• August Wilhelm von Schlegel to Albertine Ida Gustavine de Broglie

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: Unknown · Date: 13.08.1838
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Albertine Ida Gustavine de Broglie
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: Unknown
  • Date: 13.08.1838
    Printed Text
  • Bibliography: Œuvres de M. Auguste-Guillaume de Schlegel écrites en français. Hg. v. Eduard Böcking. Bd. 1. Leipzig 1846, S. 189‒194.
  • Incipit: „Bonn, 13 août 1838.
    Madame,
    Après beaucoup d’hésitations, je me suis décidé enfin à vous parler d’un sujet qui depuis longtemps m’a pesé [...]“
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.82
  • Number of Pages: 9 S.auf Doppelbl., hs.
  • Format: 21,1 x 12,7 cm
    Language
  • French
Bonn, 13 août 1838.
Madame,
Après beaucoup d’hésitations, je me suis décidé enfin à vous parler d’un sujet qui depuis longtemps m’a pesé sur le cœur.
Dans l’amitié la réserve est toujours pénible, elle est un élément de froideur, d’autant plus que la sphère d’idées auxquelles elle se rapporte est plus importante.
Quoique la crainte de vous blesser m’ait imposé une certaine réserve sur les croyances religieuses que vous vous êtes fait un principe de déclarer hautement et publiquement en toute occasion, vous n’avez guère pu vous méprendre sur mon opposition silencieuse. Néanmoins, vous continuez de me parler de ces convictions qui dominent de plus en plus votre esprit, comme si je les partageais, comme si je devais les partager. Presque dans chacune de vos lettres je trouve des exhortations indirectes à les adopter. Or, cela ne dépend pas de moi, chère amie. Comment faire? Mon assentiment ne serait pas sincère, et mon silence pourrait être attribué au dédain ou à l’indifférence. Je réclame donc le droit de m’expliquer avec une parfaite franchise.
Peu de voyageurs intellectuels ont vu autant de pays que moi. Ma manière de voir s’est formée peu à peu et fixée définitivement par l’expérience, les méditations , les études de plus d’un demi-siècle d’une vie consacrée à l’admiration du beau, et à la recherche de la vérité. Dans ma jeunesse il m’a bien fallu respirer le scepticisme théologique: il était répandu dans l’atmosphère. Mais quand j’ai vu des âmes vulgaires et des esprits superficiels rétrécir l’horizon spirituel selon leurs vues bornées; ériger en raison l’incapacité d’un noble essor, qui les forçait de ramper terre à terre; enfin se bouffir de tout ce qui leur manquait: alors j’ai éprouvé une réaction. J’avais de bonne heure pris en aversion la philosophie sensualiste, et la plate morale qui en découle. Je suivis de près toutes les phases de la spéculation qui, en Allemagne, se succédèrent si rapidement. Mais la méthode abstruse de nos métaphysiciens manquait de cette élégance que je retrouvais dans Platon et dans Hemsterhuys.
Lors de mon entrée dans la carrière littéraire, nous fîmes, mes amis et moi, une guerre active aux tendances prosaïques et négatives du temps. Nous réveillâmes les souvenirs du moyen âge, de ce siècle si vigoureux et en même temps si croyant. Nous ramenâmes dans la poésie les sujets chrétiens qui étaient entièrement passés de mode. Le protestantisme ne s’y prête absolument pas: témoins Milton et Klopstock. Le Dante, que j’avais étudié à fond, et Calderon, que je découvris plus tard, sont d’une tout autre trempe. Il fallait donc bien puiser dans les traditions de l’Église romaine. Tout le monde admire les grands peintres qui ont glorifié la cosmogonie et l’histoire patriarcale des Juifs, ennobli l’humble costume de l’Évangile, et voilé l’absurdité de la légende. Je retraduisis, pour ainsi dire, en paroles quelques-uns des plus beaux sujets pittoresques. C’était une prédilection d’artiste; ce rapport est encore plus clairement marqué dans mon poëme: l’Alliance de l’Église avec les beaux-arts.
