• Elisabeth Caroline Mathieu-Faviers to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Kientzheim · Place of Destination: Bonn · Date: 23.09.1825
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Elisabeth Caroline Mathieu-Faviers
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Kientzheim
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 23.09.1825
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-1a-33563
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.8,Nr.18
  • Number of Pages: 8S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 20,5 x 12,6 cm
  • Incipit: „[1] J’ai cru monsieur, que je me bornerais à vous témoigner mon extrême reconnoissance, pour les bontes que vous avez [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Müller, Olaf
  • Schenkel, Johanna
[1] J’ai cru monsieur, que je me bornerais à vous témoigner mon extrême reconnoissance, pour les bontes que vous avez eu pour mon fils, et que je ne serais plus dans le cas de vous en entretenir.
Mais une nouvelle Circonstance, me force d’abuser de votre indulgeance; et de vous soumettre quelques Observations, que son arrivée nous force malheureusement de faire sur lui, et qui nous plongent dans
[2] une grande irrésolution.
Depuis deux jours que
mon fils est avec nous, malgré notre tendresse, celle de sa Soeur, de toute sa famille, nous ne pouvons en obtenir une réponse, autre qu’un oui, ou un non, encore souvent est il donné avec une telle distraction, qu’il semble lui échapper. il n’à pas reconnu son beau frère, il à affecté de ne pas parler avec mes domestiques, aucune joie, aucun sentiment ne semble l’animer, et mr adersbach ne peut parvenir à l’animer, ni agir sur lui. Je lui ai demandé, me trouvant Seule avec lui, s’il avoit Eté content de son medecin, s’il desiroit continuer de voyager avec lui, je l’ai mis dans [3] le cas de se plaindre, s’il avoit Ete malheureux en son absence. Je n’en ai rien obtenu. Je lui ai dit, que tel voeu qu’il formeroie, s’il dépendoit de son père de moi, lui seroit accordé, que s’il regrettoit l’Etat militaire nous l’y ferions entrer. il n’à manifesté aucun desir, aucune volonté. il est seul, taciturne, et ne s’anime pour rien, il semble que pour arriver à son Intérieur, les Impressions Extérieures ne peuvent y parvenir sur le champ. sa première réponse est courte sans réfléxion, la seconde. si mr adersbach lui en fait sentir la nullité, devient meilleure. Adersbach se désole, et nous assure que le saisissement à Strasbourg, de rentrer dans la maison, ou nous sommes tous née, ou ma mère est morte, ou elle le recevoit toujours, et ou il n’a rencontre personne de la famille, et de nouveaux domestique, l’à tout à fait démoralisé. [4] Mr Adersbach assure qu’il n’à pas Eté ainsi à bonn, qu’il prenoit part à la société, et que non seulement, il manifestoit une Volonté, mais qu’en revenant d’une Excursion, il savoit en rendre compte, et qu’il causoit.
Monsieur, pardonnez moi, mais la Vie est si souvent désanchantée, il faut si souvent revenir d’une opinion favorable à une personne, en la qu’elle on à même eu la plus entière Confiance, que malgré que
mon mari et moi, sommes persuadés que Mr adersbach à bien rempli ses Engagements vis à vis de nous, que je ne puis me permettre de lui donner encore mon fils, de l’Eloigner encore de nous, sans vous avoit demandé, avec toute l’anxiété d’une mère [5] si vous me le conseillé. le voici hors de bonn aucune considération ne peut retenir l’opinion qu’on Emettra sur lui; daignez me la confier. Je vous repondrais davance que si on reproche à mr adersbach, d’avoir laissé courir mon fils avec des Jeunes gens, ou il à même vu en cette société des femmes. C’est notre volonté. les medecins l’ayant voulu, et comme la position de mr adersbach vis à vis de mon fils, ne lui permettoit de le mal conduire, il savoit ou on le mênoit. de même s’il à eu momentanement des vivacites avec lui, je les lui pardonne, car la raison, ni la patience humaine ne peuvent tenir contre une constante Obstination, et Edouard à malheureusement [6] Souvent des moments, ou il faut une grande fermété. Ce que je demande, C’est une Surveillance morale constante, sans le tenir sans cesse à Coté de lui. C’est de donner une direction à son moral à soigner son phisique, et de ne pas l’abrutir par une trop grande sévérite: ma Vie et celle de mon mari ne résisteroit à ce continuel chagrin, et nous avons fait l’Expérience cet hyvert, ou nous l’avons Gardé avec nous à paris, qu’il Etoit mal dans la maison paternelle que les Etrangers lui feroient plus de bien. Il à trop la consiance de Ce qui se passe autour de lui, pour rester dans un Institut de santé. on ne l’à rendu, me le disant gueri [7] malheureusement trop vite l’année dernière d’avancher. C’est donc un bonheur pour nous de pouvoir le confier à un medecin qui veut se charger de sa direction. nous ne compterons pas la dépense. si dieu veut nous rendre un fils si cher. mais l’Expériance de bonn, nous donnera la mesure de ce que nous devons Espérer de sa vie en Italie Daignez me répondre monsieur, daignez rendre Confiance pour confiance, et croire que vous obligez une famille entière. au milieu de tout vos succès, le souvenir d’une si bonne action, prendra sa part dans votre coeur, et votre sensibilité vous fera compter notre reconnoissance. a coté de tout les hommages que votre Esprit reçoit [8] Permettez Monsieur en terminant cette trop longue lettre je vous prie de recevoir l’Expression des sentiments distingues
de votre servante
B
rnne
Mathieu de Faviers
née de Franck
23 7
bre 1825
Kintzheim par Selestadt Bas Rhin
[1] J’ai cru monsieur, que je me bornerais à vous témoigner mon extrême reconnoissance, pour les bontes que vous avez eu pour mon fils, et que je ne serais plus dans le cas de vous en entretenir.
