• August Wilhelm von Schlegel to Henry T. Colebrooke

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: London · Date: 07.04.1827
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Henry T. Colebrooke
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: London
  • Date: 07.04.1827
    Printed Text
  • Bibliography: Rocher, Rosane und Ludo Rocher: Founders of Western Indology. August Wilhelm von Schlegel and Henry Thomas Colebrooke in correspondence 1820–1837. Wiesbaden 2013, S. 171–174.
  • Incipit: „[1] Bonn, ce 7 Avril 1827
    Monsieur,
    Je n’essayerai pas d’excuser auprès de Vous mon long silence: cependant des circonstances extraordinaires se sont [...]“
    Manuscript
  • Provider: London, The British Library
  • Classification Number: Mss Eur C841 : 1821-1828
  • Number of Pages: 4 S.
    Language
  • French
[1] Bonn, ce 7 Avril 1827
Monsieur,
Je n’essayerai pas d’excuser auprès de Vous mon long silence: cependant des circonstances extraordinaires se sont combinées pour l’occasionner. Trèspeu de temps après le départ de Votre fils je fus troublé par un douloureux deuil de famille; j’appris en même temps la mort de ma soeur unique et de mon beau frère à Dresde. Toute ma sollicitude se porta ensuite vers ma nièce, Madame de Buttlar, alors à Vienne, dont la santé étoit dangereusement altérée par ce coup terrible. Pendant tout l’été et jusqu’à la fin de l’an j'ai eu des constructions considérables à faire dans ma maison qui exigeoient mon inspection continuelle et spéciale, de sorte qu’avec les occupations ordinaires qui m’accablent, je n’ai pas eu le temps de respirer. J’étois tranquillisé en apprenant l’arrivée heureuse de Votre fils, et j’avois la satisfaction de voir que Vous, Monsieur, étiez content de ses progrès. Je n’ai pas voulu Vous écrire sans Vous envoyer le résumé des Comptes pour les cinq derniers mois. Comme il falloit les extraire avec exactitude d’une foule de notes de détail dont je conserve les quittances, c’étoit une affaire de plusieurs Jours que je n’ai jamais pu trouver. D’ailleurs je savois qu’en affaires pécuniaires il n’y avoit plus qu’une bagatelle à régler entre nous, et qu’il ne pouvoit résulter aucun inconvénient pour Vous de ma lenteur involontaire. Enfin voici ce Compte. Vous verrez qu’il me revient une solde [2] de £. 34„ 4„ – La manière la plus commode pour Vous et pour moi de m’en rembourser sera de verser cette somme pour mon compte à la caisse de MM. James Cazenove & Co. Union Court Broad Street, chez lesquels depuis nombre d’années j’ai placé quelques fonds.
Le hasard m’a aussi empêché d’expedier plutôt les livres de Votre fils et de son ami. Ils se trouvoient deposés dans une chambre qui fut obstruée par suite des travaux dans ma maison. Ensuite la saison étoit trop avancée, et il a fallu attendre que la navigation du Rhin fut r’ouverte. Outre les livres de Votre fils et du jeune Johnston, j’ai mis dans la caisse que j’expédie maintenant à votre adresse, un exemplaire des oeuvres de Schiller, appartenant à Mr Clinton Dawkins, et cinq exemplaires des trois derniers numéros de ma Bibliothèque Indienne pour Vous, Monsieur, pour les deux sociétés Asiatiques, pour Sir Alexandre Johnston et pour Mr H. H. Wilson.
J’ai appris avec un véritable chagrin que Votre santé a été dans un état de souffrance pendant quelque temps, mais les dernières nouvelles que j’ai reçue de Londres à ce sujet sont rassurantes. J’espère que Vous êtes maintenant parfaitement retabli. On nous annonce la continuation de Vos admirables developpemens des systèmes philosophiques de l’Inde. J’ai reçu le 15e Volume des Recherches Asiatiques et le second cahier des Transactions. Je suis infiniment reconnoissant aux deux illustres sociétés qui m’ont [3] honoré de cet envoi. De mon coté je n’ai pas été oisif comme vous le prouveront trois cahiers de ma Bibl[iothèque] Indienne. Outre cela le texte du 1er livre du Rámâyańa est imprimé, je pense que le Volume avec la traduction pourra paroître à la fin de l’année. J’ai mis le plus grand soin à la critique du texte et à l’exécution typographique.
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération très distinguée et de mes sentimens les plus empressés.
