• August Wilhelm von Schlegel to Henry T. Colebrooke

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: London · Date: 20.01.1825
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Henry T. Colebrooke
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: London
  • Date: 20.01.1825
    Printed Text
  • Bibliography: Rocher, Rosane und Ludo Rocher: Founders of Western Indology. August Wilhelm von Schlegel and Henry Thomas Colebrooke in correspondence 1820–1837. Wiesbaden 2013, S. 122–125.
  • Incipit: „[1] Bonn ce 20 Janvier 1825
    Monsieur
    La dernière lettre que j'ai eu l’avantage de recevoir de Votre part étoit du 15 Octobre, [...]“
    Manuscript
  • Provider: London, The British Library
  • Classification Number: Mss Eur C841 : 1821-1828
  • Number of Pages: 4 S.
    Language
  • French
  • Latin
[1] Bonn ce 20 Janvier 1825
Monsieur
La dernière lettre que j'ai eu l’avantage de recevoir de Votre part étoit du 15 Octobre, et je suis vraiment consterné de voir combien je suis resté en retard avec ma réponse. Il faudra bien nous dire: hanc veniam damus petimusque vicissim. Votre temps est trop précieux pour en accorder beaucoup à la correspondance, et moi je suis depuis l’automne accablé d’une foule d’occupations et d’affaires. Cependant j’écris souvent à Mr Lassen, et il aura pu Vous donner des nouvelles de Votre fils. Vous pouvez être assuré, Monsieur, pour peu qu’il y eût une circonstance quelconque qui pût exciter Votre sollicitude paternelle, je ne perdrois pas un moment pour Vous écrire. Mais tout va son train ordinaire, et ce train est heureusement tel qu’on peut le désirer. Je me flatte que la santé de Votre fils s’est considérablement fortifiée depuis son séjour ici. Sa migraine périodique a disparu depuis long-temps: notre medecin lui fait prendre de temps en temps un remède pour en prévenir le retour. Les promenades journalières, le voyage en Automne et quelques mois de manège lui ont fait beaucoup de bien. Sa tenue est plus ferme et il a pris des habitudes plus mâles. Je suis très-content de sa conduite en général, et de ses progrès; il a beaucoup de capacité et d’application; et je crois qu’avec son caractère, lorsqu’il avancera en àge, l’on aura peu à craindre les écarts de la jeunesse.
[2] J’ai reçu par votre bonté la premiere partie des actes de la Société Asiatique de Londres, et j’ai lu et admiré Vos dissertations sur la philosophie Indienne. Je crains bien que Vos lecteurs anglois, habitués aux soupes maigres de l’école écossaise, trouveront cela un peu fort à digérer. Nous autres Allemands nous sommes nés métaphysiciens et spiritualistes, et rompus à tous les genres de spéculations. J’aurois désiré encore un plus grand nombre de termes techniques dans la langue originale; ce que Vous en avez donné, est un excellent supplément du dictionnaire et nous en tirerons bon parti. En général Vous avez choisi pour Votre part toutes les choses ardues – nous autres marchons pas à pas, comme il convient à des commençans. Mr Lassen me mande que Vous êtes occupé aussi à recueillir des matériaux pour un dictionnaire plus complet. Pour une entreprise pareille Vous devriez avoir un régiment de jeunes savans à commander. Je Vous avois prié, Monsieur, de faire venir pour mon compte de l’Inde un ou plusieurs commentaires du Bhagavad-Gîtâ jusqu’à la concurrence de dix livres Sterling. Avez-vous eu l’extrême bonté d’y penser, et n’en avez Vous pas eu des nouvelles? – Je compte rappeler, Mr Lassen au printemps prochain, pour mettre la main à mon édition du Râmâyana. L’académie de Berlin sur la proposition de Mr Bopp, fait graver actuellement un petit caractère Dévanagari qui nous sera commode pour les notes. Cela Vous manque encore en Angleterre. Vous aurez probablement déjà vu les premiers chapitres de la grammaire Sanscrite de Mr Bopp. Il a élargi [3] la théorie des lettres, mais il a, ce me semble, un peu trop anticipé. Au reste je pense aussi que la doctrine du Sandhi a été traité [sic] d’une manière incomplète par les grammairiens Indiens. Je compte ajouter à mon chapitre quelques paragraphes: de syllabis, de litteris finalibus, de cognatione et repugnantia litterarum, de litteris vicariis, de aspiratione transposita. D’après les grammaires publiées jusqu’ici plusieurs changemens de lettres qui se présentent dans la déclinaison, la conjugaison et la formation des mots dérivés et composés doivent paroître arbitraires.
Je souhaite apprendre qu’au milieu de Vos savans travaux Vous jouissez d’une santé parfaite. Veuillez agréer, Monsieur, l’hommage de mon admiration et de mes sentimens les plus empressés.
