• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 01.03.1823
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 01.03.1823
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.64
  • Number of Pages: 3 S. auf Doppelbl., hs. m. Adresse
  • Format: 23,4 x 18,4 cm
  • Incipit: „[1] Paris 1er Mars 1823
    Cʼest à Londres que jʼai reçu Votre lettre du 14, mon cher Schlegel; quelques affaires et [...]“
    Language
  • French
  • Latin
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Paris 1er Mars 1823
Cʼest à
Londres que jʼai reçu Votre lettre du 14, mon cher Schlegel; quelques affaires et lʼadministration héréditaire que Vous me connoissez pour lʼAngleterre mʼy ont fait faire une excursion de dix jours, dont me voici revenu, et je Vous réponds à la hâte.
Primo. Le hazard mʼa fait rencontrer
Sir A. Johnston qui mʼa dit que la Societé Asiatique se disposoit à Vous nommer Membre honoraire - Cela seroit déja fait, si Vous aviez donné signe de vie à Sir A. Johnst. Mais Vous êtes un ingrat et un paresseux, rien déplaise à Votre zêle braminique.
2° Voici le Compte de
M. De La Ville Le Roulx où Vous trouverez porté le solde que je Vous devois pour 1822 - Ajoutez à ce qui Vous reste chez M. D. La Ville le semestre de Vos rentes au 22 Mars, Vous verrez que Vous avez à disposer de 4,500f.
3° Jʼai recommandé aux
Cazenove de Vous envoyer leur compte.
4° Experto crede Ruperto. Ne Vous avisez pas de bâtir une maison. Ce seroit une servitude et une gêne pécuniaire pour
[2] le reste de Votre vie. Les loyers tomberont de moitiés au premier coup de canon. A Paris même et pour des architectes, bâtir a déja cessé dʼêtre une bonne spéculation. Que seroit-ce pour Vous qui seriez volé par tous Vos ouvriers, et dans un pays éminemment exposé aux vicissitudes de la politique - Je Vous le déconseille de toutes mes forces.
Jʼai envoyé Vos lettres à
Mad. de Buttlar et à Fauriel dont je nʼai pas entendu parler depuis fort longtemps. Je vais mʼen enquérir à Votre intention.
Il nʼest malheureusement pas en mon pouvoir de Vous loyer décemment chez moi. Jʼavais lʼannée dernière un bel appartement à Votre disposition, mais il est loué depuis lʼété. Du reste
nous sommes à quatre pas de Votre ancienne amie de la rue de Courty, et au lit près notre maison seroit la Vôtre.
Jʼai été un indigne paresseux. Je nʼai encore rien traduit pour le théatre étranger. Il existe déja une mauvaise traduction de
Götz et je suis ennuyé du métier de correcteur. Cependant si jʼavois la biographie dont Vs me parlez cela me tenteroit. Ou bien indiquez moi quelquechose dʼingénieux à traduire. [3] Albertine et ses enfans sont bien de santé, grâce au ciel: et Victor après avoir souffert pendant lʼhyver dʼune petite attaque dʼasthme, est bien rétabli maintenant - Alphonse est à merveille de santé, doux, bon, raisonnable, faisant de son mieux le travail que nous lui donnons, mais dʼune intelligence lente et dʼune attention fugitive. Nous faisons tous les jours un peu de latin ensemble - Du reste, cher ami, nous serons tous et chacun ravis de Vous voir - Vous ne pouvez pas cesser dʼêtre de la famille.
Adieu, cher ami, pardon de Vous écrire en courant et de ne pas Vous parler politique. Les événemens courent trop vite. Quos vult perdere
Iupiter dementat. Voila notre dev[...]
Mad. de Ste A. me charge de Vous remercier de Vos remercimens.
[4] Monsieur A. W. de Schlegel
Bonn.
Provinces Prussiennes sur le Rhin.
[1] Paris 1er Mars 1823
Cʼest à
Londres que jʼai reçu Votre lettre du 14, mon cher Schlegel; quelques affaires et lʼadministration héréditaire que Vous me connoissez pour lʼAngleterre mʼy ont fait faire une excursion de dix jours, dont me voici revenu, et je Vous réponds à la hâte.
Primo. Le hazard mʼa fait rencontrer
Sir A. Johnston qui mʼa dit que la Societé Asiatique se disposoit à Vous nommer Membre honoraire - Cela seroit déja fait, si Vous aviez donné signe de vie à Sir A. Johnst. Mais Vous êtes un ingrat et un paresseux, rien déplaise à Votre zêle braminique.
2° Voici le Compte de
M. De La Ville Le Roulx où Vous trouverez porté le solde que je Vous devois pour 1822 - Ajoutez à ce qui Vous reste chez M. D. La Ville le semestre de Vos rentes au 22 Mars, Vous verrez que Vous avez à disposer de 4,500f.
3° Jʼai recommandé aux
Cazenove de Vous envoyer leur compte.
4° Experto crede Ruperto. Ne Vous avisez pas de bâtir une maison. Ce seroit une servitude et une gêne pécuniaire pour
[2] le reste de Votre vie. Les loyers tomberont de moitiés au premier coup de canon. A Paris même et pour des architectes, bâtir a déja cessé dʼêtre une bonne spéculation. Que seroit-ce pour Vous qui seriez volé par tous Vos ouvriers, et dans un pays éminemment exposé aux vicissitudes de la politique - Je Vous le déconseille de toutes mes forces.
Jʼai envoyé Vos lettres à
Mad. de Buttlar et à Fauriel dont je nʼai pas entendu parler depuis fort longtemps. Je vais mʼen enquérir à Votre intention.
Il nʼest malheureusement pas en mon pouvoir de Vous loyer décemment chez moi. Jʼavais lʼannée dernière un bel appartement à Votre disposition, mais il est loué depuis lʼété. Du reste
nous sommes à quatre pas de Votre ancienne amie de la rue de Courty, et au lit près notre maison seroit la Vôtre.
Jʼai été un indigne paresseux. Je nʼai encore rien traduit pour le théatre étranger. Il existe déja une mauvaise traduction de
Götz et je suis ennuyé du métier de correcteur. Cependant si jʼavois la biographie dont Vs me parlez cela me tenteroit. Ou bien indiquez moi quelquechose dʼingénieux à traduire. [3] Albertine et ses enfans sont bien de santé, grâce au ciel: et Victor après avoir souffert pendant lʼhyver dʼune petite attaque dʼasthme, est bien rétabli maintenant - Alphonse est à merveille de santé, doux, bon, raisonnable, faisant de son mieux le travail que nous lui donnons, mais dʼune intelligence lente et dʼune attention fugitive. Nous faisons tous les jours un peu de latin ensemble - Du reste, cher ami, nous serons tous et chacun ravis de Vous voir - Vous ne pouvez pas cesser dʼêtre de la famille.
Adieu, cher ami, pardon de Vous écrire en courant et de ne pas Vous parler politique. Les événemens courent trop vite. Quos vult perdere
Iupiter dementat. Voila notre dev[...]
Mad. de Ste A. me charge de Vous remercier de Vos remercimens.
[4] Monsieur A. W. de Schlegel
Bonn.
Provinces Prussiennes sur le Rhin.
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