V[otre] tr[ès h[umble] & tr[ès] ob[éissan]t serviteur
A.W. de Schlegel
[4]
[2] Je vous prie de faire bien des complimens de ma part à Votre fils, et d’excuser mon long silence par les mêmes raisons que je Vous ai alléguées. J’espère qu’il se porte bien, et je ne doute pas qu’il ne continue de mériter Votre approbation. – Mr Lassen me charge de le rappeler à votre souvenir bienveillant. Je puis Vous annoncer [1] un très-bon travail de sa façon sur une partie de la Géographie ancienne de l’Inde: De Pentapotamia Indica. C’est sa dissertation inaugurale. II a tâché d’éclaircir les témoignages des Grecs par les données puisées dans des livres Sanscrits – il y a joint un morceau inédit du Mahâ-Bhârata qui contient une description satirique des habitans du Panjab –
[1] Bonn, ce 7 Avril 1827
Monsieur,
Je n’essayerai pas d’excuser auprès de Vous mon long silence: cependant des circonstances extraordinaires se sont combinées pour l’occasionner. Trèspeu de temps après le départ de Votre fils je fus troublé par un douloureux deuil de famille; j’appris en même temps la mort de ma soeur unique et de mon beau frère à Dresde. Toute ma sollicitude se porta ensuite vers ma nièce, Madame de Buttlar, alors à Vienne, dont la santé étoit dangereusement altérée par ce coup terrible. Pendant tout l’été et jusqu’à la fin de l’an j'ai eu des constructions considérables à faire dans ma maison qui exigeoient mon inspection continuelle et spéciale, de sorte qu’avec les occupations ordinaires qui m’accablent, je n’ai pas eu le temps de respirer. J’étois tranquillisé en apprenant l’arrivée heureuse de Votre fils, et j’avois la satisfaction de voir que Vous, Monsieur, étiez content de ses progrès. Je n’ai pas voulu Vous écrire sans Vous envoyer le résumé des Comptes pour les cinq derniers mois. Comme il falloit les extraire avec exactitude d’une foule de notes de détail dont je conserve les quittances, c’étoit une affaire de plusieurs Jours que je n’ai jamais pu trouver. D’ailleurs je savois qu’en affaires pécuniaires il n’y avoit plus qu’une bagatelle à régler entre nous, et qu’il ne pouvoit résulter aucun inconvénient pour Vous de ma lenteur involontaire. Enfin voici ce Compte. Vous verrez qu’il me revient une solde [2] de £. 34„ 4„ – La manière la plus commode pour Vous et pour moi de m’en rembourser sera de verser cette somme pour mon compte à la caisse de MM. James Cazenove & Co. Union Court Broad Street, chez lesquels depuis nombre d’années j’ai placé quelques fonds.
Le hasard m’a aussi empêché d’expedier plutôt les livres de Votre fils et de son ami. Ils se trouvoient deposés dans une chambre qui fut obstruée par suite des travaux dans ma maison. Ensuite la saison étoit trop avancée, et il a fallu attendre que la navigation du Rhin fut r’ouverte. Outre les livres de Votre fils et du jeune Johnston, j’ai mis dans la caisse que j’expédie maintenant à votre adresse, un exemplaire des oeuvres de Schiller, appartenant à Mr Clinton Dawkins, et cinq exemplaires des trois derniers numéros de ma Bibliothèque Indienne pour Vous, Monsieur, pour les deux sociétés Asiatiques, pour Sir Alexandre Johnston et pour Mr H. H. Wilson.
J’ai appris avec un véritable chagrin que Votre santé a été dans un état de souffrance pendant quelque temps, mais les dernières nouvelles que j’ai reçue de Londres à ce sujet sont rassurantes. J’espère que Vous êtes maintenant parfaitement retabli. On nous annonce la continuation de Vos admirables developpemens des systèmes philosophiques de l’Inde. J’ai reçu le 15e Volume des Recherches Asiatiques et le second cahier des Transactions. Je suis infiniment reconnoissant aux deux illustres sociétés qui m’ont [3] honoré de cet envoi. De mon coté je n’ai pas été oisif comme vous le prouveront trois cahiers de ma Bibl[iothèque] Indienne. Outre cela le texte du 1er livre du Rámâyańa est imprimé, je pense que le Volume avec la traduction pourra paroître à la fin de l’année. J’ai mis le plus grand soin à la critique du texte et à l’exécution typographique.
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération très distinguée et de mes sentimens les plus empressés.
V[otre] tr[ès h[umble] & tr[ès] ob[éissan]t serviteur
A.W. de Schlegel
[4]
[2] Je vous prie de faire bien des complimens de ma part à Votre fils, et d’excuser mon long silence par les mêmes raisons que je Vous ai alléguées. J’espère qu’il se porte bien, et je ne doute pas qu’il ne continue de mériter Votre approbation. – Mr Lassen me charge de le rappeler à votre souvenir bienveillant. Je puis Vous annoncer [1] un très-bon travail de sa façon sur une partie de la Géographie ancienne de l’Inde: De Pentapotamia Indica. C’est sa dissertation inaugurale. II a tâché d’éclaircir les témoignages des Grecs par les données puisées dans des livres Sanscrits – il y a joint un morceau inédit du Mahâ-Bhârata qui contient une description satirique des habitans du Panjab –
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