• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Coppet · Place of Destination: Bonn · Date: 16.06.1819
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Coppet
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 16.06.1819
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.34
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl. u. 2 S., hs.
  • Format: 19,4 x 12,3 cm
  • Incipit: „[1] Coppet 16 Juin 1819
    Jʼarrive, mon cher Schlegel, et je trouve une lettre de Vous dont je Vous remercie de [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Coppet 16 Juin 1819
Jʼarrive, mon cher Schlegel, et je trouve une lettre de Vous dont je Vous remercie de tout mon coeur. Vous savez quelle joie nous aurons à Vous voir, pour peu que cela Vous soit possible. Mes seuls doutes portent sur lʼépoque, par ce quinze mois de Septembre je serai obligé de retourner à
Paris, pour être sur les lieux au moment où paroitront les quatre premiers volumes de ma mere, et que beaucoup de circonstances politiques peuvent rappeller Victor à la même époque.
Je Vous remercie de ne pas dire non à ma proposition; mais je Vous gronde de ce que Votre réponse nʼest pas aussi sérieuse que ma demande. Cʼest une chose à laquelle nous mettons le plus
[2] grand intérêt et qui, si elle réussit, peut être dʼune utilité très-générale. Je Vous prie donc instamment dʼécrire dès à présent, non point à moi, qui sais dʼavance combien Vos lettres seront distinguées, mais à lʼune de ces trois adresses ci.
M. Comte Cour des Petites Ecuries
M. Dunoyer Rue dʼEnghien N° 16
M. Frederic Bethon Rue de Bourbon N° 76
ou même enfin directement
au
Bureau du Censeur Européen Rue Gît le coeur N° 10.
Le Journal paroît déja depuis le 15, et Vous pouvez penser combien Vos lettres sont attendues avec impatience. Du reste ne Vous tourmentez point de ce que Vous nʼêtes pas dans un centre
[3] de nouvelles. Tout ce qui est nouvelle de gazette nous lʼavons régulièrement par les nombreux journaux auxquels nous sommes abonnés et dont le dépouillement est confié à un excellent travailleur de race germanique; Mais ce quʼil nous importe dʼavoir de Vous, ce sont ou des nouvelles plus ésotériques que Vous pourriez apprendre par Vos relations; ou des remarques sur lʼétat des esprits, sur la marche générale des affaires, sur lʼimpression que notre politique produit au de là du Rhin, sur lʼinfluence des nouvelles constitutions &ca
En un mot ne soyez pas modeste, par ce quʼaprès avoir lu des lettres aussi remarquables que celles que Vous ecriviez pendant la campagne, il me seroit impossible de prendre Votre modestie pour autre chose que pour une indigne paresse.
Je Vais Vous envoyer par le premier fourgon
[4] les cahiers que Vous me demandez.
Je nʼavois pas prévenu
Aubernon que Vous tireriez sur lui; mais je vais lui écrire à cet effet, et ensuite Vos traites seront fort bien accueillies. Du reste il est impossible que je tarde longtemps maintenant à recevoir des nouvelles des Tottie & Compton.
Il mʼa été impossible dʼobtenir de
DeLaunay de me donner son compte; je lʼexigerai de force à mon retour à Paris. Jʼai usé bien largement de Votre crédit; cʼest un compte que nous aurons à regler ensemble -
Albertine Vous dit mille choses. Je la trouve déja un peu mieux quʼà son départ de Paris, mais encore bien foible et ayant besoin dʼextrêmes ménagemens. Ses deux enfans sont charmans, mais surtout lʼainée. Ceux qui se rappelent ma mère dans sa [5] premiere enfance disent que la ressemblance est surprenante - Jʼai trouvé Alphonse fortifié et assez intelligent, mais fort retardé comme étude et ayant bien de la peine à fixer son attention sur un objet sérieux.
Du reste
Coppet est en train de sʼembellir beaucoup. Je considère comme un devoir de donner une apparence honorable à ce lieu au quel sʼattachent tous les souvenirs qui me sont sacrés. Ce nʼest pas ma proprieté, cʼest toujours celle de ma mère et de ses amis.
La statue de Tieck est placée sur son piédestal dans la nouvelle bibliotheque - La tête nʼest point sans ressemblance et la draperie paroît dʼune grande beauté. Lʼattitude aussi me plait assez. On peut supposer que cʼest au moment où mon grand-père sʼadresse au peuple de Paris le 30 Juillet 1789. - Adieu, mon cher Schlegel, je me [6] laisserois entraîner au plaisir de causer avec Vous et les épreuves sont là qui me talonnent. - Je Vous recommande encore la correspondance. Victor se joint à moi et Vous dit mille choses.