Une jeune personne que j’aimais passionnément d’un amour paternel, avait reçu l’hospitalité du cimetière, au fond d’un pays entièrement catholique. Je fis un pélérinage vers sa tombe. Mon âme, navrée par d’autres chagrins encore, était ouverte à toutes les émotions. Dans une résidence épiscopale j’assistai souvent au culte, et j’y trouvais quelque soulagement. Est-il étonnant que dans une telle disposition le magisme du rituel, avec tout son cortége, ait produit sur moi un puissant effet? C’était la première fois que je vis la religion majestueusement revêtue d’un habit de fête, au lieu de ce deuil monotone qu’elle porte dans les églises protestantes.
Parmi mes amis, Novalis, penseur audacieux, rêveur divinatoire, à la fin visionnaire, se donna tout de bon à la foi chrétienne, comme un oiseau de passage, fatigué par son vol au-dessus d’un immense océan, s’abat sur une petite île verdoyante, et y oublie son ancienne patrie, et la vaste contrée qu’il avait voulu atteindre. Cependant il ne changea pas de confession; son père était membre de la société des frères Moraves, et on pouvait apercevoir une teinte héréditaire dans la piété du fils. Il mourut bientôt après.
J’ai voulu connaître les mystiques, ces plongeurs du sentiment qui rapportent quelquefois des perles du fond de la mer, et les théosophes, qui voient les doctrines chrétiennes empreintes dans la nature entière. Il y a en effet des grains d’or dans leurs écrits, mais avec un alliage si étrange, que, quand ils veulent faire passer tout cela pour de l’or pur, cela ressemble aux prestiges des alchimistes.
Les retours à la vieille Église devenaient de plus en plus fréquents. Parmi les peintres surtout l’abjuration à Rome était une vraie épidémie. On aurait tort de m’imputer la moindre influence là-dessus. Si les jeunes gens ont raisonné ainsi: „Tous les grands peintres ont été catholiques, et archicatholiques; faisons-nous catholiques, et nous deviendrons grands peintres:“ est-ce ma faute?
Une conversion frivole dans son origine n’en peut pas moins entraîner les suites les plus graves. Un peintre d’un mérite éminent dans mon voisinage, converti dans sa jeunesse comme les autres, est tombé dans le fanatisme et la plus sombre bigoterie.
Pour moi, je n’ai jamais eu sérieusement le projet de contracter un engagement solennel, quoique les sollicitations ne m’aient pas manqué. Au contraire, à mesure que mon frère Frédéric faisait des pas en avant, je rebroussais chemin. Je n’ai qu’à me reprocher ma trop longue indulgence: mais je lʼai expiée par un des plus amers chagrins de ma vie. Ce fut le divorce des âmes. Révolté du rôle qu’il joua depuis 1819 comme écrivain et comme allié des jésuites, j’ai fini par lui déclarer mon inimitié à la manière des anciens Romains.
Avouons que les phénomènes que nous avons vus en Europe depuis le rétablissement de la paix ne sont pas encourageants pour former une nouvelle union avec l’une des deux communautés chrétiennes. D’un côté, des réactions effrayantes, des efforts pour soumettre de nouveau le genre humain au joug sacerdotal; de l’autre, l’intolérance, le séparatisme, une morale pédantesque qui s’affiche comme sainteté, enfin des sectes plus extravagantes les unes que les autres. Cela dépasse la croyance, mais les faits sont bien constatés. Je ne parle que de l’Allemagne.
J’ai dit dans un écrit publié il y a dix ans: „Aucun progrès des sciences, aucun perfectionnement de l’ordre social, ne peut garantir les peuples d’une rechute dans la superstition et le fanatisme. Ces sombres puissances souterraines sont comme des volcans éteints depuis des siècles, qui peuvent faire éruption subitement, et transformer en désert un pays cultivé.“ – Hélas! trop de faits attestent la vérité de mon assertion.
