• August Wilhelm von Schlegel to Henry T. Colebrooke

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: London · Date: 19.04.1825
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Henry T. Colebrooke
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: London
  • Date: 19.04.1825
    Printed Text
  • Bibliography: Rocher, Rosane und Ludo Rocher: Founders of Western Indology. August Wilhelm von Schlegel and Henry Thomas Colebrooke in correspondence 1820–1837. Wiesbaden 2013, S. 129–132.
  • Incipit: „[1] Bonn ce 19 Avril 1825
    My dear Sir,
    Je suis toujours dans le cas de devoir réclamer Votre indulgence pour ma lenteur [...]“
    Manuscript
  • Provider: London, The British Library
  • Classification Number: Mss Eur C841 : 1821-1828
  • Number of Pages: 4 S.
    Language
  • French
[1] Bonn ce 19 Avril 1825
My dear Sir,
Je suis toujours dans le cas de devoir réclamer Votre indulgence pour ma lenteur comme correspondant. Votre derniere lettre est du 10 Fevrier. Cependant Vous n’aurez pas été sans nouvelles de votre fils. Il se porte trèsbien, sa santé s’est visiblement fortifiée depuis son séjour ici, sa migraine périodique a disparu entièrement. La perte qu’à mon grand regret Vous avez éprouvé [sic] dans votre famille, et qu’il apprit tout à coup, l’avoit profondément affecté: il s’efforça de reprendre ses occupations habituelles, je tâchai de lui procurer des distractions; mais il a long-temps pleuré en secret. La sensibilité qu’il a montrée dans cette occasion, lui a de nouveau gagné mes affections. La tristesse avoit un peu déprimé sa santé, mais heureusement les blessures du coeur guérissent facilement à cet age. Vers la fin de fevrier il a rempli sa quinzième année. J’ai preparé une petite fête pour l’anniversaire de sa naissance: j’ai invité ses amis de l’école à souper, je les ai laissés entre eux pour ne les gêner en rien, et j’ai vu avec plaisir que le petit hôte et ses convives étoient d’une gaîté charmante. Vers la fin du repas l’on a apporté un grand gateau entouré de quinze bougies et une grande bougie au milieu pour annoncer la nouvelle année dans laquelle il entroit. J’aime à marquer joyeusement les époques de la vie pour la jeunesse: elle passe si vite. Je suis très persuadé, Monsieur, que Vous pouvez vous promettre toute espèce de satisfaction de ce fils. Il est doux, aimable, facile à guider, attaché à ces [sic] devoirs; ses facultés intellectuelles sont très distinguées. Il est maintenant assez avancé dans les mathematiques pour suivre les leçons de trigonométrie à l’école. Je n’ai pas réussi à trouver un instituteur françois comme je l’aurois désiré – [2] trois sujets recommandables s’étoient présentés à Paris chez Mr de Staël et avoient témoigné de l’envie d'accepter mes conditions; mais toujours quelque obstacle est intervenu. Je ferai donc d’autres arrangemens pour y suppléer, puisque Mr Bach, ayant pris son dégré de docteur en philosophie, va nous quitter et suivre sa carrière à Berlin. J’ai fait commencer à mes jeunes gens l’étude du françois, j’ai engagé le maître de langue à les accompagner pendant cet été dans leurs promenades, pour les habituer à causer en françois. Dans un an d’ici je pense que Votre fils sera mûr pour l’Université, et comme il est naturellement studieux, un champ plus vaste s’ouvrira devant lui.
Je n’ai pas eu de lettre de Mr Lassen depuis le 1 Mars, et j’en suis même un peu inquièt. Il se préparoit à quitter Londres vers la mi-Avril; ignorant s’il a exécuté ce projet, ou si la tâche qu’il devoit achever l’aura retenu un peu plus long-temps, je m’adresse à Vous. S’il est parti, Vous m’obligeriez infiniment de m’en instruire tout de suite par quelques lignes. S’il est encore à Londres, veuillez lui demander s’il a reçu ma derniere teure, et le prier de ma part de m’écrire tout de suite. Dites-Iui qu’aussitôt son arrivée à Paris il n’a qu’à se présenter chez le Baron de Staël (en son hôtel, Rue de l’Université, Fauxbourg St. Germain) à qui je l’ai spécialement recommandé.
J’ai envoyé, il y a quelque temps, à Londres une prèface pour servir d’introduction à un répertoire de Iivres Allemands, où j’ai parlé de notre litterature en général et de ses relations Européennes. L’on ne m’en a pas encore accusé la réception. Si Mr Lassen est encore à Londres, il doit savoir ce qui [sic] en est. Je l’avois chargé d’en surveiller l’impression. S’il est parti, je Vous prie de faire demander à [3] Madame Bohte, veuve de feu Mr Bohte libraire Allemand (4 York Street Covent Garden) si elle a reçu mon manuscrit, si elle en a fait faire une traduction Angloise et par qui? Enfin si l’original et la traduction sont imprimés ou quand ils le seront? – Je suis confus, de Vous donner tant d’embarras pour mes affaires – le silence inusité de Mr Lassen et l’incertitude sur sa présence m’y forcent.
N’aurai-je jamais le bonheur de Vous voir en Allemagne? Pendant l’été je pense que le Voyage du Rhin et un petit séjour à Bonn Vous feroient plaisir. Je ne negligerois rien pour faire les honneurs de notre Université vis à vis de Vous. Veuillez agréer, Monsieur, l’hommage de mes sentimens les plus empressés.
