• Albertine Ida Gustavine de Broglie to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 20. Dezember [1818]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 20. Dezember [1818]
  • Notations: Datum (Jahr) sowie Empfangsort erschlossen. – Datierung durch Schlegels Heirat mit Sophie Paulus. Corvetto war bis 7. Dezember 1818 Finanzministeir im Kabinett von Richelieu. Gain de Montagnac starb allerdings erst im März 1819.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.13
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 21,3 x 17,1 cm
  • Incipit: „[1] 20. Decbre Paris
    Cher ami je ne comprends rien a votre silence, je vous ai écrit deux fois, Auguste vous [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Stieglitz, Clara
  • Varwig, Olivia
[1] 20. Decbre Paris
Cher ami je ne comprends rien a votre silence,
je vous ai écrit deux fois, Auguste vous a écrit Mlle Randall vous a écrit cela commence à mʼinquieter. Nous avez vous donc tout à fait oublié si vous etiez malade vous nous auriez fait écrire. enfin cela me tourmente et dès que vous recevrez cette lettre je vous supplie de me répondre Nous [so]mmes ici dans un gachis politique le plus bizarre du monde. Un ministère en guerre ouverte. Mr de Richelieu lʼa emporté sur Mr de Cases depuis quinze jours et tout tourne à lʼUltra. On parle de changer la loi des elections de prolonger la chambre, Mr de Cases parle de donner sa demission. Le Roi est assez malade, et sʼil alloit mourir au milieu [2] de tout cela, nous serions dans une jolie situation. Jʼai vu votre ami Pougens qui nous a dit quʼon vous nommeroit membre de lʼInstitut Auguste vous a ecrit surement quʼil avoit donné à cet effet une liste de vos ouvrages: Gerard a lʼidée trés ingénieuse de faire un tableau de Corinne je lʼy excite beaucoup. Mais on nʼa queris le tems de penser aux arts dans le brouha où nous sommes. Je vous avois prié dans ma dernière lettre de me donner un conseil sur des livre Allemands que lʼon pourroit traduire en francois, vous ne mʼavez rien répondu. Je serois aussi bien curieuse de savoir ce que vous ditez de lʼesprit de lʼAllemagne actuellement sur lʼEurope nous interesse beaucoup. On dit que toutes les résolutions du jour [3] nous viennent dʼAix La Chapelle. Les fonds de France ne vous font-ils pas peur?, il y une quantité de personnes ruinées par la betise de ce pauvre Mr Corvetto on peut en dire du mal noblement aujourdhui, car il nʼest plus ministre. Vous vous rappellez bien des tragédies de ce pauvre Mr de Gain. Sa femme ne les imprime pas non plus que plusieurs manuscrits quʼil a laissés. Jʼai dit que vous lui aviez dit quʼon pourroit faire traduire ses pieces en Allemagne et quʼelles réussiroient. Si Mde de Gain vouloit me remettre tous ces manuscrits nʼest ce pas que quand vous viendrez à Coppet (ce qui jʼespere sera bientôt) vous les parcourriez avec moi pour voir si lʼon en peut tirer des fragments, des pensées? Cela est vraiment [4] vraiment pénible de songer que le fruit de tant de réflexions et de travaux sera perdu parceque cela reste entre les mains de gens inaptes. Ce pauvre Mr de G. avoit une si grande confiance enxx en votre esprit que je suis sure quʼils vous auroit tout confié. Répondez moi un mot là dessus. En tout écrivez moi par toutes sortes de raisons et la première de toutes parceque je vous aime beaucoup. Mille choses à Mde Schlegel. Mes enfants sont trés bien Pauline est charmante.
[1] 20. Decbre Paris
Cher ami je ne comprends rien a votre silence,
je vous ai écrit deux fois, Auguste vous a écrit Mlle Randall vous a écrit cela commence à mʼinquieter. Nous avez vous donc tout à fait oublié si vous etiez malade vous nous auriez fait écrire. enfin cela me tourmente et dès que vous recevrez cette lettre je vous supplie de me répondre Nous [so]mmes ici dans un gachis politique le plus bizarre du monde. Un ministère en guerre ouverte. Mr de Richelieu lʼa emporté sur Mr de Cases depuis quinze jours et tout tourne à lʼUltra. On parle de changer la loi des elections de prolonger la chambre, Mr de Cases parle de donner sa demission. Le Roi est assez malade, et sʼil alloit mourir au milieu [2] de tout cela, nous serions dans une jolie situation. Jʼai vu votre ami Pougens qui nous a dit quʼon vous nommeroit membre de lʼInstitut Auguste vous a ecrit surement quʼil avoit donné à cet effet une liste de vos ouvrages: Gerard a lʼidée trés ingénieuse de faire un tableau de Corinne je lʼy excite beaucoup. Mais on nʼa queris le tems de penser aux arts dans le brouha où nous sommes. Je vous avois prié dans ma dernière lettre de me donner un conseil sur des livre Allemands que lʼon pourroit traduire en francois, vous ne mʼavez rien répondu. Je serois aussi bien curieuse de savoir ce que vous ditez de lʼesprit de lʼAllemagne actuellement sur lʼEurope nous interesse beaucoup. On dit que toutes les résolutions du jour [3] nous viennent dʼAix La Chapelle. Les fonds de France ne vous font-ils pas peur?, il y une quantité de personnes ruinées par la betise de ce pauvre Mr Corvetto on peut en dire du mal noblement aujourdhui, car il nʼest plus ministre. Vous vous rappellez bien des tragédies de ce pauvre Mr de Gain. Sa femme ne les imprime pas non plus que plusieurs manuscrits quʼil a laissés. Jʼai dit que vous lui aviez dit quʼon pourroit faire traduire ses pieces en Allemagne et quʼelles réussiroient. Si Mde de Gain vouloit me remettre tous ces manuscrits nʼest ce pas que quand vous viendrez à Coppet (ce qui jʼespere sera bientôt) vous les parcourriez avec moi pour voir si lʼon en peut tirer des fragments, des pensées? Cela est vraiment [4] vraiment pénible de songer que le fruit de tant de réflexions et de travaux sera perdu parceque cela reste entre les mains de gens inaptes. Ce pauvre Mr de G. avoit une si grande confiance enxx en votre esprit que je suis sure quʼils vous auroit tout confié. Répondez moi un mot là dessus. En tout écrivez moi par toutes sortes de raisons et la première de toutes parceque je vous aime beaucoup. Mille choses à Mde Schlegel. Mes enfants sont trés bien Pauline est charmante.
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