Je me hâte d’arriver à la fin de ma trop longue histoire. Vous voyez, madame, j’ai fait bien des tentatives, j’ai frappé à beaucoup de portes. J’ai demandé des secours à l’imagination et à la contemplation, pour surmonter la difficulté que j’éprouvais d’admettre une histoire incroyable, et des dogmes qui dépassent ma raison et répugnent à mon cœur. J’ai quelquefois pu me persuader que j’avais la foi chrétienne; j’ai compris ensuite que c’était une illusion. Pour être réelle, la foi doit être tellement forte qu’il soit impossible de s’y soustraire. Une foi factice et arbitraire ne sert à rien. J’ai donc résolu enfin d’être vrai vis-à-vis de moi-même. Je laisse un libre cours à la pensée, et je me résigne aux doutes et aux négations que cela amène. Je m’en tiens à la religion primitive, innée et universelle. Voilà le terme de mes erreurs d’Ulysse, voilà mon Ithaque.
Je n’ai point le désir de vous faire adopter mes opinions ni la présomption de croire que cela soit possible. Je voudrais seulement vous les faire connaître, afin de ne pas être mal compris et mal jugé. Jusqu’à un certain point, s’entend; car c’est un grand ensemble, où entrent divers éléments: spéculation philosophique, contemplation de la nature, investigation de l’histoire primitive du genre humain, études sur les origines, le développement et l’affiliation des religions positives, anciennes et modernes, enfin critique philologique et historique. Tout cela, traité méthodiquement, serait fort long et pourrait remplir des volumes. Mais depuis quelques années j’ai jeté sur le papier des pensées détachées et des aperçus historiques, le tout rédigé en français. J’ai mis de côté l’appareil de l’érudition et la terminologie de l’école; les articles sont déjà assez nombreux: quelques-uns ne consistent qu’en peu de lignes; les plus longs ne dépassent pas huit pages. Si vous le voulez, je vous enverrai des échantillons. Pour le moment cela n’est pas destiné au public. Vous verrez que je traverse les flots dans ma propre nacelle.
Propria rate pellimus undas.
Adieu, chère amie; et mille amitiés. Toujours votre ami très-dévoué et l’admirateur de vos vertus, comme je l’ai été de la magnanimité de votre mère.
Bonn, 13 août 1838.
Madame,
Après beaucoup d’hésitations, je me suis décidé enfin à vous parler d’un sujet qui depuis longtemps m’a pesé sur le cœur.
Dans l’amitié la réserve est toujours pénible, elle est un élément de froideur, d’autant plus que la sphère d’idées auxquelles elle se rapporte est plus importante.
Quoique la crainte de vous blesser m’ait imposé une certaine réserve sur les croyances religieuses que vous vous êtes fait un principe de déclarer hautement et publiquement en toute occasion, vous n’avez guère pu vous méprendre sur mon opposition silencieuse. Néanmoins, vous continuez de me parler de ces convictions qui dominent de plus en plus votre esprit, comme si je les partageais, comme si je devais les partager. Presque dans chacune de vos lettres je trouve des exhortations indirectes à les adopter. Or, cela ne dépend pas de moi, chère amie. Comment faire? Mon assentiment ne serait pas sincère, et mon silence pourrait être attribué au dédain ou à l’indifférence. Je réclame donc le droit de m’expliquer avec une parfaite franchise.