V[otre] tr[ès] h[umble & tr[ès] ob[éissan]t serviteur
A W de Schlegel
J’ai tiré aujourd’hui sur Vous par une lettre de change à l’ordre de MM. James Cazenove et Co. à Londres, payable à quinze jours de date, pour £60 comme étant la somme allouée par semestre. J'aurai l’honneur de Vous présenter le resumé des comptes du semestre qui va finir – je présume que les dépenses auront monté un peu plus haut que le 1er semestre, mais cela ne sera pas considérable et j’en justifierai pleinement les motifs.
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[1] Bonn ce 20 Janvier 1825
Monsieur
La dernière lettre que j'ai eu l’avantage de recevoir de Votre part étoit du 15 Octobre, et je suis vraiment consterné de voir combien je suis resté en retard avec ma réponse. Il faudra bien nous dire: hanc veniam damus petimusque vicissim. Votre temps est trop précieux pour en accorder beaucoup à la correspondance, et moi je suis depuis l’automne accablé d’une foule d’occupations et d’affaires. Cependant j’écris souvent à Mr Lassen, et il aura pu Vous donner des nouvelles de Votre fils. Vous pouvez être assuré, Monsieur, pour peu qu’il y eût une circonstance quelconque qui pût exciter Votre sollicitude paternelle, je ne perdrois pas un moment pour Vous écrire. Mais tout va son train ordinaire, et ce train est heureusement tel qu’on peut le désirer. Je me flatte que la santé de Votre fils s’est considérablement fortifiée depuis son séjour ici. Sa migraine périodique a disparu depuis long-temps: notre medecin lui fait prendre de temps en temps un remède pour en prévenir le retour. Les promenades journalières, le voyage en Automne et quelques mois de manège lui ont fait beaucoup de bien. Sa tenue est plus ferme et il a pris des habitudes plus mâles. Je suis très-content de sa conduite en général, et de ses progrès; il a beaucoup de capacité et d’application; et je crois qu’avec son caractère, lorsqu’il avancera en àge, l’on aura peu à craindre les écarts de la jeunesse.
[2] J’ai reçu par votre bonté la premiere partie des actes de la Société Asiatique de Londres, et j’ai lu et admiré Vos dissertations sur la philosophie Indienne. Je crains bien que Vos lecteurs anglois, habitués aux soupes maigres de l’école écossaise, trouveront cela un peu fort à digérer. Nous autres Allemands nous sommes nés métaphysiciens et spiritualistes, et rompus à tous les genres de spéculations. J’aurois désiré encore un plus grand nombre de termes techniques dans la langue originale; ce que Vous en avez donné, est un excellent supplément du dictionnaire et nous en tirerons bon parti. En général Vous avez choisi pour Votre part toutes les choses ardues – nous autres marchons pas à pas, comme il convient à des commençans. Mr Lassen me mande que Vous êtes occupé aussi à recueillir des matériaux pour un dictionnaire plus complet. Pour une entreprise pareille Vous devriez avoir un régiment de jeunes savans à commander. Je Vous avois prié, Monsieur, de faire venir pour mon compte de l’Inde un ou plusieurs commentaires du Bhagavad-Gîtâ jusqu’à la concurrence de dix livres Sterling. Avez-vous eu l’extrême bonté d’y penser, et n’en avez Vous pas eu des nouvelles? – Je compte rappeler, Mr Lassen au printemps prochain, pour mettre la main à mon édition du Râmâyana. L’académie de Berlin sur la proposition de Mr Bopp, fait graver actuellement un petit caractère Dévanagari qui nous sera commode pour les notes. Cela Vous manque encore en Angleterre. Vous aurez probablement déjà vu les premiers chapitres de la grammaire Sanscrite de Mr Bopp. Il a élargi [3] la théorie des lettres, mais il a, ce me semble, un peu trop anticipé. Au reste je pense aussi que la doctrine du Sandhi a été traité [sic] d’une manière incomplète par les grammairiens Indiens. Je compte ajouter à mon chapitre quelques paragraphes: de syllabis, de litteris finalibus, de cognatione et repugnantia litterarum, de litteris vicariis, de aspiratione transposita. D’après les grammaires publiées jusqu’ici plusieurs changemens de lettres qui se présentent dans la déclinaison, la conjugaison et la formation des mots dérivés et composés doivent paroître arbitraires.
Je souhaite apprendre qu’au milieu de Vos savans travaux Vous jouissez d’une santé parfaite. Veuillez agréer, Monsieur, l’hommage de mon admiration et de mes sentimens les plus empressés.
V[otre] tr[ès] h[umble & tr[ès] ob[éissan]t serviteur
A W de Schlegel
J’ai tiré aujourd’hui sur Vous par une lettre de change à l’ordre de MM. James Cazenove et Co. à Londres, payable à quinze jours de date, pour £60 comme étant la somme allouée par semestre. J'aurai l’honneur de Vous présenter le resumé des comptes du semestre qui va finir – je présume que les dépenses auront monté un peu plus haut que le 1er semestre, mais cela ne sera pas considérable et j’en justifierai pleinement les motifs.
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