• August Wilhelm von Schlegel to Claude C. Fauriel

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: Paris · Date: 05.11.1821
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
  • XML
  • PDF
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Claude C. Fauriel
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: Paris
  • Date: 05.11.1821
  • Notations: Da der Brief im Druck nur teilweise wiedergegeben ist, wurde er neu transkribiert. – Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • Bibliography: Sainte-Beuve, Charles Augustin: Portraits contemporains. Bd. 4. Paris 1876, S. 246.
  • Incipit: „[1] Bonn 5 Novembre 1821
    J’ai Vos deux lettres, cher Président de la typographie Asiatique, et Souverain intellectuel des contrées entre l’Inde [...]“
    Manuscript
  • Provider: Kraków, Biblioteka Jagiellońska
    Language
  • French
  • Sanskrit
    Editors
  • Förtig, Christina
  • Hanneder, Jürgen
  • Varwig, Olivia
[1] Bonn 5 Novembre 1821
J’ai Vos
deux lettres, cher Président de la typographie Asiatique, et Souverain intellectuel des contrées entre l’Inde et le Gange, et je ne saurois assez Vous exprimer ma reconnoissance de tous les soins que Vous avez pris de mon affaire. Votre avant-derniere lettre m’avoit donné des inquiétudes – croyant avoir tout calculé, je ne concevois pas quelles nouvelles difficultés s’étoient élevées. J’attends avec la plus grande impatience l’échantillon que Vous me faites espérer. Vous avez donc été reduit comme moi à faire le métier de compositeur – Vishnou Vous en recompensera, cela Vous vaut un million d’années de béatitude pour le moins.
J’écris à Mr de Staël, il se chargera du payement de Mr Lion après la vérification du poids de la fonte. Ce sera bien le poids netto et non pas brutto que je devrai payer? Je suis charmé d’apprendre que Mr Lion a soigné ce travail, mais j’aurois voulu qu’il ne fît pas une si étrange méprise dans l’évaluation du poids, car il m’a parlé seulement de six quintaux. Il m’a induit en erreur dans le calcul de la totalité des frais que j’ai mis sous les yeux du ministère – mais enfin il n’y a pas grand [2] mal, puisqu’aussi bien j’éspère ne pas épuiser ou du moins ne pas dépasser la somme accordée par le gouvernement.
Mr Lion doit Vous remettre les trois moules et les matrices, gardez les encore à Paris, afin qu’on puisse fondre les caractères supplémentaires, si j’étois dans le cas de commander encore quelques nouveaux poinçons. Ensuite, comme le ministère m’a déclaré son intention de faire faire une seconde fonte à Berlin, ces objets pourront être expédiés directement par le courrier du Cabinet, qui part tous les quinze jours. Mais cela ne presse nullement.
Pour le transport de nos 10 quintaux il ne faut pas penser seulement à la diligence, ni même au roulage accéléré, il faut prendre le roulage ordinaire, qui vaut mieux pour la sureté aussi bien que pour l’économie. Un délai de quelques semaines ne me fait rien. Mais il y a deux voies – par Mayence pour y être embarqué sur le Rhin ou directement par Trèves et Coblence. Je préfère la seconde parce que la saison étant déjà fort avancée la caisse pourroit arriver à Mayence au moment ou la navigation seroit déjà entravée par les glaces. Dans la route par terre cela passe d’abord par Metz, ensuite par Sierck sur Moselle – pour éviter la frontière [3] Belge – cela est essentiel. Mr de Staël a eu la bonté de m’expédier l’été passé une caisse de livres par cette voye – il se rappellera xxx bien le nom et l’adresse de l’entrepreneur de roulage dont il s’est servi.
Avant d’être définitivement fermée la caisse doit passer au bureau des douanes à Paris, afin qu’elle puisse sortir librement de France sans être examinée de nouveau. Il sera bon qu’un expert, Mr Lion lui même, aille à la douane avec la caisse pour empêcher qu’on ne dérange rien.
Enfin il me faut une lettre d’avis de la part de l’expediteur, pour pouvoir reclamer la caisse si elle venoit à se perdre – j’apprendrai par la en même temps la route et le prix du roulage – Je désire qu’on mette sur la caisse en grandes lettres avec mon adresse les mots: propriété du Gouvernement prussien. Je recommanderai ensuite l’entrée au chef de l’administration dans le district de Coblence
J’espère que Vous avez noté tout ce que Vous avez déboursé dans cette affaire. Mr de Staël le remboursera en mon nom.
J’examinerai à loisir toutes vos critiques, lorsque j’aurai les caractères sous mes yeux. Je crains bien que la figure r i ne soit manquée, [4] puisqu’elle a causé une méprise. Car je l’avois effectivement dessinée pour un ê long avec un r précédent. Je n’ai point de figure exprès pour la diphthongue ô avec le r; je le forme avec r e et ā, en logeant la voyelle un peu plus à gauche dans le creux de la lettre qui précède. P.E. pūrṇo. Wilkins l’a toujours fait comme cela. Mais je verrai cela et tout le reste.