V[otre] tr[ès] humble et très obéissant serviteur
A W de Schlegel
Le mode le plus facile de me rembourser des [sic] £10,, d’excédant de la dépense sur la recette pendant le dernier semestre sera que Vous m’autorisiez à tirer le 1 Août prochain sur votre banquier la somme de £70,, au lieu de £60,,
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[1] Bonn ce 19 Avril 1825
My dear Sir,
Je suis toujours dans le cas de devoir réclamer Votre indulgence pour ma lenteur comme correspondant. Votre derniere lettre est du 10 Fevrier. Cependant Vous n’aurez pas été sans nouvelles de votre fils. Il se porte trèsbien, sa santé s’est visiblement fortifiée depuis son séjour ici, sa migraine périodique a disparu entièrement. La perte qu’à mon grand regret Vous avez éprouvé [sic] dans votre famille, et qu’il apprit tout à coup, l’avoit profondément affecté: il s’efforça de reprendre ses occupations habituelles, je tâchai de lui procurer des distractions; mais il a long-temps pleuré en secret. La sensibilité qu’il a montrée dans cette occasion, lui a de nouveau gagné mes affections. La tristesse avoit un peu déprimé sa santé, mais heureusement les blessures du coeur guérissent facilement à cet age. Vers la fin de fevrier il a rempli sa quinzième année. J’ai preparé une petite fête pour l’anniversaire de sa naissance: j’ai invité ses amis de l’école à souper, je les ai laissés entre eux pour ne les gêner en rien, et j’ai vu avec plaisir que le petit hôte et ses convives étoient d’une gaîté charmante. Vers la fin du repas l’on a apporté un grand gateau entouré de quinze bougies et une grande bougie au milieu pour annoncer la nouvelle année dans laquelle il entroit. J’aime à marquer joyeusement les époques de la vie pour la jeunesse: elle passe si vite. Je suis très persuadé, Monsieur, que Vous pouvez vous promettre toute espèce de satisfaction de ce fils. Il est doux, aimable, facile à guider, attaché à ces [sic] devoirs; ses facultés intellectuelles sont très distinguées. Il est maintenant assez avancé dans les mathematiques pour suivre les leçons de trigonométrie à l’école. Je n’ai pas réussi à trouver un instituteur françois comme je l’aurois désiré – [2] trois sujets recommandables s’étoient présentés à Paris chez Mr de Staël et avoient témoigné de l’envie d'accepter mes conditions; mais toujours quelque obstacle est intervenu. Je ferai donc d’autres arrangemens pour y suppléer, puisque Mr Bach, ayant pris son dégré de docteur en philosophie, va nous quitter et suivre sa carrière à Berlin. J’ai fait commencer à mes jeunes gens l’étude du françois, j’ai engagé le maître de langue à les accompagner pendant cet été dans leurs promenades, pour les habituer à causer en françois. Dans un an d’ici je pense que Votre fils sera mûr pour l’Université, et comme il est naturellement studieux, un champ plus vaste s’ouvrira devant lui.
Je n’ai pas eu de lettre de Mr Lassen depuis le 1 Mars, et j’en suis même un peu inquièt. Il se préparoit à quitter Londres vers la mi-Avril; ignorant s’il a exécuté ce projet, ou si la tâche qu’il devoit achever l’aura retenu un peu plus long-temps, je m’adresse à Vous. S’il est parti, Vous m’obligeriez infiniment de m’en instruire tout de suite par quelques lignes. S’il est encore à Londres, veuillez lui demander s’il a reçu ma derniere teure, et le prier de ma part de m’écrire tout de suite. Dites-Iui qu’aussitôt son arrivée à Paris il n’a qu’à se présenter chez le Baron de Staël (en son hôtel, Rue de l’Université, Fauxbourg St. Germain) à qui je l’ai spécialement recommandé.
J’ai envoyé, il y a quelque temps, à Londres une prèface pour servir d’introduction à un répertoire de Iivres Allemands, où j’ai parlé de notre litterature en général et de ses relations Européennes. L’on ne m’en a pas encore accusé la réception. Si Mr Lassen est encore à Londres, il doit savoir ce qui [sic] en est. Je l’avois chargé d’en surveiller l’impression. S’il est parti, je Vous prie de faire demander à [3] Madame Bohte, veuve de feu Mr Bohte libraire Allemand (4 York Street Covent Garden) si elle a reçu mon manuscrit, si elle en a fait faire une traduction Angloise et par qui? Enfin si l’original et la traduction sont imprimés ou quand ils le seront? – Je suis confus, de Vous donner tant d’embarras pour mes affaires – le silence inusité de Mr Lassen et l’incertitude sur sa présence m’y forcent.
N’aurai-je jamais le bonheur de Vous voir en Allemagne? Pendant l’été je pense que le Voyage du Rhin et un petit séjour à Bonn Vous feroient plaisir. Je ne negligerois rien pour faire les honneurs de notre Université vis à vis de Vous. Veuillez agréer, Monsieur, l’hommage de mes sentimens les plus empressés.
V[otre] tr[ès] humble et très obéissant serviteur
A W de Schlegel
Le mode le plus facile de me rembourser des [sic] £10,, d’excédant de la dépense sur la recette pendant le dernier semestre sera que Vous m’autorisiez à tirer le 1 Août prochain sur votre banquier la somme de £70,, au lieu de £60,,
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