• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Coppet · Place of Destination: Bonn · Date: 07.08.1820
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Coppet
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 07.08.1820
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.48
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 20 x 12,5 cm
  • Incipit: „[1] Coppet 7 Août 1820.
    Jʼai reçu, mon cher Schlegel, Vos lettres du 23 et 26 Juillet et je me hâte [...]“
    Language
  • French
  • Latin
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Coppet 7 Août 1820.
Jʼai reçu, mon cher Schlegel, Vos lettres du 23 et 26 Juillet et je me hâte de Vous répondre, pour que la paresse ne puisse pas prendre le dessus.
La pétition de Votre
M. Joseph de Staël ne mʼest rien moins quʼagréable: je suis accablé de mes cousins; jʼen ai pour mes pêchés découvert un en France qui est sur mes bras avec trois enfans, les Staël de Suède me coutent aussi beaucoup dʼargent, et en un mot il nʼy a pas une plus mauvaise recommandation auprès de moi que de se dire mon parent - Lʼannée dernière un Charles de St. qui doit être frère du Vôtre puisquʼil se disoit aussi fils dʼun général au service de Bavière, est venu me pourchasser en Suisse et à Paris et a obtenu de ma foiblesse à différentes reprises une quarantaine de Louis. Cet homme qui est à la fois un fou et un vaurien, a fait dans différentes villes de Suisses des escroqueries qui le feront mettre [2] en prison soit quʼil vienne en Suisse ou en France. Il sʼest servi de mon nom pour acheter, et pour emprunter: enfin il a été jusquʼà voler de lʼargent et des habits. Vous voyez que je ne puis pas être très-flatté dʼune semblable parenté, et quʼil nʼest pas surprenant quʼelle me donne des préventions contre le reste de la famille. Je Vous supplie donc de me débarrasser de ce nouveau cousin, et si Vous jugez convenable de lui répondre et de faire quelquechose pour lui, je Vous prie de lui dire quʼétant fort indigné de la conduite quʼa tenue M. Charles de Staël, et ayant dʼailleurs ainsi que ma soeur un grand nombre dʼautres parens à soutenir, il seroit fort inutile quʼil sʼadressât à nous.
Les Treuttel & Würtz mʼécrivent quʼils ont reçu les 2 exemplaires du dictionnaire de Wilson, et quʼils en sont dʼautant plus aises que le nombre de ceux quʼon a expédiés en Europe est très-petit et doit [3] être bientôt épuisé. Ils me demandent ce quʼils doivent faire de ces livres: donnez leur des ordres directement.
Je crains bien que Vous nʼayez raison pour Vos Actions de la Banque et que Vous nʼen possédiez que trois. Rien ne presse pour en acheter de nouvelles, Vous le ferez Vous même à Votre arrivée à
Paris; et lʼon a remarqué que les fonds baissoient en général au commencement des sessions.
Je ne sais rien de précis sur le prix fondé par
Volney, je mʼen informerai.
Mes extraits du
cours de Votre frère ne se trouvent point parmi Vos papiers. Tâchez donc de me les ravoir: jʼy mets beaucoup de prix: ne Vous souvenez Vous pas que Vous en aviez fait faire une copie? - Lʼécrit de Votre frère dont Vous me parlez est à Geneve; je le lirai.
Iam proximus ardet dites Vous, et jʼen accepte lʼaugure, mais nʼy a-t-il pas un Ucalegon plus prochain [4] encore que Metternich. Vous êtes trop diplomate pour me le dire.
Ce pauvre
prof. Boissier vient de perdre sa fille, la jolie Mad. Naville: son dernier enfant: le désespoir des parens est à fendre le coeur.
Jʼai ici à demeure
Sismondi et sa femme: jʼattends ce soir Dumont. Vous voyez que la raison domine sur la poésie.
Albertine et Victor sont aux eaux Bonnes et sʼen trouvent assez bien: je les attends pour le milieu de Septembre.
Adieu, je suis fort occupé dʼaffaires et surtout de mon métier dʼéditeur. Jʼai à peine le temps dʼachever pour le mois dʼOctobre
une notice qui doit accompagner la 1ere livraison des oeuvres de mon grand-père. Je nʼose pas Vous proposer de la traduire, cʼest trop peu digne de Vous: Mais comme ce ne sera que 200 pages, peut-être en aurez Vous le temps. Mille amitiés.
