• Albertine Ida Gustavine de Broglie to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 18. Mai [1834]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 18. Mai [1834]
  • Notations: Absende- und Empfangsort sowie Datum (Jahr) erschlossen. – Datierung durch die Geburt von Auguste-Théodore-Paul de Broglie 1834.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.66
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 18,5 x 11,8 cm
  • Incipit: „[1] ce 18 may.
    rue des Capucines.
    Cher ami, j’ai reçu de vous le plus aimable petit paquet. Je garde precieusement la [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Falk, Clio
  • Golyschkin, Ruth
[1] ce 18 may.
rue des Capucines.
Cher ami, j’ai reçu de vous le plus aimable petit paquet. Je garde precieusement la lettre pour
Paul et ce sera la première qu’il lira. Albert vous a répondu quoiqu’il lui en coutât un peu de convenir qu’il n’avoit pas deviné toutes les énigmes, elles font notre grand divertissement, et c’est une distraction au milieu des graves affaires qui nous tourmentent.
Nous en avons une qui est bien peu agréable qui est celle de ce proces de la chambre
[2] des Pairs cependant nous esperons qu’elle finira à l’honneur de la Chambre et que la force restera au bon droît. Les accusés sont insensés et furieus, ils savent qu’ils ne courent pas risque de la vie, et alors ils se permettent toutes les extravagances. Les esprits sont dans un singulier état de vacillation la liberté de la presse met tout en question chaque matin, et il y a peu de têtes assez fortes pour supporter ce choc terrible. J’aimerois bien mieux je vous assure être sur les bords [3] charmans de votre beau fleuve que de vivre dans cet atmosphère si agité, mais je crains que nous ne soyons lançés dans le tourbillon pour notre vie durante car même hors des affaires Victor est toujours lié à ce mouvement. Il faut alors tacher de se faire une retraite interieure, où l’on puisse conserver et retrouver sa paix. Il faut écouter la voix de Dieu et ne pas la laisser étouffer par les bruits exterieurs. Albert continue ses études avec sueur, il est absorbé par son travail, et ne se mele pas du tout à tout ce mouvement. Louise y prend plus de part à cause de son age et de sa [4] situation. J’aurois mieux aimé pour elle une vie plus tranquille mais ce n’est pas moi qui ai choisi celle là et je dois croire que tout est pour le mieux. Adieu cher ami votre bon souvenir m’est bien precieux ne nous laissons pas aller à la paresse pour ne pas entretenir ces liens si chers et si sacrés. Victor vous dit mille tendresses il est bien occupé et sa vie lui laisse bien peu de liberté d’esprit.
[1] ce 18 may.
rue des Capucines.
Cher ami, j’ai reçu de vous le plus aimable petit paquet. Je garde precieusement la lettre pour
Paul et ce sera la première qu’il lira. Albert vous a répondu quoiqu’il lui en coutât un peu de convenir qu’il n’avoit pas deviné toutes les énigmes, elles font notre grand divertissement, et c’est une distraction au milieu des graves affaires qui nous tourmentent.
Nous en avons une qui est bien peu agréable qui est celle de ce proces de la chambre
[2] des Pairs cependant nous esperons qu’elle finira à l’honneur de la Chambre et que la force restera au bon droît. Les accusés sont insensés et furieus, ils savent qu’ils ne courent pas risque de la vie, et alors ils se permettent toutes les extravagances. Les esprits sont dans un singulier état de vacillation la liberté de la presse met tout en question chaque matin, et il y a peu de têtes assez fortes pour supporter ce choc terrible. J’aimerois bien mieux je vous assure être sur les bords [3] charmans de votre beau fleuve que de vivre dans cet atmosphère si agité, mais je crains que nous ne soyons lançés dans le tourbillon pour notre vie durante car même hors des affaires Victor est toujours lié à ce mouvement. Il faut alors tacher de se faire une retraite interieure, où l’on puisse conserver et retrouver sa paix. Il faut écouter la voix de Dieu et ne pas la laisser étouffer par les bruits exterieurs. Albert continue ses études avec sueur, il est absorbé par son travail, et ne se mele pas du tout à tout ce mouvement. Louise y prend plus de part à cause de son age et de sa [4] situation. J’aurois mieux aimé pour elle une vie plus tranquille mais ce n’est pas moi qui ai choisi celle là et je dois croire que tout est pour le mieux. Adieu cher ami votre bon souvenir m’est bien precieux ne nous laissons pas aller à la paresse pour ne pas entretenir ces liens si chers et si sacrés. Victor vous dit mille tendresses il est bien occupé et sa vie lui laisse bien peu de liberté d’esprit.
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