• August Wilhelm von Schlegel to Guillaume Favre

  • Place of Dispatch: Genf · Place of Destination: Genf · Date: 22.01.1809
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Guillaume Favre
  • Place of Dispatch: Genf
  • Place of Destination: Genf
  • Date: 22.01.1809
    Printed Text
  • Bibliography: Adert, Jules: Mélanges dʼhistoire littéraire par Guillaume Favre. Avec des lettres inédites dʼAuguste-Guillaume Schlegel et dʼAngelo Mai. Bd. 1. Genf 1856, S. LXIX‒LXX.
  • Incipit: „[2] 22 janvier 1809.
    [1] Permettez-moi, Monsieur, de vous appeler à mon secours, comme de coutume, pour lever quelques petits doutes dʼantiquités.
    Dans [...]“
    Manuscript
  • Provider: Genf, Bibliothèque de Genève
  • Classification Number: Ms. suppl. 968, f. 09r-11v
  • Number of Pages: 3 S., hs. m. U.
    Language
  • French
  • Greek
[2] 22 janvier 1809.
[1] Permettez-moi, Monsieur, de vous appeler à mon secours, comme de coutume, pour lever quelques petits doutes dʼantiquités.
Dans quel temps a vécu Platonius, savant dont on trouve différents morceaux à la tête des éditions dʼAristophane?
Sait-on lʼannée précise de la loi portée contre les personnalités dans lʼancienne comédie? Je ne la trouve ni dans Fabricius, ni dans Barthélemy.
Brunck, dans sa table chronologique des comédies dʼAristophane, place les Acharnes avant les Chevaliers de la façon suivante:
OLYMP. LXXXVIII.
Anno 3. Archonte Euthydemo, Acharnenses.
Anno 4. Archonte Stratocle, Equites.
Cependant un passage des Acharnes, où il est question dʼune comédie contre Cléon, de lʼannée suivante, se rapporte évidemment aux Chevaliers (Acharn. v. 377 sq.). Dʼailleurs, on nous dit que les Chevaliers furent la première pièce quʼAristophane fit jouer sous son propre nom. Je ne trouve aucun éclaircissement dans Petitus, seulement quʼil a fait la correction dʼEuthydème à la place dʼEuthymène, dont le nom se trouve dans lʼargument. Où gît donc lʼerreur? [2] Et eris mihi magnus Apollo. Cependant, il ne faut point vous donner de peine pour cela, si la réponse ne vous tombe pas sous la main. Cʼest plutôt pour avoir un rapport dʼétude avec vous, que pour lʼimportance de la chose que je vous le demande.
Auriez-vous par hasard lʼoriginal du morceau de Plutarque sur Ménandre et Aristophane à me prêter?
SCHLEGEL.
[3]
[4]
[5] Note de Favre annexée à cette lettre:
Lʼancienne comédie se termine à la fin de la guerre du Péloponèse.
De la fin de la guerre du Péloponèse au temps dʼAlexandre, cʼest la comédie moyenne.
Voyez les Mémoires de lʼAcadémie des Inscriptions, t. XXX, p. 51.
La pièce jouée précédemment, quʼAristophane désigne Acharnes, v. 377 et seq., nʼest pas les Chevaliers, mais les Babyloniens, pièce où il y avait des traits contre Cléon Cléon intenta une accusation contre le poëte, et Aristophane la rappelle en plusieurs endroits (Acharn. v. 501-630.-Voy. Schol. Aristoph. Acharn. v. 377).
Cette pièce fut en partie cause de la loi qui défendit aux poëtes dʼinsulter aucun magistrat (Schol. Nub. v. 31). Sam. Petit (Leg. Attic. p. 151) place cette loi, Olymp. LXXXIX, 1. Elle était déjà en vigueur sous lʼarchonte Aminias, Olymp. LXXXIX, 2 (Schol. ad Nubes, v. 31).
Les Acharnes furent joués Ol. LXXXVIII, 3. Le poëte y maltraite Antimachus qui lʼavait mal régalé à certaine fête (Acharn. v. 1149 et seq. et Schol.). Antimachus avait voulu faire passer une loi contre la licence des comiques (Ol. LXXXV, 1), mais il ne put la faire sanctionner, et elle fut rejetée, Ol. LXXXV, 4 (Schol. ad Acharn. v. 67).
Athènes ayant été prise, et les Lacédémoniens ayant établi les trente tyrans (Ol. XCIV, 1), Antimachus fit passer son projet de loi (Schol. ad Acharn. v. 1149). Platonius le grammairien dit: «Dès quʼon eut établi à Athènes le gouvernement oligarchique, les poëtes devinrent plus timides.»