Pardonnez moi ce griffonnage. Je suis abimé de travail – je n’ai pas pu parvenir pendant les vacances à achever le troisième cahier de ma Bibliothèque Indienne, l’impression n’en est pas même commencée. Maintenant notre cours d’hiver est en pleine activité, et comme j’ai été absent si long-temps j’ai voulu faire preuve de diligence et je me suis engagé à trois heures de leçons par jour, dont l’une un cours d’histoire ancienne.
Mille remercimens encore – Vous aurez prochainement une autre lettre, car celle ci ne compte guère
Tout à Vous
AWdeSchlegel
[1] Bonn 5 Novembre 1821
J’ai Vos
deux lettres, cher Président de la typographie Asiatique, et Souverain intellectuel des contrées entre l’Inde et le Gange, et je ne saurois assez Vous exprimer ma reconnoissance de tous les soins que Vous avez pris de mon affaire. Votre avant-derniere lettre m’avoit donné des inquiétudes – croyant avoir tout calculé, je ne concevois pas quelles nouvelles difficultés s’étoient élevées. J’attends avec la plus grande impatience l’échantillon que Vous me faites espérer. Vous avez donc été reduit comme moi à faire le métier de compositeur – Vishnou Vous en recompensera, cela Vous vaut un million d’années de béatitude pour le moins.
J’écris à Mr de Staël, il se chargera du payement de Mr Lion après la vérification du poids de la fonte. Ce sera bien le poids netto et non pas brutto que je devrai payer? Je suis charmé d’apprendre que Mr Lion a soigné ce travail, mais j’aurois voulu qu’il ne fît pas une si étrange méprise dans l’évaluation du poids, car il m’a parlé seulement de six quintaux. Il m’a induit en erreur dans le calcul de la totalité des frais que j’ai mis sous les yeux du ministère – mais enfin il n’y a pas grand [2] mal, puisqu’aussi bien j’éspère ne pas épuiser ou du moins ne pas dépasser la somme accordée par le gouvernement.
Mr Lion doit Vous remettre les trois moules et les matrices, gardez les encore à Paris, afin qu’on puisse fondre les caractères supplémentaires, si j’étois dans le cas de commander encore quelques nouveaux poinçons. Ensuite, comme le ministère m’a déclaré son intention de faire faire une seconde fonte à Berlin, ces objets pourront être expédiés directement par le courrier du Cabinet, qui part tous les quinze jours. Mais cela ne presse nullement.
Pour le transport de nos 10 quintaux il ne faut pas penser seulement à la diligence, ni même au roulage accéléré, il faut prendre le roulage ordinaire, qui vaut mieux pour la sureté aussi bien que pour l’économie. Un délai de quelques semaines ne me fait rien. Mais il y a deux voies – par Mayence pour y être embarqué sur le Rhin ou directement par Trèves et Coblence. Je préfère la seconde parce que la saison étant déjà fort avancée la caisse pourroit arriver à Mayence au moment ou la navigation seroit déjà entravée par les glaces. Dans la route par terre cela passe d’abord par Metz, ensuite par Sierck sur Moselle – pour éviter la frontière [3] Belge – cela est essentiel. Mr de Staël a eu la bonté de m’expédier l’été passé une caisse de livres par cette voye – il se rappellera xxx bien le nom et l’adresse de l’entrepreneur de roulage dont il s’est servi.
Avant d’être définitivement fermée la caisse doit passer au bureau des douanes à Paris, afin qu’elle puisse sortir librement de France sans être examinée de nouveau. Il sera bon qu’un expert, Mr Lion lui même, aille à la douane avec la caisse pour empêcher qu’on ne dérange rien.
Enfin il me faut une lettre d’avis de la part de l’expediteur, pour pouvoir reclamer la caisse si elle venoit à se perdre – j’apprendrai par la en même temps la route et le prix du roulage – Je désire qu’on mette sur la caisse en grandes lettres avec mon adresse les mots: propriété du Gouvernement prussien. Je recommanderai ensuite l’entrée au chef de l’administration dans le district de Coblence
J’espère que Vous avez noté tout ce que Vous avez déboursé dans cette affaire. Mr de Staël le remboursera en mon nom.
J’examinerai à loisir toutes vos critiques, lorsque j’aurai les caractères sous mes yeux. Je crains bien que la figure r i ne soit manquée, [4] puisqu’elle a causé une méprise. Car je l’avois effectivement dessinée pour un ê long avec un r précédent. Je n’ai point de figure exprès pour la diphthongue ô avec le r; je le forme avec r e et ā, en logeant la voyelle un peu plus à gauche dans le creux de la lettre qui précède. P.E. pūrṇo. Wilkins l’a toujours fait comme cela. Mais je verrai cela et tout le reste.
Pardonnez moi ce griffonnage. Je suis abimé de travail – je n’ai pas pu parvenir pendant les vacances à achever le troisième cahier de ma Bibliothèque Indienne, l’impression n’en est pas même commencée. Maintenant notre cours d’hiver est en pleine activité, et comme j’ai été absent si long-temps j’ai voulu faire preuve de diligence et je me suis engagé à trois heures de leçons par jour, dont l’une un cours d’histoire ancienne.
Mille remercimens encore – Vous aurez prochainement une autre lettre, car celle ci ne compte guère
Tout à Vous
AWdeSchlegel
×