoir. Dans une lettre précédente, vous m’aviez témoigné le desir d’avoir la suite de la collection des Troubadours de M. Raynouard: j’en avais parlé à celui-ci: et je dois vous répéter, ce que je vous en disais, il y a déjà plus de deux mois. M. Raynouard vous enverra avec plaisir les tomes 4.5, de son recueil qui sont depuis long temps terminés, et le 6e. et dernier qui va bientôt l’être. - il desire seulement à ce qu’il me semble savoir directement par un mot de vous que ces trois vol. vous seront agréables. Ainsi donc écrivez lui là dessus, ou envoyez moi quelques lignes pour lui. Je ne doute pas que M. Rayn. ne mette alors à ma disposition les volumes en question, et je vous les enverrai par la voie que vous m’indiquerez. - A p Encore à propos de livres. - On a fait circuler ici ces jours passés le catalogue de la collection d’un jeune missionnaire Suisse, qui est revenu du Bengale mourir en Europe. Parmi les articles de cette collection, il y a presque tout ce que l’on a imprimé dans l’Inde de Sanskrit; et entrautres 15 exemplaires du Bagavadgita, et trois des lois de Menou. Nous les faisons tous venir ici avec plusieurs autres articles, destinés les uns pour la biblioth. de la Société, les autres pour différentes personnes. - Je tâcherai de vous avoir un bhagavad, et même un Menou si vous le desirez, et si vous ne l’avez pas encore reçu d’Angleterre. Cet exemplaire ne couterait que 64 fr. et le port qui fera peu de chose. - Un mot promptement là dessus, et de vos nouvelles. Vous voyez qu’il faut s’écrire trop long, quand on s’écrit rarement. adieu toujours à vous
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