• August Wilhelm von Schlegel to Henry T. Colebrooke

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: London · Date: 27.12.1823
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Henry T. Colebrooke
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: London
  • Date: 27.12.1823
    Printed Text
  • Bibliography: Rocher, Rosane und Ludo Rocher: Founders of Western Indology. August Wilhelm von Schlegel and Henry Thomas Colebrooke in correspondence 1820–1837. Wiesbaden 2013, S. 99–101.
  • Incipit: „[1] Bonn 27 Dec[embre] 1823
    Monsieur
    Votre fils sera le bienvenu, à quelle [sic] époque qu’il arrive. Il trouvera sa chambre dans ma [...]“
    Manuscript
  • Provider: London, The British Library
  • Classification Number: Mss Eur C841 : 1821-1828
  • Number of Pages: 4 S.
    Language
  • French
[1] Bonn 27 Dec[embre] 1823
Monsieur
Votre fils sera le bienvenu, à quelle [sic] époque qu’il arrive. Il trouvera sa chambre dans ma maison toute prête, il dinera avec moi, et j’aviserai aux moyens de le faire avancer dans l’Allemand, puisque c’est là l’instrument pour tout le reste. Je l’examinerai, et j’arrangerai en conséquence le premier cours de ses leçons.
Je n’ai aucune objection à faire à ce que Mr Lassen accompagne Votre fils. La petite brêche que ce voyage aura fait [sic] dans son travail, sera bientôt reparée. Je serai même bien aise de voir les collations et les copies qu’il aura faites dans l’intervalle, et de lui donner de nouvelles directions pour la continuation.
On m’assure que l’entreprise des bateaux à vapeur d’Anvers à Londres a été abandonnée. Celle de Rotterdam subsiste, mais je ne sais pas, si elle n’est pas suspendue pour la saison. Il y a eu des plaintes contre ceux d’Ostende: l’été passé le Duc Bernard de Saxe Weimar, ayant eu une traversée assez dangereuse, a fait avertir dans les journaux de la Belgique que ces bateaux étaient vieux et mal servis. Je ne saurois dire si, depuis, l’on a rémédié à ces plaintes. Dans cette saison d’hiver je pencherois toujours pour la voye de Calais; la différence ne sauroit être considérable ni pour le temps, ni pour la dépense du voyage. Les diligences de Calais à Bruxelles, de Bruxelles à Aix la Chapelle et de là ici ne peuvent pas être comparées aux voitures Angloises, cependant elles sont assez bien servies. [2] Vous direz peut-être que c’est le conseil d’un homme continental: vous autres insulaires et maîtres de l’Océan, Vous avez l’habitude de braver la mer.
Vous m’obligerez beaucoup, Monsieur, si Vous voulez m’envoyer par Mr Lassen des instructions détaillées par écrit, soit sur le plan d’études de Votre fils, soit sur son régime et sur tout le reste. Je voudrois connoître Vos intentions très exactement, pour m’y conformer autant qu’il est en mon pouvoir.
Veuillez dire mille choses de ma part à Sir Alexandre Johnston. Tout ce que j’ai dit de Votre fils, s’applique également au sien. Je suis prêt à le recevoir chez moi. Je me sens très honoré par Votre confiance, et Vous pouvez être assurés que j’aurai pour Vos fils les soins d’un père.
Une traduction bien faite du Panchatantra sera toujours bonne à avoir, en attendant que l’on puisse arriver à l’original. J’ai beaucoup de prédilection pour le Hitópadésa: il me semble que dans une nouvelle édition de ce livre on pourroit se laisser aller à ce que nous appelons deliciae criticae. J’en ai decouvert depuis mon départ d’Angleterre un manuscrit Bengalique qui paroît être très bon et dont on m’a promis l’usage. Une tête scientifique comme la Votre va tout droit aux grands résultats. Moi je me borne à l’humble emploi d’aplanir les voyes en purgeant les textes, et je ne manquerai pas de travail en ce genre: c’est vraiment l’étable d’Augias.
J’ai pris la liberté de donner une lettre d’introduction auprès de Vous à Mr le Baron Schilling de Canstadt, conseiller d’état de l’Empereur de Russie. C’est un Orientaliste distingué d’un genre très rare; mais il m’a interdit de le préconiser d’avance.