Peu de voyageurs intellectuels ont vu autant de pays que moi. Ma manière de voir s’est formée peu à peu et fixée définitivement par l’expérience, les méditations , les études de plus d’un demi-siècle d’une vie consacrée à l’admiration du beau, et à la recherche de la vérité. Dans ma jeunesse il m’a bien fallu respirer le scepticisme théologique: il était répandu dans l’atmosphère. Mais quand j’ai vu des âmes vulgaires et des esprits superficiels rétrécir l’horizon spirituel selon leurs vues bornées; ériger en raison l’incapacité d’un noble essor, qui les forçait de ramper terre à terre; enfin se bouffir de tout ce qui leur manquait: alors j’ai éprouvé une réaction. J’avais de bonne heure pris en aversion la philosophie sensualiste, et la plate morale qui en découle. Je suivis de près toutes les phases de la spéculation qui, en Allemagne, se succédèrent si rapidement. Mais la méthode abstruse de nos métaphysiciens manquait de cette élégance que je retrouvais dans Platon et dans Hemsterhuys.
Lors de mon entrée dans la carrière littéraire, nous fîmes, mes amis et moi, une guerre active aux tendances prosaïques et négatives du temps. Nous réveillâmes les souvenirs du moyen âge, de ce siècle si vigoureux et en même temps si croyant. Nous ramenâmes dans la poésie les sujets chrétiens qui étaient entièrement passés de mode. Le protestantisme ne s’y prête absolument pas: témoins Milton et Klopstock. Le Dante, que j’avais étudié à fond, et Calderon, que je découvris plus tard, sont d’une tout autre trempe. Il fallait donc bien puiser dans les traditions de l’Église romaine. Tout le monde admire les grands peintres qui ont glorifié la cosmogonie et l’histoire patriarcale des Juifs, ennobli l’humble costume de l’Évangile, et voilé l’absurdité de la légende. Je retraduisis, pour ainsi dire, en paroles quelques-uns des plus beaux sujets pittoresques. C’était une prédilection d’artiste; ce rapport est encore plus clairement marqué dans mon poëme: l’Alliance de l’Église avec les beaux-arts.
Une jeune personne que j’aimais passionnément d’un amour paternel, avait reçu l’hospitalité du cimetière, au fond d’un pays entièrement catholique. Je fis un pélérinage vers sa tombe. Mon âme, navrée par d’autres chagrins encore, était ouverte à toutes les émotions. Dans une résidence épiscopale j’assistai souvent au culte, et j’y trouvais quelque soulagement. Est-il étonnant que dans une telle disposition le magisme du rituel, avec tout son cortége, ait produit sur moi un puissant effet? C’était la première fois que je vis la religion majestueusement revêtue d’un habit de fête, au lieu de ce deuil monotone qu’elle porte dans les églises protestantes.
Parmi mes amis, Novalis, penseur audacieux, rêveur divinatoire, à la fin visionnaire, se donna tout de bon à la foi chrétienne, comme un oiseau de passage, fatigué par son vol au-dessus d’un immense océan, s’abat sur une petite île verdoyante, et y oublie son ancienne patrie, et la vaste contrée qu’il avait voulu atteindre. Cependant il ne changea pas de confession; son père était membre de la société des frères Moraves, et on pouvait apercevoir une teinte héréditaire dans la piété du fils. Il mourut bientôt après.
J’ai voulu connaître les mystiques, ces plongeurs du sentiment qui rapportent quelquefois des perles du fond de la mer, et les théosophes, qui voient les doctrines chrétiennes empreintes dans la nature entière. Il y a en effet des grains d’or dans leurs écrits, mais avec un alliage si étrange, que, quand ils veulent faire passer tout cela pour de l’or pur, cela ressemble aux prestiges des alchimistes.
Les retours à la vieille Église devenaient de plus en plus fréquents. Parmi les peintres surtout l’abjuration à Rome était une vraie épidémie. On aurait tort de m’imputer la moindre influence là-dessus. Si les jeunes gens ont raisonné ainsi: „Tous les grands peintres ont été catholiques, et archicatholiques; faisons-nous catholiques, et nous deviendrons grands peintres:“ est-ce ma faute?
Une conversion frivole dans son origine n’en peut pas moins entraîner les suites les plus graves. Un peintre d’un mérite éminent dans mon voisinage, converti dans sa jeunesse comme les autres, est tombé dans le fanatisme et la plus sombre bigoterie.
