• Claude C. Fauriel an August Wilhelm von Schlegel

  • Absendeort: Paris · Empfangsort: Bonn · Datum: [März/April 1823]
Editionsstatus: Neu transkribiert und ausgezeichnet; zweimal kollationiert
    Briefkopfdaten
  • Absender: Claude C. Fauriel
  • Empfänger: August Wilhelm von Schlegel
  • Absendeort: Paris
  • Empfangsort: Bonn
  • Datum: [März/April 1823]
  • Anmerkung: Da der Brief im Druck unvollständig wiedergegeben ist, wurde er neu transkribiert. – Datum sowie Absendeort erschlossen. – Datierung: Vgl. Schlegels Antwort vom 16. April 1823.
    Druck
  • Bibliographische Angabe: Richert, Gertrud: Die Anfänge der romanischen Philologie und die deutsche Romantik. Halle 1914, S. 94‒96.
  • Incipit: „[1] Il y a déjà quelque temps, mon toujours cher Pandita, que jʼai reçu de vous quelques mots de souvenir & [...]“
    Handschrift
  • Datengeber: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-1a-33563
  • Signatur: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.8,Nr.15
  • Blatt-/Seitenzahl: 3S. auf Doppelbl., hs. m. U. u. Adresse
  • Format: 23,1 x 17,9 cm
    Sprache
  • Französisch
    Editorische Bearbeitung
  • Förtig, Christina
  • Stieglitz, Clara
  • Varwig, Olivia
[1] Il y a déjà quelque temps, mon toujours cher Pandita, que jʼai reçu de vous quelques mots de souvenir & dʼintérêt dont jʼai été bien touché, et dont je vous remercie tendrement. Je le méritais de votre part, car dans la douleur même & dans le découragement où mʼavaient jeté la perte inexprimable que vous savez que jʼai faite, jʼavais songé plusieurs fois à vous & jʼavais regreté de ne pas me sentir la force de vous écrire, & de reprendre avec vous une correspondance qui mʼétait chère à plusieurs titres. Aujourdʼhui que jʼessaie de revenir aux xx intérêts et aux habitudes de ma vie, je ne puis vous oublier, ni manquer de vous dire que je me tiens heureux de nʼêtre pas oublié par vous, & que cʼest par lʼattrait de votre correspondance & de la confidence de vos travaux & de vos projets sur lʼorient & sur lʼInde en particulier, que je me flatte de reprendre au moins le goût de ces études qui attendent tant de vous, après ce que vous avez déjà fait pour elle.
Je ne suis plus au courant de rien de ce qui vous concerne à cet égard, & je vous-serai obligé de mʼy remettre
aussi le plutôt que vous pourrez. A-tʼon exécuté les dernières commissions que jʼavais données de votre part a Mr. Lion? et Votre Bhagavat a tʼil paru? il me semble que nous devrions lʼavoir déjà, dʼaprès le temps qui sʼest écoulé depuis la publication des deux la première feuille. Avez vous quelque chose à faire ici à quoi je puisse vous être bon? Dites-le moi, et dites le moi bien xxt le plus vîte possible; car je projètte dʼaller passer lʼété en italie, ou tout au moins dans le midi de la France; car jʼai un grand besoin dʼun autre ciel, dʼun autre soleil et dʼautres objets que de ceux de Paris. Mais il me serait agréable de ne point partir sans avoir fait quelque chose pour essayer de vous être agréable ou utile.
[2] Jʼai vécu depuis quelque temps si séquestré et si découragé de tout, que je ne sais rien à vous dire de ce qui se fait ou ne se fait pas ici relativement aux études indiennes. - je sais seulement que je nʼai mʼoccuper que très-peu & très-insuffisamment des choses dont jʼavais été chargé par la société, concurrement avec Chézy qui sʼen est occupé encore moins de son côté. - No Rien nʼest encore commencé pour notre typographie Sanskrite. Jʼai fait dessiner sous mes yeux des modèles de caractère dʼaprès le MS. du Ramayanam qui vous a servi aussi de modèle; mais lʼécrivain dessinateur qui a commencé ce travail très heureusement, nʼen finit pas, et je ne le presse pas beaucoup, car, dans lʼétat où est tombée ici la typographie depuis deux ou trois mois, aucun des imprimeurs qui se disputaient à qui gra ferait graver nos caractères à ses frais et pour son compte, nʼen veut parler entendre parler aujourdʼhui. Un des membres de la Société Asiatique à a cependant fait exécuter à lui seul, et sans le concours de la société, des poinçons dont jʼai vu des types. jʼignore si le tout est terminé; mais ce que jʼai vu ne mʼa pas paru bien, & je doute que cette entreprise séparée, lorsmême quʼelle serait menée à bout, nous dispensât du soin de poursuivre la notre qui irait bien mieux pour le résultat, si elle allait.
