• Albertine Ida Gustavine de Broglie , Achille-Léon-Victor de Broglie to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Coppet · Place of Destination: Heidelberg · Date: 16.08.1818
Edition Status: Single collated printed full text with registry labelling
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie, Achille-Léon-Victor de Broglie
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Coppet
  • Place of Destination: Heidelberg
  • Date: 16.08.1818
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: 343347008
  • Bibliography: Briefe von und an August Wilhelm Schlegel. Gesammelt und erläutert durch Josef Körner. Bd. 1. Zürich u.a. 1930, S. 330‒331.
  • Incipit: „16 aoust [1818] Coppet
    Cher ami votre lettre me comble de joie je suis si contente de vous voir heureux et jʼespère [...]“
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.9
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 20,6 x 12,8 cm
    Language
  • French
    Editors
  • Stieglitz, Clara
16 aoust [1818] Coppet
Cher ami votre lettre me comble de joie je suis si contente de vous voir heureux et jʼespère que cela ne vous détachera pas de nous. Je prefère dʼavance
Mlle Paulus à tous les sentiments que je vous ai connu, mais chut nous ne parlerons pas de cela de peur de la rendre jalouse. On dit que Mr Paulus est professeur en théologie cʼest precisément mon affaire à moi, si vous pouviez lʼengager à venir ici faire de la controverse. Jʼespère que Mlle Paulus vous otera toute envie du catholicisme et vous ne vous repentirez pas de ne pas vous être fait tondre. A lʼheure quʼil est vous êtes peut être déjà marié. Dieu vous benisse cher ami et rendez vous mutuellement heureux, vous avez tout ce quʼil faut pour cela, excepté un peu dʼimpatience que votre femme adoucira jʼen suis sure. Au milieu du bonheur ne négligez pas les affaires dʼargent et soyez bien économe. Je vous donne des conseils comme une vieille femme et je vous rends vos leçons, mais jʼen ai beaucoup appris en fait de sagesse depuis que je suis mère de deux enfants. Pauline vous diroit très bien à présent bonjour Monsieur mais elle ne lʼécrit pas encore. Auguste vous écrira le courrier prochain je ne suis pas très contente de sa santé il est bilieux et mélancolique, je voudrois quʼil fit comme vous, mais il est moins jeune il nʼy a rien qui vieillise comme de mal employer son tems. Il essaye du travail mais il en a bien perdu lʼhabitude. Ma vie est plus douce ici quʼà Paris, mais il y a toujours beaucoup de tristesse. La beauté de la nature mʼa fait du bien jʼai mieux compris son langage depuis que jʼéspère moins de la societé. En relisant lʼouvrage sur lʼAllemagne jʼai bien admiré votre romance sur lʼaigle et le cygne. Lʼamour vous ramenera peut-être vers la poésie. Nous avons une bien belle lune faite pour les amusemens, je ne sais pas si elle brille à Heidelberg aussi. Demandez à Mlle P.[aulus] dʼavance un peu dʼamitié pour moi. Je tacherai de la lui inspirer quand je la verrai mais quand cela sera-t-il? Adieu cher ami nʼoubliez pas le passé dans la jouissance du présent.

[Victor de Broglie:]
Jʼapprends avec bien de la joie vôtre bonheur; quoique vous passiez si bien vôtre temps loin de nous, nous éspérons pourtant, que vous ne nous oubliez pas tout à fait; nous travaillons ici dʼune manière digne de vous, quoique nous ne fassions rien qui vaille; presentez mes hommages à
Mademoiselle Paulus quoique je nʼaie pas encore lʼhonneur de la connaitre et quant à vous veuillez bien ne jamais douter de toute mon amitié.
16 aoust [1818] Coppet
Cher ami votre lettre me comble de joie je suis si contente de vous voir heureux et jʼespère que cela ne vous détachera pas de nous. Je prefère dʼavance
Mlle Paulus à tous les sentiments que je vous ai connu, mais chut nous ne parlerons pas de cela de peur de la rendre jalouse. On dit que Mr Paulus est professeur en théologie cʼest precisément mon affaire à moi, si vous pouviez lʼengager à venir ici faire de la controverse. Jʼespère que Mlle Paulus vous otera toute envie du catholicisme et vous ne vous repentirez pas de ne pas vous être fait tondre. A lʼheure quʼil est vous êtes peut être déjà marié. Dieu vous benisse cher ami et rendez vous mutuellement heureux, vous avez tout ce quʼil faut pour cela, excepté un peu dʼimpatience que votre femme adoucira jʼen suis sure. Au milieu du bonheur ne négligez pas les affaires dʼargent et soyez bien économe. Je vous donne des conseils comme une vieille femme et je vous rends vos leçons, mais jʼen ai beaucoup appris en fait de sagesse depuis que je suis mère de deux enfants. Pauline vous diroit très bien à présent bonjour Monsieur mais elle ne lʼécrit pas encore. Auguste vous écrira le courrier prochain je ne suis pas très contente de sa santé il est bilieux et mélancolique, je voudrois quʼil fit comme vous, mais il est moins jeune il nʼy a rien qui vieillise comme de mal employer son tems. Il essaye du travail mais il en a bien perdu lʼhabitude. Ma vie est plus douce ici quʼà Paris, mais il y a toujours beaucoup de tristesse. La beauté de la nature mʼa fait du bien jʼai mieux compris son langage depuis que jʼéspère moins de la societé. En relisant lʼouvrage sur lʼAllemagne jʼai bien admiré votre romance sur lʼaigle et le cygne. Lʼamour vous ramenera peut-être vers la poésie. Nous avons une bien belle lune faite pour les amusemens, je ne sais pas si elle brille à Heidelberg aussi. Demandez à Mlle P.[aulus] dʼavance un peu dʼamitié pour moi. Je tacherai de la lui inspirer quand je la verrai mais quand cela sera-t-il? Adieu cher ami nʼoubliez pas le passé dans la jouissance du présent.

[Victor de Broglie:]
Jʼapprends avec bien de la joie vôtre bonheur; quoique vous passiez si bien vôtre temps loin de nous, nous éspérons pourtant, que vous ne nous oubliez pas tout à fait; nous travaillons ici dʼune manière digne de vous, quoique nous ne fassions rien qui vaille; presentez mes hommages à
Mademoiselle Paulus quoique je nʼaie pas encore lʼhonneur de la connaitre et quant à vous veuillez bien ne jamais douter de toute mon amitié.
×
×