Cʼest dans ce temps que lʼon porta la loi: Μὴ κωμῳδεῖν ἐξ ὀνόματις.
Petit (Leg. Attic. p. 152) place cette loi dans lʼOl. XCVII; il le prouve en remarquant que les Ἐκκλησιάζουσα:, où il y a des personnes nommées, furent représentées Ol. XCVI, 4; et que le second Plutus, qui se ressent de la nouvelle loi, est de Ol. XCVII, 4.
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[2] 22 janvier 1809.
[1] Permettez-moi, Monsieur, de vous appeler à mon secours, comme de coutume, pour lever quelques petits doutes dʼantiquités.
Dans quel temps a vécu Platonius, savant dont on trouve différents morceaux à la tête des éditions dʼAristophane?
Sait-on lʼannée précise de la loi portée contre les personnalités dans lʼancienne comédie? Je ne la trouve ni dans Fabricius, ni dans Barthélemy.
Brunck, dans sa table chronologique des comédies dʼAristophane, place les Acharnes avant les Chevaliers de la façon suivante:
OLYMP. LXXXVIII.
Anno 3. Archonte Euthydemo, Acharnenses.
Anno 4. Archonte Stratocle, Equites.
Cependant un passage des Acharnes, où il est question dʼune comédie contre Cléon, de lʼannée suivante, se rapporte évidemment aux Chevaliers (Acharn. v. 377 sq.). Dʼailleurs, on nous dit que les Chevaliers furent la première pièce quʼAristophane fit jouer sous son propre nom. Je ne trouve aucun éclaircissement dans Petitus, seulement quʼil a fait la correction dʼEuthydème à la place dʼEuthymène, dont le nom se trouve dans lʼargument. Où gît donc lʼerreur? [2] Et eris mihi magnus Apollo. Cependant, il ne faut point vous donner de peine pour cela, si la réponse ne vous tombe pas sous la main. Cʼest plutôt pour avoir un rapport dʼétude avec vous, que pour lʼimportance de la chose que je vous le demande.
Auriez-vous par hasard lʼoriginal du morceau de Plutarque sur Ménandre et Aristophane à me prêter?
SCHLEGEL.
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[5] Note de Favre annexée à cette lettre:
Lʼancienne comédie se termine à la fin de la guerre du Péloponèse.
De la fin de la guerre du Péloponèse au temps dʼAlexandre, cʼest la comédie moyenne.
Voyez les Mémoires de lʼAcadémie des Inscriptions, t. XXX, p. 51.
La pièce jouée précédemment, quʼAristophane désigne Acharnes, v. 377 et seq., nʼest pas les Chevaliers, mais les Babyloniens, pièce où il y avait des traits contre Cléon Cléon intenta une accusation contre le poëte, et Aristophane la rappelle en plusieurs endroits (Acharn. v. 501-630.-Voy. Schol. Aristoph. Acharn. v. 377).
Cette pièce fut en partie cause de la loi qui défendit aux poëtes dʼinsulter aucun magistrat (Schol. Nub. v. 31). Sam. Petit (Leg. Attic. p. 151) place cette loi, Olymp. LXXXIX, 1. Elle était déjà en vigueur sous lʼarchonte Aminias, Olymp. LXXXIX, 2 (Schol. ad Nubes, v. 31).
Les Acharnes furent joués Ol. LXXXVIII, 3. Le poëte y maltraite Antimachus qui lʼavait mal régalé à certaine fête (Acharn. v. 1149 et seq. et Schol.). Antimachus avait voulu faire passer une loi contre la licence des comiques (Ol. LXXXV, 1), mais il ne put la faire sanctionner, et elle fut rejetée, Ol. LXXXV, 4 (Schol. ad Acharn. v. 67).
Athènes ayant été prise, et les Lacédémoniens ayant établi les trente tyrans (Ol. XCIV, 1), Antimachus fit passer son projet de loi (Schol. ad Acharn. v. 1149). Platonius le grammairien dit: «Dès quʼon eut établi à Athènes le gouvernement oligarchique, les poëtes devinrent plus timides.»
Cʼest dans ce temps que lʼon porta la loi: Μὴ κωμῳδεῖν ἐξ ὀνόματις.
Petit (Leg. Attic. p. 152) place cette loi dans lʼOl. XCVII; il le prouve en remarquant que les Ἐκκλησιάζουσα:, où il y a des personnes nommées, furent représentées Ol. XCVI, 4; et que le second Plutus, qui se ressent de la nouvelle loi, est de Ol. XCVII, 4.
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