• Elisabeth Caroline Mathieu-Faviers to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Kientzheim · Place of Destination: Bonn · Date: 20. Oktober [1825]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Elisabeth Caroline Mathieu-Faviers
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Kientzheim
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 20. Oktober [1825]
  • Notations: Empfangsort und Datum (Jahr) erschlossen. − Datierung durch den Bonn-Aufenthalt von Jacques-Édouard Mathieu-Faviers 1825.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-1a-33563
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.8,Nr.19
  • Number of Pages: 4S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 20,8 x 12,7 cm
  • Incipit: „[1] Kientzheim 20 8bre
    Sans la nouvelle inopinée, de la mort d’un de mes beaux frères, Monsieur, j’aurais deja eu l’honneur [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
[1] Kientzheim 20 8bre
Sans la nouvelle inopinée, de la mort d’un de mes beaux frères, Monsieur, j’aurais deja eu l’honneur de vous écrire, & de vous remercier des bontes et de l’Interet que vous témoignez à
mon fils. Je vous ai écrit dans mon premier désespoir, je ne savois plus que penser de lui, et des soins qu’il avoit reçu mais malgré mon inquiétude, je me suis mal Expliquée, si je vous ai donné sujet à penser, que je vouloir le séparer de Mr Adersbach. J’ai une trop bonne opinion de lui, pour ne pas Etre trop heureuse de le voir avec mon fils, mais je vous [2] Conviens aussi, monsieur, qu’en vous écrivant je voulois m’assurer que j’avois bien placé ma confiance, car C’est une terrible responsabilite pour des parents, d’être forcé de mettre un enfant chéri & malade, hors de votre Vue, à un si grand Eloignement, & ou il y va de la Vie ou de la mort de le savoir en bonnes, ou mauvaises mains. & si mon fils ne devoit se remettre, sa Vie seroit bien malheureuse.
Je suis convaincu que d’Etre avec
Nous & surtout à Strasbourg, ou sa maladie à Commencé, ne lui vaut rien. il se rappelle de tout, et ses souvenirs lui font mal. J’attribue à cette cause, au regret de ne plus avoir trouvé sa [3] respectable grand mère en sa maison, et à l’Equinoxe l’Etat dans lequel je l’ai Vu, et qui étoit une distraction inconcevable au bout de tres peu de jours, il a Eté à merveille, & mieux que je ne l’ai vu, depuis sa maladie. Tous mes amis en ont Eté Enchantes. & ce bien se soutient. il m’a quitté, il y aura bientot quinze Jours, il a passé à Basle ou mes amis l’ont trouvé parfaitement bien, il m’ecrit du Pied du St Gothard, une lettre charmante, remplie du sentiment de bonheur, que son Voyage lui Inspire, il passera une saison à Pise, et rejoindra au nouvel an, une dame de mes amies, et d’autres personnes de ma connoissance à Rome, ou il restera un tems, et fera dans la société de toute cette colonie [4] française le voyage de naples. Vous voyez Monsieur que nous lui avons bien arrangé sa vie, puisse t’il rapporter une santé retablie de cette belle Italie, que je regrette si forte de ne pas connoitre. Je crois que sans cette nouvelle mort, qui nous frappe j’aurais été de mon côté joindre mon fils, mais avec le projet de ne l’astreindre en rien aux soins qu’une mère peut souvent demander Je finis monsieur, en vous remerciant du fond du coeur de tout ce que vous Etiez encore prêt à faire pour Edouard. je ne prévois pas qu’il retourne de sitot a Bonn, mais J’ôte Vous demander la faveur de lui continuer les bonnes dispositions & l’Interet si flatteur que vous avez bien voulu lui témoigner & croire monsieur qu’en tous les moments de ma Vie je serai flattée d’Espérer une part en votre souvenir. Je Vous prie monsieur de vouloir bien agréer l’Expression de mes sentiments & ceux de ma haute considération
B
nne Mathieu de Faviers
[1] Kientzheim 20 8bre
Sans la nouvelle inopinée, de la mort d’un de mes beaux frères, Monsieur, j’aurais deja eu l’honneur de vous écrire, & de vous remercier des bontes et de l’Interet que vous témoignez à
mon fils. Je vous ai écrit dans mon premier désespoir, je ne savois plus que penser de lui, et des soins qu’il avoit reçu mais malgré mon inquiétude, je me suis mal Expliquée, si je vous ai donné sujet à penser, que je vouloir le séparer de Mr Adersbach. J’ai une trop bonne opinion de lui, pour ne pas Etre trop heureuse de le voir avec mon fils, mais je vous [2] Conviens aussi, monsieur, qu’en vous écrivant je voulois m’assurer que j’avois bien placé ma confiance, car C’est une terrible responsabilite pour des parents, d’être forcé de mettre un enfant chéri & malade, hors de votre Vue, à un si grand Eloignement, & ou il y va de la Vie ou de la mort de le savoir en bonnes, ou mauvaises mains. & si mon fils ne devoit se remettre, sa Vie seroit bien malheureuse.
Je suis convaincu que d’Etre avec
Nous & surtout à Strasbourg, ou sa maladie à Commencé, ne lui vaut rien. il se rappelle de tout, et ses souvenirs lui font mal. J’attribue à cette cause, au regret de ne plus avoir trouvé sa [3] respectable grand mère en sa maison, et à l’Equinoxe l’Etat dans lequel je l’ai Vu, et qui étoit une distraction inconcevable au bout de tres peu de jours, il a Eté à merveille, & mieux que je ne l’ai vu, depuis sa maladie. Tous mes amis en ont Eté Enchantes. & ce bien se soutient. il m’a quitté, il y aura bientot quinze Jours, il a passé à Basle ou mes amis l’ont trouvé parfaitement bien, il m’ecrit du Pied du St Gothard, une lettre charmante, remplie du sentiment de bonheur, que son Voyage lui Inspire, il passera une saison à Pise, et rejoindra au nouvel an, une dame de mes amies, et d’autres personnes de ma connoissance à Rome, ou il restera un tems, et fera dans la société de toute cette colonie [4] française le voyage de naples. Vous voyez Monsieur que nous lui avons bien arrangé sa vie, puisse t’il rapporter une santé retablie de cette belle Italie, que je regrette si forte de ne pas connoitre. Je crois que sans cette nouvelle mort, qui nous frappe j’aurais été de mon côté joindre mon fils, mais avec le projet de ne l’astreindre en rien aux soins qu’une mère peut souvent demander Je finis monsieur, en vous remerciant du fond du coeur de tout ce que vous Etiez encore prêt à faire pour Edouard. je ne prévois pas qu’il retourne de sitot a Bonn, mais J’ôte Vous demander la faveur de lui continuer les bonnes dispositions & l’Interet si flatteur que vous avez bien voulu lui témoigner & croire monsieur qu’en tous les moments de ma Vie je serai flattée d’Espérer une part en votre souvenir. Je Vous prie monsieur de vouloir bien agréer l’Expression de mes sentiments & ceux de ma haute considération
B
nne Mathieu de Faviers
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