[1] Coppet 7 Août 1820.
Jʼai reçu, mon cher Schlegel, Vos lettres du 23 et 26 Juillet et je me hâte de Vous répondre, pour que la paresse ne puisse pas prendre le dessus.
La pétition de Votre
M. Joseph de Staël ne mʼest rien moins quʼagréable: je suis accablé de mes cousins; jʼen ai pour mes pêchés découvert un en France qui est sur mes bras avec trois enfans, les Staël de Suède me coutent aussi beaucoup dʼargent, et en un mot il nʼy a pas une plus mauvaise recommandation auprès de moi que de se dire mon parent - Lʼannée dernière un Charles de St. qui doit être frère du Vôtre puisquʼil se disoit aussi fils dʼun général au service de Bavière, est venu me pourchasser en Suisse et à Paris et a obtenu de ma foiblesse à différentes reprises une quarantaine de Louis. Cet homme qui est à la fois un fou et un vaurien, a fait dans différentes villes de Suisses des escroqueries qui le feront mettre [2] en prison soit quʼil vienne en Suisse ou en France. Il sʼest servi de mon nom pour acheter, et pour emprunter: enfin il a été jusquʼà voler de lʼargent et des habits. Vous voyez que je ne puis pas être très-flatté dʼune semblable parenté, et quʼil nʼest pas surprenant quʼelle me donne des préventions contre le reste de la famille. Je Vous supplie donc de me débarrasser de ce nouveau cousin, et si Vous jugez convenable de lui répondre et de faire quelquechose pour lui, je Vous prie de lui dire quʼétant fort indigné de la conduite quʼa tenue M. Charles de Staël, et ayant dʼailleurs ainsi que ma soeur un grand nombre dʼautres parens à soutenir, il seroit fort inutile quʼil sʼadressât à nous.
Les Treuttel & Würtz mʼécrivent quʼils ont reçu les 2 exemplaires du dictionnaire de Wilson, et quʼils en sont dʼautant plus aises que le nombre de ceux quʼon a expédiés en Europe est très-petit et doit [3] être bientôt épuisé. Ils me demandent ce quʼils doivent faire de ces livres: donnez leur des ordres directement.
Je crains bien que Vous nʼayez raison pour Vos Actions de la Banque et que Vous nʼen possédiez que trois. Rien ne presse pour en acheter de nouvelles, Vous le ferez Vous même à Votre arrivée à
Paris; et lʼon a remarqué que les fonds baissoient en général au commencement des sessions.
Je ne sais rien de précis sur le prix fondé par
Volney, je mʼen informerai.
Mes extraits du
cours de Votre frère ne se trouvent point parmi Vos papiers. Tâchez donc de me les ravoir: jʼy mets beaucoup de prix: ne Vous souvenez Vous pas que Vous en aviez fait faire une copie? - Lʼécrit de Votre frère dont Vous me parlez est à Geneve; je le lirai.
Iam proximus ardet dites Vous, et jʼen accepte lʼaugure, mais nʼy a-t-il pas un Ucalegon plus prochain [4] encore que Metternich. Vous êtes trop diplomate pour me le dire.
Ce pauvre
prof. Boissier vient de perdre sa fille, la jolie Mad. Naville: son dernier enfant: le désespoir des parens est à fendre le coeur.
Jʼai ici à demeure
Sismondi et sa femme: jʼattends ce soir Dumont. Vous voyez que la raison domine sur la poésie.
Albertine et Victor sont aux eaux Bonnes et sʼen trouvent assez bien: je les attends pour le milieu de Septembre.
Adieu, je suis fort occupé dʼaffaires et surtout de mon métier dʼéditeur. Jʼai à peine le temps dʼachever pour le mois dʼOctobre
une notice qui doit accompagner la 1ere livraison des oeuvres de mon grand-père. Je nʼose pas Vous proposer de la traduire, cʼest trop peu digne de Vous: Mais comme ce ne sera que 200 pages, peut-être en aurez Vous le temps. Mille amitiés.
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