• August Wilhelm von Schlegel to James Prinsep , Asiatic Society (Kalkutta)

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: Kalkutta · Date: 29.10.1837 bis 31.10.1837
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: James Prinsep, Asiatic Society (Kalkutta)
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: Kalkutta
  • Date: 29.10.1837 bis 31.10.1837
  • Notations: Abschrift.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-35010
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.17,Nr.54
  • Number of Pages: 3 S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 25,3 x 21,3 cm
  • Incipit: „[1] Expédiée 31 Oct. sous l’adresse et avec une lettre – à M. Wilson à Oxford
    À
    Monsieur James Prinsep Secrétaire de [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Bamberg, Claudia
  • Varwig, Olivia
[1] Expédiée 31 Oct. sous l’adresse et avec une lettre – à M. Wilson à Oxford
À
Monsieur James Prinsep Secrétaire de la Société Asiatique du Bengale, à
Calcutta.
Bonn 29 Octobre
1837.
Monsieur,
Je viens de recevoir la lettre que Vous m’avez l’honneur de m’adresser en date du 7 Janvier, ainsi que les deux volumes dont elle était accompagnée. Plusieurs envois précédens me sont parvenus également. Les ouvrages imprimés ou achevés aux frais de
la Société Asiatique dont j’ai à vous accuser la reception, sont les suivans:
Râja-tarañgińî.
Mahâ-Bhârata, Vol. 1.
Suśruta, Vol. I & II.
Naishada-charitam̄. Part. 1.
Le Journal de la Société Asiat. du Bengale, les trois années 1834–36, et le 1er Cahier de 1837.
Seulement le
second Volume du Mahâ-Bharata, que vous m’annoncez comme déjà expédié, n’est pas encore arrivé à Bonn.
Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien être auprès de
cette illustre Société l’interprète de ma vive reconnaissance, [2] et de lui faire en même temps agréer mes excuses de ce que je n’ai pas rempli ce devoir plus tôt. La cause unique de ce retard a été mon désir de prouver ma reconnaissance par le fait, en faisant à la Société hommage d’un exemplaire de mes derniers travaux, qui sont les suivans: une seconde édition de la Bhagavad-gîtâ, soigneusement revue et augmentée de nouvelles notes,; le 1er Volume du Râmâyańa traduit en latin, et le second Volume du texte, qui contient le reste du deuxième livre. Ce dernier est imprimé depuis longtemps, mais je n’ai pas voulu le donner au public sans avoir rempli mon engagement par rapport à la traduction. L’impression des deux autres volumes est aussi fort avancée: il n’y manque plus qu’un petit de feuilles. Le delai a été causé par l’état de ma santé; mais j’espère que tout sera prêt dans quelques mois.
Non seulement tous les savans qui s’intéressent aux études Asiatiques, mais j’ose dire, tous les hommes éclairés pour peu qu’ils ayent réfléchi sur l’état moral et intellectuel de l’Inde, et sur les bases de la puissance Britannique
dans ce pays, ont été péniblement frappés de cette ordonnance qui a paralysé l’activité du Comité de l’instruction publique; et l’on a su apprécier la résolution généreuse de la Sociéte Asiatique de reparer le tort que l’ignorance et la barbarie menaçaient de faire à la cause de l’érudition et des lumières. Cette Société, depuis sa fondation, a rendu d’immenses services; elle a puissamment contribué à l’avan[3]cement de nos connaissances. Nous lui devons une infinité d’observations et de découvertes, et cette abondance de matériaux dont nous jouissons aujourd’hui. Le département auquel les orientalistes qui vivent en Europe, doivent se préférence, c’est la critique philologique, la correction la plus soignée des textes et l’art de l’interprétation.
En Allemagne et dans le Nord le zèle pour l’étude du Sanscrit se maintient et se répand même de plus en plus. On enseigne cette langue dans plusieurs universités allemandes.
À Bonn le professeur Lassen et moi, nous en donnons des cours concurremment chaque sémestre, sans avoir égard au petit nombre d’écoliers qui se présentent. L’hiver dernier j’ai eu parmi mes auditeurs un jeune savant de Copenhague, et un autre né à St. Petersbourg. Un Orientaliste d’Upsala qui, le premier dans son pays, s’est appliqué au Sanscrit, et a fait dans ce but un voyage littéraire, me fut adressé dernièrement par le professeur Wilson, et je l’ai trouvé assez avancé pour pouvoir le recommander au gouvernement Suédois.
J’ai été douloureusement affecté par la mort de
mon immortel ami et mon grand oracle Colebrooke; quoiqu’elle ne fût que le terme d’une existence dépuis long-temps brisée par les infirmités. Le professeur Rosen, dans la force de l’age, a été enlevé presque subitement à ses amis et aux lettres, dans le moment où il se préparait à passer en Allemagne, afin de revoir sa famille. On m’assure que l’impression [4] de son travail sur le Rĭg-vêda est presque achevée. Les études Asiatiques ont aussi fait une perte dans la personne du Baron Schilling de Canstadt, conseiller d’état à St. Petersbourg. Mon savant ami avait fait un voyage en Sibérie, et séjourné long-temps au-delà du lac Baïcal parmi les Burätes. Il s’était concilié la bienveillance de leurs prêtres Bouddhiques, de sorte qu’il en a rapporté une immense collection de livres Tibétains. Les doublettes seules qu’il mit en dépot chez moi, il y a deux ans, remplissaient six caisses. Je les ai expédiées à l’Institut de France, auquel il en avait fait don. Sa grande collection est resté à St. Petersbourg, et passera sans doute dans la bibliothèque Impériale
Je souhaite vivement, Monsieur, que cette lettre puisse vous engager à cultiver nos relations littéraires, quoiqu’un vaste océan nous sépare. Veuillez agréer l’assurance de la considération très-distinguée, avec laquelle j’ai l’honneur d’être
V. tr. h. & tr. ob
t serviteur
A. W. de Schlegel
[1] Expédiée 31 Oct. sous l’adresse et avec une lettre – à M. Wilson à Oxford
À
Monsieur James Prinsep Secrétaire de la Société Asiatique du Bengale, à
Calcutta.
