• August Wilhelm von Schlegel to Guillaume Favre

  • Place of Dispatch: Coppet · Place of Destination: Genf · Date: 6. April [1815]
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Guillaume Favre
  • Place of Dispatch: Coppet
  • Place of Destination: Genf
  • Date: 6. April [1815]
  • Notations: Datum (Jahr) sowie Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Bibliography: Adert, Jules: Mélanges dʼhistoire littéraire par Guillaume Favre. Avec des lettres inédites dʼAuguste-Guillaume Schlegel et dʼAngelo Mai. Bd. 1. Genf 1856, S. LXXVIII‒LXXIX.
  • Incipit: „[1] Coppet, 6 avril 1815.
    Jʼai été dernièrement moi-même à votre porte, et ne vous trouvant pas chez vous, jʼy ai laissé [...]“
    Manuscript
  • Provider: Genf, Bibliothèque de Genève
  • Classification Number: Ms. suppl. 968, f. 25r-26v
  • Number of Pages: 2 S., hs. m. U.
    Language
  • French
[1] Coppet, 6 avril 1815.
Jʼai été dernièrement moi-même à votre porte, et ne vous trouvant pas chez vous, jʼy ai laissé ces lettres du siècle passé.
Je vous félicite de tout mon cœur de lʼheureux événement qui a eu lieu dans votre famille. Jʼespère que Mme Favre se porte bien, et je vous prie de lui présenter mes respects.
Le nouveau venu est plus heureux que nous; il a beaucoup de chances de vivre dans une époque plus heureuse, lorsque le monde sera remis des suites funestes de tous les bouleversements auxquels nous ne voyons point encore de terme.
Jʼai une grande envie de causer avec vous. Dʼabord après son arrivée, Mme de Staël est allée souvent à Genève à cause de Mme Necker, mais à présent vous êtes presque toujours sûr de la trouver.
Si jʼavais vingt ans de moins, je tournerais mes projets vers les rives du Gange; mais à présent, il me faut être content de faire venir seulement une rigole de son eau sacrée dans mon cabinet dʼétude. Je suis encore bien dépourvu de livres indiens, mais jʼattends un envoi de la part de Langlès.
[2] Je nʼai pas trop de mille occupations diverses pour me distraire de ma rage sur les événements publics; ainsi je mène de front mes recherches sanscritanes, provençales, tudesques, etc., etc.
Cʼest pour ces dernières que jʼaurais encore besoin de vos complaisances accoutumées.
Il me semble avoir vu dans votre bibliothèque deux éditions dʼUlphilas, lʼune de Benson et lʼautre faite en Allemagne. Je nʼai jusquʼici étudié ce premier monument de notre langue que dans lʼédition suédoise de Stjernhelm. Je souhaiterais comparer ces différents commentaires.
Je présume que la grande collection des Scriptores rerum Francicarum, par Bouquet , est à la bibliothèque de Genève. Vous mʼobligerez infiniment en mʼen prêtant les premiers quatre ou cinq volumes, qui contiennent les Mérovingiens et les Carlovingiens.
Jʼai écrit à Paris un traité dʼÉtymologie comme introduction à mes vues historiques sur la formation des langues romanes. Je désirerais beaucoup vous le montrer; mais je nʼai ici [3] quʼun vilain brouillon. En partant de Paris, jʼai oublié de redemander la copie à quelquʼun à qui je lʼavais prêtée.
Mme de Staël me charge de beaucoup de choses pour vous et Mme Favre. Venez bientôt nous voir, je vous en conjure.
Tout à vous,
SCHLEGEL.
[4]
[1] Coppet, 6 avril 1815.
Jʼai été dernièrement moi-même à votre porte, et ne vous trouvant pas chez vous, jʼy ai laissé ces lettres du siècle passé.
Je vous félicite de tout mon cœur de lʼheureux événement qui a eu lieu dans votre famille. Jʼespère que Mme Favre se porte bien, et je vous prie de lui présenter mes respects.
Le nouveau venu est plus heureux que nous; il a beaucoup de chances de vivre dans une époque plus heureuse, lorsque le monde sera remis des suites funestes de tous les bouleversements auxquels nous ne voyons point encore de terme.
Jʼai une grande envie de causer avec vous. Dʼabord après son arrivée, Mme de Staël est allée souvent à Genève à cause de Mme Necker, mais à présent vous êtes presque toujours sûr de la trouver.
Si jʼavais vingt ans de moins, je tournerais mes projets vers les rives du Gange; mais à présent, il me faut être content de faire venir seulement une rigole de son eau sacrée dans mon cabinet dʼétude. Je suis encore bien dépourvu de livres indiens, mais jʼattends un envoi de la part de Langlès.
[2] Je nʼai pas trop de mille occupations diverses pour me distraire de ma rage sur les événements publics; ainsi je mène de front mes recherches sanscritanes, provençales, tudesques, etc., etc.
Cʼest pour ces dernières que jʼaurais encore besoin de vos complaisances accoutumées.
Il me semble avoir vu dans votre bibliothèque deux éditions dʼUlphilas, lʼune de Benson et lʼautre faite en Allemagne. Je nʼai jusquʼici étudié ce premier monument de notre langue que dans lʼédition suédoise de Stjernhelm. Je souhaiterais comparer ces différents commentaires.
Je présume que la grande collection des Scriptores rerum Francicarum, par Bouquet , est à la bibliothèque de Genève. Vous mʼobligerez infiniment en mʼen prêtant les premiers quatre ou cinq volumes, qui contiennent les Mérovingiens et les Carlovingiens.
Jʼai écrit à Paris un traité dʼÉtymologie comme introduction à mes vues historiques sur la formation des langues romanes. Je désirerais beaucoup vous le montrer; mais je nʼai ici [3] quʼun vilain brouillon. En partant de Paris, jʼai oublié de redemander la copie à quelquʼun à qui je lʼavais prêtée.
Mme de Staël me charge de beaucoup de choses pour vous et Mme Favre. Venez bientôt nous voir, je vous en conjure.
Tout à vous,
SCHLEGEL.
[4]
· Beilage , [6. April 1815]
· Genf, Bibliothèque de Genève
· Ms. suppl. 968, f. 27
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