En attendant que je sois tout-à fait de retour dans lʼinde, sous votre conduite et vos auspices, sachez au moins que je me suis remis en voyage, et reposé un peu, chemin faisant, dans la moderne Grèce. Vous recevrez avec cette lettre ou immédiatement après cette lettre un petit prospectus dʼ
une publication dont je mʼoccupe, qui mʼintérèsse & me plait, et à la quelle pour cette raison, je désirerais bien content que vous prissiez quelque [3] intérêt. Vous connaitrez probablement si non quelques unes des poésies populaires de la Grèce moderne que je vais donner au public, au moins quelques pièces du même genre, & dans ce cas, jʼose me tenir pour certain que ma publication vous fera plaisir. Dans le cas contraire, jʼai la même espérance par anticipation; & dans tous les cas, comme dans les circonstances actuelles, cette publication a besoin dʼêtre encouragée par quelques souscriptions, je vous prie sérieusement de tâcher de nos nous en procurer quelques unes au tour de vous, ou près de vous, et de me dire si je puis au moins compter sur la vôtre, comme je le désire, pour avoir votre nom avec le petit nombre de ceux que je regarde comme dʼun heureux augure pour le succès de mon entreprise. - Aye[z] la bonté de me répondre le plutôt possible à ce sujet.
Jʼai une autre prière à vous faire, ou plutôt à vous transmettre.
Une Dame Anglaise très connue & très estimée dʼautres dames Anglais que je connais et estime beaucoup, doit se rendre prochainement à Heidelberg où elle va sʼétablir pour lʼéducation de ses enfants. Cette Dame, (Mistriss Tobin) est une personne très-distinguée, pour son caractère et son esprit, et très-intéressante par son dévouement absolu à lʼintérêt intellectuel & moral de ses Enfants. Elle passera à Bonn, et demandera à vous voir de ma part, pour obtenir de vous tous les conseils & toutes les recommandations que vous voudrez bien lui donner pour Heidelberg. Je crois pouvoir vous assurer quʼen faisant pour elle ce qui dépendra de vous, dans cette occurrence vous ferez une bonne et belle œuvre, & obligerez une personne digne dʼêtre obligée et connue par vous.
Voilà bien des prières pour une reprise de correspondance, mon cher ami; mais vous verrez du moins par là que je compte sur vous, que je ne vous oublie pas, et que je serais bien fâché dʼêtre oublié par vous.
Fauriel
Rue des vieilles Tuileries n
o. 22, au coin de la rue St. Maur. /
[4] Monsieur
Guill
e. Schlegel, professeur
à
lʼUniversité de Bonn
à
Bonn./ Prusse
[1] Il y a déjà quelque temps, mon toujours cher Pandita, que jʼai reçu de vous quelques mots de souvenir & dʼintérêt dont jʼai été bien touché, et dont je vous remercie tendrement. Je le méritais de votre part, car dans la douleur même & dans le découragement où mʼavaient jeté la perte inexprimable que vous savez que jʼai faite, jʼavais songé plusieurs fois à vous & jʼavais regreté de ne pas me sentir la force de vous écrire, & de reprendre avec vous une correspondance qui mʼétait chère à plusieurs titres. Aujourdʼhui que jʼessaie de revenir aux xx intérêts et aux habitudes de ma vie, je ne puis vous oublier, ni manquer de vous dire que je me tiens heureux de nʼêtre pas oublié par vous, & que cʼest par lʼattrait de votre correspondance & de la confidence de vos travaux & de vos projets sur lʼorient & sur lʼInde en particulier, que je me flatte de reprendre au moins le goût de ces études qui attendent tant de vous, après ce que vous avez déjà fait pour elle.
Je ne suis plus au courant de rien de ce qui vous concerne à cet égard, & je vous-serai obligé de mʼy remettre
aussi le plutôt que vous pourrez. A-tʼon exécuté les dernières commissions que jʼavais données de votre part a Mr. Lion? et Votre Bhagavat a tʼil paru? il me semble que nous devrions lʼavoir déjà, dʼaprès le temps qui sʼest écoulé depuis la publication des deux la première feuille. Avez vous quelque chose à faire ici à quoi je puisse vous être bon? Dites-le moi, et dites le moi bien xxt le plus vîte possible; car je projètte dʼaller passer lʼété en italie, ou tout au moins dans le midi de la France; car jʼai un grand besoin dʼun autre ciel, dʼun autre soleil et dʼautres objets que de ceux de Paris. Mais il me serait agréable de ne point partir sans avoir fait quelque chose pour essayer de vous être agréable ou utile.