Pour moi, je n’ai jamais eu sérieusement le projet de contracter un engagement solennel, quoique les sollicitations ne m’aient pas manqué. Au contraire, à mesure que mon frère Frédéric faisait des pas en avant, je rebroussais chemin. Je n’ai qu’à me reprocher ma trop longue indulgence: mais je lʼai expiée par un des plus amers chagrins de ma vie. Ce fut le divorce des âmes. Révolté du rôle qu’il joua depuis 1819 comme écrivain et comme allié des jésuites, j’ai fini par lui déclarer mon inimitié à la manière des anciens Romains.
Avouons que les phénomènes que nous avons vus en Europe depuis le rétablissement de la paix ne sont pas encourageants pour former une nouvelle union avec l’une des deux communautés chrétiennes. D’un côté, des réactions effrayantes, des efforts pour soumettre de nouveau le genre humain au joug sacerdotal; de l’autre, l’intolérance, le séparatisme, une morale pédantesque qui s’affiche comme sainteté, enfin des sectes plus extravagantes les unes que les autres. Cela dépasse la croyance, mais les faits sont bien constatés. Je ne parle que de l’Allemagne.
J’ai dit dans un écrit publié il y a dix ans: „Aucun progrès des sciences, aucun perfectionnement de l’ordre social, ne peut garantir les peuples d’une rechute dans la superstition et le fanatisme. Ces sombres puissances souterraines sont comme des volcans éteints depuis des siècles, qui peuvent faire éruption subitement, et transformer en désert un pays cultivé.“ – Hélas! trop de faits attestent la vérité de mon assertion.
Je me hâte d’arriver à la fin de ma trop longue histoire. Vous voyez, madame, j’ai fait bien des tentatives, j’ai frappé à beaucoup de portes. J’ai demandé des secours à l’imagination et à la contemplation, pour surmonter la difficulté que j’éprouvais d’admettre une histoire incroyable, et des dogmes qui dépassent ma raison et répugnent à mon cœur. J’ai quelquefois pu me persuader que j’avais la foi chrétienne; j’ai compris ensuite que c’était une illusion. Pour être réelle, la foi doit être tellement forte qu’il soit impossible de s’y soustraire. Une foi factice et arbitraire ne sert à rien. J’ai donc résolu enfin d’être vrai vis-à-vis de moi-même. Je laisse un libre cours à la pensée, et je me résigne aux doutes et aux négations que cela amène. Je m’en tiens à la religion primitive, innée et universelle. Voilà le terme de mes erreurs d’Ulysse, voilà mon Ithaque.
Je n’ai point le désir de vous faire adopter mes opinions ni la présomption de croire que cela soit possible. Je voudrais seulement vous les faire connaître, afin de ne pas être mal compris et mal jugé. Jusqu’à un certain point, s’entend; car c’est un grand ensemble, où entrent divers éléments: spéculation philosophique, contemplation de la nature, investigation de l’histoire primitive du genre humain, études sur les origines, le développement et l’affiliation des religions positives, anciennes et modernes, enfin critique philologique et historique. Tout cela, traité méthodiquement, serait fort long et pourrait remplir des volumes. Mais depuis quelques années j’ai jeté sur le papier des pensées détachées et des aperçus historiques, le tout rédigé en français. J’ai mis de côté l’appareil de l’érudition et la terminologie de l’école; les articles sont déjà assez nombreux: quelques-uns ne consistent qu’en peu de lignes; les plus longs ne dépassent pas huit pages. Si vous le voulez, je vous enverrai des échantillons. Pour le moment cela n’est pas destiné au public. Vous verrez que je traverse les flots dans ma propre nacelle.
Propria rate pellimus undas.
Adieu, chère amie; et mille amitiés. Toujours votre ami très-dévoué et l’admirateur de vos vertus, comme je l’ai été de la magnanimité de votre mère.
· Abschrift , 13.08.1838
· Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
· Mscr.Dresd.e.90,LXXVIII,3
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