• Albertine Ida Gustavine de Broglie , Anne Louise Germaine de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Göteborg · Place of Destination: Stralsund · Date: 5. Juni [1813]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie, Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Göteborg
  • Place of Destination: Stralsund
  • Date: 5. Juni [1813]
  • Notations: Empfangsort und Datum (Jahr) erschlossen. − Datierung durch die Flucht nach England.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.1
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 19,2 x 11,5 cm
  • Incipit: „[1] ce 5 Juin
    - Gothembourg -
    Cher ami nous sommes arrivés heureusement, à Gothembourg. Ma mere a toujours un peu peur [...]“
    Language
  • French
  • English
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] ce 5 Juin
- Gothembourg -
Cher ami nous sommes arrivés heureusement, à
Gothembourg. Ma mere a toujours un peu peur du voyage de mer, mais le tems est superbe; nous irons peut-être sur un man of war ce qui me plairoit beaucoup. Nous avons reçu vos lettres chez Mr Lorent, je suis toute contente de ce que vous avez lʼordre de Vasa je suis sure que vous reussissez à merveille auprès du Pce. Si Upsale et les professeurs vous interessoient encore je vous dirois que lʼon nʼy parle que de vous, et que tout le monde vous y admire, mais vous ne pensez plus à tout cela, en effet votre nouvelle carriere est bien plus belle. Combien nous sommes inquiets et émus sur ces tristes nouvelles, je ne puis vous dire à quel point je suis allemande [2] de coeur, tout ce qui vient de là mʼinteresse si vivement. Jʼai essay[é] mon mauvais Allemand chez Mde Lorent seulement pour avoir le plaisir de parler la même langue que tant de braves et dʼhonnetes gens. Les lettres dʼAlbert sont animées par un sentiment bien vif je ne sais pas quel a été son tort, mais je suis sure quʼil se conduira toujours dʼune maniere brillante et noble s'il peut se livrer à son mouvement. Vous savez sans doute la noble conduite du Cte Baudissin qui a été mis en prison pour sʼêtre dit malade lorsquʼon a voulu lʼenvoyer au Qtier Gen. de D. Cela lui fait bien de lʼhonneur, je suis fière à présent de lʼamitié quʼil avoit pour nous. Et notre brave et loyal Cte Neipperg comme il se distinguera dans cette guerre si lʼAutriche veut se décider. Mon Dieu que de gens quʼon connoit que dʼamis [3] pour qui lʼon fait des voeux et qui dans un genre ou dans un autre souffrent pour cette cause. Cette guerre ci est une véritable croisade le cri de guerre peut bien être Dieu le veut. cʼest un grand motif dʼesperer. Elzear de Sabran est à Vincennes on en ignore la cause il a été arreté depuis le 15 dʼAvril sa pauvre mère ne peut ni le voir ni savoir ce quil devient cette nouvelle nous a tous bien troublés, elle est sure cʼest par Eugenes que nous lʼavons apprise. Auguste bruloit dʼenvie dʼaller vous rejoindre mais ma mère nʼa pas voulu. Jʼespere que nous serons très bien reçu en Angleterre, je mʼen vais me mettre à travailler; nous autres femmes qui sommes des êtres inutiles il faut bien au moins cultiver notre esprit pendant que les hommes agissent. [4] Mais qui ne sera pas inutile quoique femme cʼest ma mère[.] Combien vous nous manquez po[ur]tant, mais il faut se taire nous ne pouvons pas murmurer à présent de ce que vous etes tout entier à dʼautres pensées mais quand tout sera fini vous nous reviendrez. Car si votre patrie est lʼAllemagne vous nʼêtes pourtant at home que chez nous. nous lʼesperons du moins. Adieu cher ami je voudrois bien vous faire honneur comme Auguste en attendant ayez toujours un peu dʼaffection pour moi car je vous aime beaucoup. je vous écrirai cher ami au moment de mʼembarquer - on dit encor quʼelzéar est persécuté à cause de moi cela me navre le coeur - enfin tout mʼaccable et vous nʼêtes plus là pour me soutenir! God bless you.