Bonn 29 Octobre
1837.
Monsieur,
Je viens de recevoir la lettre que Vous m’avez l’honneur de m’adresser en date du 7 Janvier, ainsi que les deux volumes dont elle était accompagnée. Plusieurs envois précédens me sont parvenus également. Les ouvrages imprimés ou achevés aux frais de
la Société Asiatique dont j’ai à vous accuser la reception, sont les suivans:
Râja-tarañgińî.
Mahâ-Bhârata, Vol. 1.
Suśruta, Vol. I & II.
Naishada-charitam̄. Part. 1.
Le Journal de la Société Asiat. du Bengale, les trois années 1834–36, et le 1er Cahier de 1837.
Seulement le
second Volume du Mahâ-Bharata, que vous m’annoncez comme déjà expédié, n’est pas encore arrivé à Bonn.
Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien être auprès de
cette illustre Société l’interprète de ma vive reconnaissance, [2] et de lui faire en même temps agréer mes excuses de ce que je n’ai pas rempli ce devoir plus tôt. La cause unique de ce retard a été mon désir de prouver ma reconnaissance par le fait, en faisant à la Société hommage d’un exemplaire de mes derniers travaux, qui sont les suivans: une seconde édition de la Bhagavad-gîtâ, soigneusement revue et augmentée de nouvelles notes,; le 1er Volume du Râmâyańa traduit en latin, et le second Volume du texte, qui contient le reste du deuxième livre. Ce dernier est imprimé depuis longtemps, mais je n’ai pas voulu le donner au public sans avoir rempli mon engagement par rapport à la traduction. L’impression des deux autres volumes est aussi fort avancée: il n’y manque plus qu’un petit de feuilles. Le delai a été causé par l’état de ma santé; mais j’espère que tout sera prêt dans quelques mois.
Non seulement tous les savans qui s’intéressent aux études Asiatiques, mais j’ose dire, tous les hommes éclairés pour peu qu’ils ayent réfléchi sur l’état moral et intellectuel de l’Inde, et sur les bases de la puissance Britannique
dans ce pays, ont été péniblement frappés de cette ordonnance qui a paralysé l’activité du Comité de l’instruction publique; et l’on a su apprécier la résolution généreuse de la Sociéte Asiatique de reparer le tort que l’ignorance et la barbarie menaçaient de faire à la cause de l’érudition et des lumières. Cette Société, depuis sa fondation, a rendu d’immenses services; elle a puissamment contribué à l’avan[3]cement de nos connaissances. Nous lui devons une infinité d’observations et de découvertes, et cette abondance de matériaux dont nous jouissons aujourd’hui. Le département auquel les orientalistes qui vivent en Europe, doivent se préférence, c’est la critique philologique, la correction la plus soignée des textes et l’art de l’interprétation.
En Allemagne et dans le Nord le zèle pour l’étude du Sanscrit se maintient et se répand même de plus en plus. On enseigne cette langue dans plusieurs universités allemandes.
À Bonn le professeur Lassen et moi, nous en donnons des cours concurremment chaque sémestre, sans avoir égard au petit nombre d’écoliers qui se présentent. L’hiver dernier j’ai eu parmi mes auditeurs un jeune savant de Copenhague, et un autre né à St. Petersbourg. Un Orientaliste d’Upsala qui, le premier dans son pays, s’est appliqué au Sanscrit, et a fait dans ce but un voyage littéraire, me fut adressé dernièrement par le professeur Wilson, et je l’ai trouvé assez avancé pour pouvoir le recommander au gouvernement Suédois.
J’ai été douloureusement affecté par la mort de
mon immortel ami et mon grand oracle Colebrooke; quoiqu’elle ne fût que le terme d’une existence dépuis long-temps brisée par les infirmités. Le professeur Rosen, dans la force de l’age, a été enlevé presque subitement à ses amis et aux lettres, dans le moment où il se préparait à passer en Allemagne, afin de revoir sa famille. On m’assure que l’impression [4] de son travail sur le Rĭg-vêda est presque achevée. Les études Asiatiques ont aussi fait une perte dans la personne du Baron Schilling de Canstadt, conseiller d’état à St. Petersbourg. Mon savant ami avait fait un voyage en Sibérie, et séjourné long-temps au-delà du lac Baïcal parmi les Burätes. Il s’était concilié la bienveillance de leurs prêtres Bouddhiques, de sorte qu’il en a rapporté une immense collection de livres Tibétains. Les doublettes seules qu’il mit en dépot chez moi, il y a deux ans, remplissaient six caisses. Je les ai expédiées à l’Institut de France, auquel il en avait fait don. Sa grande collection est resté à St. Petersbourg, et passera sans doute dans la bibliothèque Impériale
Je souhaite vivement, Monsieur, que cette lettre puisse vous engager à cultiver nos relations littéraires, quoiqu’un vaste océan nous sépare. Veuillez agréer l’assurance de la considération très-distinguée, avec laquelle j’ai l’honneur d’être
V. tr. h. & tr. ob
t serviteur
A. W. de Schlegel
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