[2] Jʼai vécu depuis quelque temps si séquestré et si découragé de tout, que je ne sais rien à vous dire de ce qui se fait ou ne se fait pas ici relativement aux études indiennes. - je sais seulement que je nʼai mʼoccuper que très-peu & très-insuffisamment des choses dont jʼavais été chargé par la société, concurrement avec Chézy qui sʼen est occupé encore moins de son côté. - No Rien nʼest encore commencé pour notre typographie Sanskrite. Jʼai fait dessiner sous mes yeux des modèles de caractère dʼaprès le MS. du Ramayanam qui vous a servi aussi de modèle; mais lʼécrivain dessinateur qui a commencé ce travail très heureusement, nʼen finit pas, et je ne le presse pas beaucoup, car, dans lʼétat où est tombée ici la typographie depuis deux ou trois mois, aucun des imprimeurs qui se disputaient à qui gra ferait graver nos caractères à ses frais et pour son compte, nʼen veut parler entendre parler aujourdʼhui. Un des membres de la Société Asiatique à a cependant fait exécuter à lui seul, et sans le concours de la société, des poinçons dont jʼai vu des types. jʼignore si le tout est terminé; mais ce que jʼai vu ne mʼa pas paru bien, & je doute que cette entreprise séparée, lorsmême quʼelle serait menée à bout, nous dispensât du soin de poursuivre la notre qui irait bien mieux pour le résultat, si elle allait.
En attendant que je sois tout-à fait de retour dans lʼinde, sous votre conduite et vos auspices, sachez au moins que je me suis remis en voyage, et reposé un peu, chemin faisant, dans la moderne Grèce. Vous recevrez avec cette lettre ou immédiatement après cette lettre un petit prospectus dʼ
une publication dont je mʼoccupe, qui mʼintérèsse & me plait, et à la quelle pour cette raison, je désirerais bien content que vous prissiez quelque [3] intérêt. Vous connaitrez probablement si non quelques unes des poésies populaires de la Grèce moderne que je vais donner au public, au moins quelques pièces du même genre, & dans ce cas, jʼose me tenir pour certain que ma publication vous fera plaisir. Dans le cas contraire, jʼai la même espérance par anticipation; & dans tous les cas, comme dans les circonstances actuelles, cette publication a besoin dʼêtre encouragée par quelques souscriptions, je vous prie sérieusement de tâcher de nos nous en procurer quelques unes au tour de vous, ou près de vous, et de me dire si je puis au moins compter sur la vôtre, comme je le désire, pour avoir votre nom avec le petit nombre de ceux que je regarde comme dʼun heureux augure pour le succès de mon entreprise. - Aye[z] la bonté de me répondre le plutôt possible à ce sujet.
Jʼai une autre prière à vous faire, ou plutôt à vous transmettre.
Une Dame Anglaise très connue & très estimée dʼautres dames Anglais que je connais et estime beaucoup, doit se rendre prochainement à Heidelberg où elle va sʼétablir pour lʼéducation de ses enfants. Cette Dame, (Mistriss Tobin) est une personne très-distinguée, pour son caractère et son esprit, et très-intéressante par son dévouement absolu à lʼintérêt intellectuel & moral de ses Enfants. Elle passera à Bonn, et demandera à vous voir de ma part, pour obtenir de vous tous les conseils & toutes les recommandations que vous voudrez bien lui donner pour Heidelberg. Je crois pouvoir vous assurer quʼen faisant pour elle ce qui dépendra de vous, dans cette occurrence vous ferez une bonne et belle œuvre, & obligerez une personne digne dʼêtre obligée et connue par vous.
Voilà bien des prières pour une reprise de correspondance, mon cher ami; mais vous verrez du moins par là que je compte sur vous, que je ne vous oublie pas, et que je serais bien fâché dʼêtre oublié par vous.
Fauriel
Rue des vieilles Tuileries n
o. 22, au coin de la rue St. Maur. /
[4] Monsieur
Guill
e. Schlegel, professeur
à
lʼUniversité de Bonn
à
Bonn./ Prusse
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