[1] faites parvenir ce mot tout de suite à albert
jʼecrirai au
prince en partant -
ecrivez moi par
thornton qui envoye des couriers sans cesse.
[1] ce 5 Juin
- Gothembourg -
Cher ami nous sommes arrivés heureusement, à
Gothembourg. Ma mere a toujours un peu peur du voyage de mer, mais le tems est superbe; nous irons peut-être sur un man of war ce qui me plairoit beaucoup. Nous avons reçu vos lettres chez Mr Lorent, je suis toute contente de ce que vous avez lʼordre de Vasa je suis sure que vous reussissez à merveille auprès du Pce. Si Upsale et les professeurs vous interessoient encore je vous dirois que lʼon nʼy parle que de vous, et que tout le monde vous y admire, mais vous ne pensez plus à tout cela, en effet votre nouvelle carriere est bien plus belle. Combien nous sommes inquiets et émus sur ces tristes nouvelles, je ne puis vous dire à quel point je suis allemande [2] de coeur, tout ce qui vient de là mʼinteresse si vivement. Jʼai essay[é] mon mauvais Allemand chez Mde Lorent seulement pour avoir le plaisir de parler la même langue que tant de braves et dʼhonnetes gens. Les lettres dʼAlbert sont animées par un sentiment bien vif je ne sais pas quel a été son tort, mais je suis sure quʼil se conduira toujours dʼune maniere brillante et noble s'il peut se livrer à son mouvement. Vous savez sans doute la noble conduite du Cte Baudissin qui a été mis en prison pour sʼêtre dit malade lorsquʼon a voulu lʼenvoyer au Qtier Gen. de D. Cela lui fait bien de lʼhonneur, je suis fière à présent de lʼamitié quʼil avoit pour nous. Et notre brave et loyal Cte Neipperg comme il se distinguera dans cette guerre si lʼAutriche veut se décider. Mon Dieu que de gens quʼon connoit que dʼamis [3] pour qui lʼon fait des voeux et qui dans un genre ou dans un autre souffrent pour cette cause. Cette guerre ci est une véritable croisade le cri de guerre peut bien être Dieu le veut. cʼest un grand motif dʼesperer. Elzear de Sabran est à Vincennes on en ignore la cause il a été arreté depuis le 15 dʼAvril sa pauvre mère ne peut ni le voir ni savoir ce quil devient cette nouvelle nous a tous bien troublés, elle est sure cʼest par Eugenes que nous lʼavons apprise. Auguste bruloit dʼenvie dʼaller vous rejoindre mais ma mère nʼa pas voulu. Jʼespere que nous serons très bien reçu en Angleterre, je mʼen vais me mettre à travailler; nous autres femmes qui sommes des êtres inutiles il faut bien au moins cultiver notre esprit pendant que les hommes agissent. [4] Mais qui ne sera pas inutile quoique femme cʼest ma mère[.] Combien vous nous manquez po[ur]tant, mais il faut se taire nous ne pouvons pas murmurer à présent de ce que vous etes tout entier à dʼautres pensées mais quand tout sera fini vous nous reviendrez. Car si votre patrie est lʼAllemagne vous nʼêtes pourtant at home que chez nous. nous lʼesperons du moins. Adieu cher ami je voudrois bien vous faire honneur comme Auguste en attendant ayez toujours un peu dʼaffection pour moi car je vous aime beaucoup. je vous écrirai cher ami au moment de mʼembarquer - on dit encor quʼelzéar est persécuté à cause de moi cela me navre le coeur - enfin tout mʼaccable et vous nʼêtes plus là pour me soutenir! God bless you.
[1] faites parvenir ce mot tout de suite à albert
jʼecrirai au
prince en partant -
ecrivez moi par
thornton qui envoye des couriers sans cesse.
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