[1] Coppet 16 Juin 1819
Jʼarrive, mon cher Schlegel, et je trouve une lettre de Vous dont je Vous remercie de tout mon coeur. Vous savez quelle joie nous aurons à Vous voir, pour peu que cela Vous soit possible. Mes seuls doutes portent sur lʼépoque, par ce quinze mois de Septembre je serai obligé de retourner à
Paris, pour être sur les lieux au moment où paroitront les quatre premiers volumes de ma mere, et que beaucoup de circonstances politiques peuvent rappeller Victor à la même époque.
Je Vous remercie de ne pas dire non à ma proposition; mais je Vous gronde de ce que Votre réponse nʼest pas aussi sérieuse que ma demande. Cʼest une chose à laquelle nous mettons le plus
[2] grand intérêt et qui, si elle réussit, peut être dʼune utilité très-générale. Je Vous prie donc instamment dʼécrire dès à présent, non point à moi, qui sais dʼavance combien Vos lettres seront distinguées, mais à lʼune de ces trois adresses ci.
M. Comte Cour des Petites Ecuries
M. Dunoyer Rue dʼEnghien N° 16
M. Frederic Bethon Rue de Bourbon N° 76
ou même enfin directement
au
Bureau du Censeur Européen Rue Gît le coeur N° 10.
Le Journal paroît déja depuis le 15, et Vous pouvez penser combien Vos lettres sont attendues avec impatience. Du reste ne Vous tourmentez point de ce que Vous nʼêtes pas dans un centre
[3] de nouvelles. Tout ce qui est nouvelle de gazette nous lʼavons régulièrement par les nombreux journaux auxquels nous sommes abonnés et dont le dépouillement est confié à un excellent travailleur de race germanique; Mais ce quʼil nous importe dʼavoir de Vous, ce sont ou des nouvelles plus ésotériques que Vous pourriez apprendre par Vos relations; ou des remarques sur lʼétat des esprits, sur la marche générale des affaires, sur lʼimpression que notre politique produit au de là du Rhin, sur lʼinfluence des nouvelles constitutions &ca
En un mot ne soyez pas modeste, par ce quʼaprès avoir lu des lettres aussi remarquables que celles que Vous ecriviez pendant la campagne, il me seroit impossible de prendre Votre modestie pour autre chose que pour une indigne paresse.
Je Vais Vous envoyer par le premier fourgon
[4] les cahiers que Vous me demandez.
Je nʼavois pas prévenu
Aubernon que Vous tireriez sur lui; mais je vais lui écrire à cet effet, et ensuite Vos traites seront fort bien accueillies. Du reste il est impossible que je tarde longtemps maintenant à recevoir des nouvelles des Tottie & Compton.
Il mʼa été impossible dʼobtenir de
DeLaunay de me donner son compte; je lʼexigerai de force à mon retour à Paris. Jʼai usé bien largement de Votre crédit; cʼest un compte que nous aurons à regler ensemble -
Albertine Vous dit mille choses. Je la trouve déja un peu mieux quʼà son départ de Paris, mais encore bien foible et ayant besoin dʼextrêmes ménagemens. Ses deux enfans sont charmans, mais surtout lʼainée. Ceux qui se rappelent ma mère dans sa [5] premiere enfance disent que la ressemblance est surprenante - Jʼai trouvé Alphonse fortifié et assez intelligent, mais fort retardé comme étude et ayant bien de la peine à fixer son attention sur un objet sérieux.
Du reste
Coppet est en train de sʼembellir beaucoup. Je considère comme un devoir de donner une apparence honorable à ce lieu au quel sʼattachent tous les souvenirs qui me sont sacrés. Ce nʼest pas ma proprieté, cʼest toujours celle de ma mère et de ses amis.
La statue de Tieck est placée sur son piédestal dans la nouvelle bibliotheque - La tête nʼest point sans ressemblance et la draperie paroît dʼune grande beauté. Lʼattitude aussi me plait assez. On peut supposer que cʼest au moment où mon grand-père sʼadresse au peuple de Paris le 30 Juillet 1789. - Adieu, mon cher Schlegel, je me [6] laisserois entraîner au plaisir de causer avec Vous et les épreuves sont là qui me talonnent. - Je Vous recommande encore la correspondance. Victor se joint à moi et Vous dit mille choses.
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