Mais une nouvelle Circonstance, me force d’abuser de votre indulgeance; et de vous soumettre quelques Observations, que son arrivée nous force malheureusement de faire sur lui, et qui nous plongent dans
[2] une grande irrésolution.
Depuis deux jours que
mon fils est avec nous, malgré notre tendresse, celle de sa Soeur, de toute sa famille, nous ne pouvons en obtenir une réponse, autre qu’un oui, ou un non, encore souvent est il donné avec une telle distraction, qu’il semble lui échapper. il n’à pas reconnu son beau frère, il à affecté de ne pas parler avec mes domestiques, aucune joie, aucun sentiment ne semble l’animer, et mr adersbach ne peut parvenir à l’animer, ni agir sur lui. Je lui ai demandé, me trouvant Seule avec lui, s’il avoit Eté content de son medecin, s’il desiroit continuer de voyager avec lui, je l’ai mis dans [3] le cas de se plaindre, s’il avoit Ete malheureux en son absence. Je n’en ai rien obtenu. Je lui ai dit, que tel voeu qu’il formeroie, s’il dépendoit de son père de moi, lui seroit accordé, que s’il regrettoit l’Etat militaire nous l’y ferions entrer. il n’à manifesté aucun desir, aucune volonté. il est seul, taciturne, et ne s’anime pour rien, il semble que pour arriver à son Intérieur, les Impressions Extérieures ne peuvent y parvenir sur le champ. sa première réponse est courte sans réfléxion, la seconde. si mr adersbach lui en fait sentir la nullité, devient meilleure. Adersbach se désole, et nous assure que le saisissement à Strasbourg, de rentrer dans la maison, ou nous sommes tous née, ou ma mère est morte, ou elle le recevoit toujours, et ou il n’a rencontre personne de la famille, et de nouveaux domestique, l’à tout à fait démoralisé. [4] Mr Adersbach assure qu’il n’à pas Eté ainsi à bonn, qu’il prenoit part à la société, et que non seulement, il manifestoit une Volonté, mais qu’en revenant d’une Excursion, il savoit en rendre compte, et qu’il causoit.
Monsieur, pardonnez moi, mais la Vie est si souvent désanchantée, il faut si souvent revenir d’une opinion favorable à une personne, en la qu’elle on à même eu la plus entière Confiance, que malgré que
mon mari et moi, sommes persuadés que Mr adersbach à bien rempli ses Engagements vis à vis de nous, que je ne puis me permettre de lui donner encore mon fils, de l’Eloigner encore de nous, sans vous avoit demandé, avec toute l’anxiété d’une mère [5] si vous me le conseillé. le voici hors de bonn aucune considération ne peut retenir l’opinion qu’on Emettra sur lui; daignez me la confier. Je vous repondrais davance que si on reproche à mr adersbach, d’avoir laissé courir mon fils avec des Jeunes gens, ou il à même vu en cette société des femmes. C’est notre volonté. les medecins l’ayant voulu, et comme la position de mr adersbach vis à vis de mon fils, ne lui permettoit de le mal conduire, il savoit ou on le mênoit. de même s’il à eu momentanement des vivacites avec lui, je les lui pardonne, car la raison, ni la patience humaine ne peuvent tenir contre une constante Obstination, et Edouard à malheureusement [6] Souvent des moments, ou il faut une grande fermété. Ce que je demande, C’est une Surveillance morale constante, sans le tenir sans cesse à Coté de lui. C’est de donner une direction à son moral à soigner son phisique, et de ne pas l’abrutir par une trop grande sévérite: ma Vie et celle de mon mari ne résisteroit à ce continuel chagrin, et nous avons fait l’Expérience cet hyvert, ou nous l’avons Gardé avec nous à paris, qu’il Etoit mal dans la maison paternelle que les Etrangers lui feroient plus de bien. Il à trop la consiance de Ce qui se passe autour de lui, pour rester dans un Institut de santé. on ne l’à rendu, me le disant gueri [7] malheureusement trop vite l’année dernière d’avancher. C’est donc un bonheur pour nous de pouvoir le confier à un medecin qui veut se charger de sa direction. nous ne compterons pas la dépense. si dieu veut nous rendre un fils si cher. mais l’Expériance de bonn, nous donnera la mesure de ce que nous devons Espérer de sa vie en Italie Daignez me répondre monsieur, daignez rendre Confiance pour confiance, et croire que vous obligez une famille entière. au milieu de tout vos succès, le souvenir d’une si bonne action, prendra sa part dans votre coeur, et votre sensibilité vous fera compter notre reconnoissance. a coté de tout les hommages que votre Esprit reçoit [8] Permettez Monsieur en terminant cette trop longue lettre je vous prie de recevoir l’Expression des sentiments distingues
de votre servante
B
rnne
Mathieu de Faviers
née de Franck
23 7
bre 1825
Kintzheim par Selestadt Bas Rhin
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