Voici ma réponse à M. Weber. Ce sont uniquement vos exhortations, Monsieur, qui me lʼont fait écrire. Je vous prie donc de la lire dʼabord à loisir, et de me dire si vous en êtes un peu content. Jʼaurai sans doute pu mieux faire avec le secours de votre bibliothèque. Jʼai absolument manqué de livres; je nʼai pas même eu Bailly.
Comme M. Weber a redemandé sa lettre, je vous la renvoie également, de même que le pauvre traité de Schlegelius.
Je vous serais infiniment obligé si vous vouliez procurer à ma réponse le même degré de publicité quʼa eu la lettre de M. Weber, lue dans une société assez nombreuse. Je souhaite que les savants de Genève, surtout M. Prevost, la lisent ou lʼentendent lire. Vous avez plein pouvoir de disposer à cet égard de mon manuscrit comme bon vous semblera. Puisque M. Weber a rendu sa lettre à peu près publique avant de me la remettre, il nʼest pas nécessaire quʼil soit le premier à la lire. Il a parlé à Charianthes dʼenvoyer la sienne à M. Koraï; dans ce cas-là jʼenverrais aussi ma réponse; je suis un peu en relation avec cet admirable critique. Ayez la bonté de vous informer si M. Weber exécute ce projet, et de redemander alors la copie de ma lettre que je vous envoie.
Je suis bien résolu de ne plus répondre, si M. Weber veut me réfuter de nouveau. En voilà bien assez; on passerait sa vie à éplucher deux vers dʼHomère; dʼailleurs, je me flatte dʼavoir coulé à fond cette question.
Jʼai encore une conjecture sur ce passage homérique, mais que je me garderai bien de dire à mon antagoniste, et que je vous communiquerai seulement en confidence.
Avez-vous vu M. Mustoxidi, Grec des Sept-Iles, très-savant et très-cultivé? Malheureusement il est reparti tout de suite pour lʼItalie, autrement je ne lʼaurais pas récusé pour juge dans cette dispute.
Il y a bien longtemps que vous ne nous avez donné aucun signe de vie. Jʼespère que la santé de Madame votre mère vous permettra bientôt de venir à Coppet.
Au plaisir de vous revoir ici ou à Genève.
Tout à vous,
SCHLEGEL.
Je vous renverrai, ou en même temps avec ce paquet ou par la première occasion, lʼOdyssée avec le commentaire dʼEustathe que jʼai eu de la bibliothèque. Ayez la bonté de me faire avoir en revanche Schilter, Thesaur. Antiquit. Teutonic. 1. III.
Je vous renvoie, Monsieur, avec beaucoup de remerciements, vos notes sur lʼhistoire dʼAttila, Pigna et le volume du Thesaurus de Burmann.
Voici mes nouvelles importunités:
Je voudrais avoir une biographie de saint Annon, archevêque de Cologne du temps de lʼempeurer Henri IV, qui contînt lʼépoque où il a été canonisé, celle des premiers miracles attribués à ses restes, etc. Cʼest pour conclure de là la date dʼun fort ancien poëme allemand en son honneur, qui est inséré dans le Thesaurus de Schilter.
Büsching, les volumes où il traite de la géographie de lʼAutriche, de la Hongrie et des pays riverains du Rhin.
Ottonis Frisingensis Chronicon.
Aventinus, Annales Bojorum.
Je vous renverrai les autres in-fol. que jʼai encore au fur et à mesure.
Je trouve dans Palladins, quʼAventin cite, un poëme héroïque en lʼhonneur dʼAttila. Cʼest probablement le même que vous connaissez de Walthario (Thesaurus Pallad. Comment. Aquil. p. 129).
Tout à vous,
SCHLEGEL.