• Abel Rémusat , Société Asiatique to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 16.02.1824
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Abel Rémusat, Société Asiatique
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 16.02.1824
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-35028
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.18,Nr.90
  • Number of Pages: 3 S. auf Doppelbl., hs. m. U. u. Adresse
  • Format: 25,3 x 20,3 cm
  • Incipit: „[1] Société Asiatique.
    Paris, le 16 Février 1824.
    Le Secrétaire de la Société, à Monsieur W. de Schlegel, etc. etc.
    Monsieur,
    Malgré le désir [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Dänekas, Laura
  • Golyschkin, Ruth
[1] Société Asiatique.
Paris, le 16 Février 1824.
Le Secrétaire de la Société, à Monsieur W. de Schlegel, etc. etc.
Monsieur,
Malgré le désir que nous avions de participer à l’avantage que Vous avez procuré à l’Allemagne en faisant graver un caractère dévanagari, nous n’aurions pas voulu, sans Votre approbation préalable, songer aux moyens de nous l’assurer, puisque, quelques arrangemens que Vous ayez voulu prendre, ce caractère sera toujours à nos yeux, considéré comme Votre proprieté, par le plus noble & le plus inviolable des droits. Mais aussitôt que Vous m’avez marqué, par la lettre que Vous m’avez fait l’honneur de m’ecrire, qu’il ne Vous seroit pas désagréable de nous voir solliciter une fonte de Vos caractères, un de nos confrères s’est chargé de pressentir les dispositions de
M. d’Altenstein à cet egard, et la réponse ayant été favorable, je me suis empressé de lui ecrire pour lui demander, au nom de la Société Asiatique, Trois quintaux, qui doivent suffire pour l’objet que nous nous proposons, en attendant l’achèvement du Notre. Je remplis un devoir, en [2] Vous faisant part de cette démarche au moment même où je m’en acquitte. Car la lettre que j’ai ecrite à ce sujet au ministre le 3 de ce mois n’est pas encore partie pour sa destination.
Nos commissaires pour la gravure du dévanagari n’ont peut-être pas vu sans quelque déplaisir le parti que nous a fait prendre à la fin leur inactivité. Après nous avoir fait attendre deux ans les matériaux préparatoires d’un travail pour lequel tout est réuni depuis longtems, et l’argent & les artistes, ils ne l’ont pas-même commencé encore. Votre exemple n’a que les tirés de leur léthargie, et à coté de Votre
Bhagavat-gita si miraculeusement achevé, de Votre Ramayâna dont l’annonce seule les effraye, de Votre Grammaire, on a réuni ses forces pour donner enfin quelque chose cette année. Ce sera le Yadjnadattabadha, reproduit en françois et en latin, avec le texte tel que l’a fait graver sur cuivre M. Chézy, en 1813. Les trainards aiment à gloser sur ceux dont la marche trop rapide les humilie. Je ne voudrois pas répondre que ce sentiment n’eût influé sur l’extrait de Votre bel ouvrage, que Vous trouverez dans notre prochain cahier. Mais nous y avons mis ordre, et quelque bonne envie qu’on eût de Vous trouver en faute, nous aurons soin que notre journal ne contienne que l’expression de l’estime que mérite incontestablement ce beau travail. Les exemplaires que Vous m’avez envoyés ont été remis conformément à Vos intentions, et le Conseil m’a chargé de Vous en exprimer sa vive reconnaissance. Je ne Vous en dois pas moins pour celui que Vous aviez bien voulu m’adresser auparavant, et qui m’est précieux à double titre. J’aurois désiré avoir en original le prospectus de Votre Ramayana, mais notre redacteur se l’est procuré, et comme il est assez habile pour être un de [3] Vos sincères admirateurs, il s’est fait un plaisir d’en rédiger un extrait pour nos annonces. Il s’est formé une petite faction dont j’ai l’honneur d’être membre, et qui auroit désiré que les listes de l’Institut s’honorassent de Votre nom. Vous aurez su peut-être comment les puristes de notre Parnasse ont objecté Vos péchés en littérature Racinienne, comment les Brahmanes sur lesquels nous avions compté ont un peu trop ouvert leurs ames celestes aux sentimens humains, et comment il s’est fait enfin qu’un auteur inconnu par plusieurs dissertations de numismatique orientale a obtenu la préférence sur l’auteur de la Bibliothèque Indienne & du Chant révélé. C’est aux artisans d’un pareil choix qu’il faut adresser un compliment de condoléance. Mais il y a plusieurs membres de notre Académie qui n’ont pas plus que moi renoncé à l’espoir de Vous nommer un jour leur confrère, et leur faible voix [...] peut-être entendue quand les magnifiques travaux que V[...] projettez auront achevé d’effacer ceux des Indianistes du Co[...] & même de Calcutta. Continuez, Monsieur, à nous revèler l’antiquité Indienne; ouvrez derrière Vous la porte à ceux qui oseront Vous suivre, et croyez que persone plus que moi n’éprouve une admiration sentie pour la hardiesse et l’utilité de Vos entreprises, et n’est animé à un plus haut degré des sentimens d’une estime parfaite et d’une considération distinguée.
JP. Abel-Rémusat
P.S. Oserai-je Vous rappeler que Vous m’avez promis des observations critiques sur mes
Recherches Tartares & sur la Grammaire chinoise?