[3] J’ai écrit à M. Lassen pour lui dire que je serai charmé de le voir arriver ici avec Votre fils, et qu’il ne doit se faire aucun scrupule sur cette petite interruption de son travail. Auriez vous la bonté de lui faire parvenir l’incluse?
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération très distinguée et de mes sentimens des plus empressés.
V[otre] tr[ès] h[umble] & tr[ès] ob[éissan]t serviteur
A W de Schlegel
[4]
[1] Bonn 27 Dec[embre] 1823
Monsieur
Votre fils sera le bienvenu, à quelle [sic] époque qu’il arrive. Il trouvera sa chambre dans ma maison toute prête, il dinera avec moi, et j’aviserai aux moyens de le faire avancer dans l’Allemand, puisque c’est là l’instrument pour tout le reste. Je l’examinerai, et j’arrangerai en conséquence le premier cours de ses leçons.
Je n’ai aucune objection à faire à ce que Mr Lassen accompagne Votre fils. La petite brêche que ce voyage aura fait [sic] dans son travail, sera bientôt reparée. Je serai même bien aise de voir les collations et les copies qu’il aura faites dans l’intervalle, et de lui donner de nouvelles directions pour la continuation.
On m’assure que l’entreprise des bateaux à vapeur d’Anvers à Londres a été abandonnée. Celle de Rotterdam subsiste, mais je ne sais pas, si elle n’est pas suspendue pour la saison. Il y a eu des plaintes contre ceux d’Ostende: l’été passé le Duc Bernard de Saxe Weimar, ayant eu une traversée assez dangereuse, a fait avertir dans les journaux de la Belgique que ces bateaux étaient vieux et mal servis. Je ne saurois dire si, depuis, l’on a rémédié à ces plaintes. Dans cette saison d’hiver je pencherois toujours pour la voye de Calais; la différence ne sauroit être considérable ni pour le temps, ni pour la dépense du voyage. Les diligences de Calais à Bruxelles, de Bruxelles à Aix la Chapelle et de là ici ne peuvent pas être comparées aux voitures Angloises, cependant elles sont assez bien servies. [2] Vous direz peut-être que c’est le conseil d’un homme continental: vous autres insulaires et maîtres de l’Océan, Vous avez l’habitude de braver la mer.
Vous m’obligerez beaucoup, Monsieur, si Vous voulez m’envoyer par Mr Lassen des instructions détaillées par écrit, soit sur le plan d’études de Votre fils, soit sur son régime et sur tout le reste. Je voudrois connoître Vos intentions très exactement, pour m’y conformer autant qu’il est en mon pouvoir.
Veuillez dire mille choses de ma part à Sir Alexandre Johnston. Tout ce que j’ai dit de Votre fils, s’applique également au sien. Je suis prêt à le recevoir chez moi. Je me sens très honoré par Votre confiance, et Vous pouvez être assurés que j’aurai pour Vos fils les soins d’un père.
Une traduction bien faite du Panchatantra sera toujours bonne à avoir, en attendant que l’on puisse arriver à l’original. J’ai beaucoup de prédilection pour le Hitópadésa: il me semble que dans une nouvelle édition de ce livre on pourroit se laisser aller à ce que nous appelons deliciae criticae. J’en ai decouvert depuis mon départ d’Angleterre un manuscrit Bengalique qui paroît être très bon et dont on m’a promis l’usage. Une tête scientifique comme la Votre va tout droit aux grands résultats. Moi je me borne à l’humble emploi d’aplanir les voyes en purgeant les textes, et je ne manquerai pas de travail en ce genre: c’est vraiment l’étable d’Augias.
J’ai pris la liberté de donner une lettre d’introduction auprès de Vous à Mr le Baron Schilling de Canstadt, conseiller d’état de l’Empereur de Russie. C’est un Orientaliste distingué d’un genre très rare; mais il m’a interdit de le préconiser d’avance.
[3] J’ai écrit à M. Lassen pour lui dire que je serai charmé de le voir arriver ici avec Votre fils, et qu’il ne doit se faire aucun scrupule sur cette petite interruption de son travail. Auriez vous la bonté de lui faire parvenir l’incluse?
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération très distinguée et de mes sentimens des plus empressés.
V[otre] tr[ès] h[umble] & tr[ès] ob[éissan]t serviteur
A W de Schlegel
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