• Albertine Ida Gustavine de Broglie to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 17. März [1828]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 17. März [1828]
  • Notations: Datum (Jahr) erschlossen. – Datierung durch den Tod von Auguste de Staël-Holstein im November 1827.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.50
  • Number of Pages: 3 S. auf Doppelbl., hs. m. Adresse
  • Format: 25,2 x 19,9 cm
  • Incipit: „[1] 17 Mars. Paris Rue de l lʼuniversité No 90.
    Mon bien cher ami, comment se fait-il quʼun si long tems, [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] 17 Mars. Paris Rue de l lʼuniversité No 90.
Mon bien cher ami, comment se fait-il quʼun si long tems, et un si grand malheur ait eu lieu sans que je vous aye écrit. Jʼai été retenue sept semaines à
Dijon par un rhumatisme aigu de Mlle Randall loin de toute ma famille, je nʼavois pas le courage de vous écrire dans un tems si triste, ayant le coeur déjà si ulcère. Cher ami vous pleurez notre Auguste cet ange que Dieu a retiré dev devant le mal. Son ame étoit toute préposée toute sanctifiée. Vous vous attristez de voir toute cette illustre famille reposer sur la tête dʼune foible enfant de trois mois. Cet enfant vous sera cher et precieux. Sa pauvre mère est digne [2] de tout votre interet. Quel spectacle que Coppet! Quel voile funèbre le couvre. Les montagnes sont toujours superbes le soleil se leve et se couche dans toute sa beauté mais il nʼeclaire plus que des tombeaux et de la douleur. Mais la bonté de Dieu est toujours là encore plus invariable que le soleil et les montagnes.
Cher ami ne viendrez vous point nous voir, ne reunissons
nous pas nos souvenirs quelques instans. Jʼen aurais bien le désir. Broglie vous plairoit cʼest un beau lieu on y étudie et on y pense beaucoup. Je voudrois vous montrer mes enfants ils sont gentils [3] et spirituels. Dieu me comble encore de biens sur cette terre, et pourtant je vois dans lʼautre vie bien des êtres chères qui mʼappellent. Ils se reposent tandisque nous luttons peniblement ici bas, ils sont autour de ce sauveur qui les a lavés, purifiés, régenerés. Mlle Randall est toujours souffrante dʼun rhumatisme sans danger, mais toujours douloureux.
Adieu cher ami je ne puis vous parler aujourdʼhui que de ma douleur et de la votre. Ecrivez moi je vous en conjure, ne laissons pas nos liens se rompre ces liens si chers, si sacrés, qui tiennent à ce passé que rien ne rendra plus et dont le culte est dans nos coeurs. Adieu bien cher et ancien ami. Comment est votre santé.
[4] Monsieur
Monsieur A. W. de Schlegel
à
Bonn
Province Prussienne du Rhin
[1] 17 Mars. Paris Rue de l lʼuniversité No 90.
Mon bien cher ami, comment se fait-il quʼun si long tems, et un si grand malheur ait eu lieu sans que je vous aye écrit. Jʼai été retenue sept semaines à
Dijon par un rhumatisme aigu de Mlle Randall loin de toute ma famille, je nʼavois pas le courage de vous écrire dans un tems si triste, ayant le coeur déjà si ulcère. Cher ami vous pleurez notre Auguste cet ange que Dieu a retiré dev devant le mal. Son ame étoit toute préposée toute sanctifiée. Vous vous attristez de voir toute cette illustre famille reposer sur la tête dʼune foible enfant de trois mois. Cet enfant vous sera cher et precieux. Sa pauvre mère est digne [2] de tout votre interet. Quel spectacle que Coppet! Quel voile funèbre le couvre. Les montagnes sont toujours superbes le soleil se leve et se couche dans toute sa beauté mais il nʼeclaire plus que des tombeaux et de la douleur. Mais la bonté de Dieu est toujours là encore plus invariable que le soleil et les montagnes.
Cher ami ne viendrez vous point nous voir, ne reunissons
nous pas nos souvenirs quelques instans. Jʼen aurais bien le désir. Broglie vous plairoit cʼest un beau lieu on y étudie et on y pense beaucoup. Je voudrois vous montrer mes enfants ils sont gentils [3] et spirituels. Dieu me comble encore de biens sur cette terre, et pourtant je vois dans lʼautre vie bien des êtres chères qui mʼappellent. Ils se reposent tandisque nous luttons peniblement ici bas, ils sont autour de ce sauveur qui les a lavés, purifiés, régenerés. Mlle Randall est toujours souffrante dʼun rhumatisme sans danger, mais toujours douloureux.
Adieu cher ami je ne puis vous parler aujourdʼhui que de ma douleur et de la votre. Ecrivez moi je vous en conjure, ne laissons pas nos liens se rompre ces liens si chers, si sacrés, qui tiennent à ce passé que rien ne rendra plus et dont le culte est dans nos coeurs. Adieu bien cher et ancien ami. Comment est votre santé.
[4] Monsieur
Monsieur A. W. de Schlegel
à
Bonn
Province Prussienne du Rhin
×