[4] A Monsieur
Monsieur A.G. de Schlegel,
Professeur à l’
Université Royale &c. &c. &c.
à
Bonn.
Etats Prussiens.
[1] Réponse 4 Mars
envoi de mon prospectus
et du tableau de mes caractères
[1] Société Asiatique.
Paris, le 16 Février 1824.
Le Secrétaire de la Société, à Monsieur W. de Schlegel, etc. etc.
Monsieur,
Malgré le désir que nous avions de participer à l’avantage que Vous avez procuré à l’Allemagne en faisant graver un caractère dévanagari, nous n’aurions pas voulu, sans Votre approbation préalable, songer aux moyens de nous l’assurer, puisque, quelques arrangemens que Vous ayez voulu prendre, ce caractère sera toujours à nos yeux, considéré comme Votre proprieté, par le plus noble & le plus inviolable des droits. Mais aussitôt que Vous m’avez marqué, par la lettre que Vous m’avez fait l’honneur de m’ecrire, qu’il ne Vous seroit pas désagréable de nous voir solliciter une fonte de Vos caractères, un de nos confrères s’est chargé de pressentir les dispositions de
M. d’Altenstein à cet egard, et la réponse ayant été favorable, je me suis empressé de lui ecrire pour lui demander, au nom de la Société Asiatique, Trois quintaux, qui doivent suffire pour l’objet que nous nous proposons, en attendant l’achèvement du Notre. Je remplis un devoir, en [2] Vous faisant part de cette démarche au moment même où je m’en acquitte. Car la lettre que j’ai ecrite à ce sujet au ministre le 3 de ce mois n’est pas encore partie pour sa destination.
Nos commissaires pour la gravure du dévanagari n’ont peut-être pas vu sans quelque déplaisir le parti que nous a fait prendre à la fin leur inactivité. Après nous avoir fait attendre deux ans les matériaux préparatoires d’un travail pour lequel tout est réuni depuis longtems, et l’argent & les artistes, ils ne l’ont pas-même commencé encore. Votre exemple n’a que les tirés de leur léthargie, et à coté de Votre
Bhagavat-gita si miraculeusement achevé, de Votre Ramayâna dont l’annonce seule les effraye, de Votre Grammaire, on a réuni ses forces pour donner enfin quelque chose cette année. Ce sera le Yadjnadattabadha, reproduit en françois et en latin, avec le texte tel que l’a fait graver sur cuivre M. Chézy, en 1813. Les trainards aiment à gloser sur ceux dont la marche trop rapide les humilie. Je ne voudrois pas répondre que ce sentiment n’eût influé sur l’extrait de Votre bel ouvrage, que Vous trouverez dans notre prochain cahier. Mais nous y avons mis ordre, et quelque bonne envie qu’on eût de Vous trouver en faute, nous aurons soin que notre journal ne contienne que l’expression de l’estime que mérite incontestablement ce beau travail. Les exemplaires que Vous m’avez envoyés ont été remis conformément à Vos intentions, et le Conseil m’a chargé de Vous en exprimer sa vive reconnaissance. Je ne Vous en dois pas moins pour celui que Vous aviez bien voulu m’adresser auparavant, et qui m’est précieux à double titre. J’aurois désiré avoir en original le prospectus de Votre Ramayana, mais notre redacteur se l’est procuré, et comme il est assez habile pour être un de [3] Vos sincères admirateurs, il s’est fait un plaisir d’en rédiger un extrait pour nos annonces. Il s’est formé une petite faction dont j’ai l’honneur d’être membre, et qui auroit désiré que les listes de l’Institut s’honorassent de Votre nom. Vous aurez su peut-être comment les puristes de notre Parnasse ont objecté Vos péchés en littérature Racinienne, comment les Brahmanes sur lesquels nous avions compté ont un peu trop ouvert leurs ames celestes aux sentimens humains, et comment il s’est fait enfin qu’un auteur inconnu par plusieurs dissertations de numismatique orientale a obtenu la préférence sur l’auteur de la Bibliothèque Indienne & du Chant révélé. C’est aux artisans d’un pareil choix qu’il faut adresser un compliment de condoléance. Mais il y a plusieurs membres de notre Académie qui n’ont pas plus que moi renoncé à l’espoir de Vous nommer un jour leur confrère, et leur faible voix [...] peut-être entendue quand les magnifiques travaux que V[...] projettez auront achevé d’effacer ceux des Indianistes du Co[...] & même de Calcutta. Continuez, Monsieur, à nous revèler l’antiquité Indienne; ouvrez derrière Vous la porte à ceux qui oseront Vous suivre, et croyez que persone plus que moi n’éprouve une admiration sentie pour la hardiesse et l’utilité de Vos entreprises, et n’est animé à un plus haut degré des sentimens d’une estime parfaite et d’une considération distinguée.
JP. Abel-Rémusat
P.S. Oserai-je Vous rappeler que Vous m’avez promis des observations critiques sur mes
Recherches Tartares & sur la Grammaire chinoise?
[4] A Monsieur
Monsieur A.G. de Schlegel,
Professeur à l’
Université Royale &c. &c. &c.
à
Bonn.
Etats Prussiens.
[1] Réponse 4 Mars
envoi de mon prospectus
et du tableau de mes caractères
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