• August Wilhelm von Schlegel to Anne Louise Germaine de Staël-Holstein

  • Place of Dispatch: Luzern · Place of Destination: Unknown · Date: 13.08.1807
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Place of Dispatch: Luzern
  • Place of Destination: Unknown
  • Date: 13.08.1807
    Printed Text
  • Bibliography: Pange, Pauline de: Auguste-Guillaume Schlegel et Madame de Staël d’apres des documents inédits. Paris 1938, S. 206‒207.
  • Incipit: „Je reviens ici après une tournée et je ne trouve point de lettre. J’en suis chagrin et inquiet. La seule lettre [...]“
    Language
  • French
Je reviens ici après une tournée et je ne trouve point de lettre. J’en suis chagrin et inquiet. La seule lettre que j’aye reçue de vous est de Coppet du 3 août. Je désirois tant d’avoir de vos nouvelles de Lausanne et vous pouviez bien calculer qu’en m’écrivant tout de suite, votre lettre arriveroit ici à tems, sans compter même que c’étoit un point par où je devois revenir. Je vous ai écrit quatre fois, de Berne, de Meyringen, de Faldo et d’ici, il me semble même que je vous ai priée de continuer de m’adresser ici, excepté la dernière fois. Enfin il me reste encore l’espérance de trouver une lettre à Berne. Mais peut-être vous êtes occupée d’autre chose et ne pensez guère à moi. Je n’en tâcherai pas moins de revenir exactement le jour et l’heure marquée. Cependant je me trouve ici pris par le mauvais tems, et peut-être faudra-t-il encore renoncer à quelque projet pour regagner le tems perdu.
Nous avons vu le superbe spectacle du lever du soleil au Rigi, un jour sans nuage. De là nous avons été à Schwytz. Albert a été voir M. Aloys Reding et sa femme et pourra vous faire son récit de cette visite. Nous avons vu Einsiedeln à loisir, j’y suis venu comme un homme du siècle et j’en suis parti comme un pèlerin. Si cela peut vous faire plaisir, votre célébrité a pénétré jusque dans ce couvent antique et solitaire au sein des montagnes, car le Père Raphaël, qui nous montrait la bibliothèque, en apprenant nos noms, fut très frappé et charmé de connoître le fils d’une femme aussi illustre. Nous sommes allés jusqu’à Rapperschwyl sur le lac de Zurich et hier nous sommes revenus de là en traversant deux lacs et faisant beaucoup de chemin à pied. Le tems nous avoit favorisé constamment, enfin il s’est obscurci et nous avons marché quelques heures depuis Küssnacht dans l’obscurité et la pluye. Cependant nous nous portons fort bien, vous trouverez Albert un peu hâlé, mais j’espère qu’il a profité quelque chose de son voyage. Je comptois aller d’ici à pied à Berne par Entlebuch, je ne me laisserais pas volontiers réduire par la pluye au chemin ordinaire et à la diligence ou quelqu’autre voiture. Je persiste à passer ensuite par Fribourg, de sorte que je tomberai à Vevey le 20 à midi; si vous ne voulez pas y venir, adressez-moi quelques lignes chez cet aubergiste à qui vous avez prêté de l’argent pour que je ne vous attende pas en vain. Je voudrois oser me réjouir de vous revoir. Adieu, chère amie. Mes hommages à Mme Récamier et mille choses aimables à Albertine et Auguste.
Je me suis trompé quant à l’aubergiste, c’est celui de Lausanne. Adressez donc à Vevay poste restante, ou à la ville de Londres si telle auberge y existe, ce qu’Eugène doit savoir. Albert prétend que c’est la meilleure et que nous y avons logé, je ne la trouve point dans mon livre.
Je reviens ici après une tournée et je ne trouve point de lettre. J’en suis chagrin et inquiet. La seule lettre que j’aye reçue de vous est de Coppet du 3 août. Je désirois tant d’avoir de vos nouvelles de Lausanne et vous pouviez bien calculer qu’en m’écrivant tout de suite, votre lettre arriveroit ici à tems, sans compter même que c’étoit un point par où je devois revenir. Je vous ai écrit quatre fois, de Berne, de Meyringen, de Faldo et d’ici, il me semble même que je vous ai priée de continuer de m’adresser ici, excepté la dernière fois. Enfin il me reste encore l’espérance de trouver une lettre à Berne. Mais peut-être vous êtes occupée d’autre chose et ne pensez guère à moi. Je n’en tâcherai pas moins de revenir exactement le jour et l’heure marquée. Cependant je me trouve ici pris par le mauvais tems, et peut-être faudra-t-il encore renoncer à quelque projet pour regagner le tems perdu.
Nous avons vu le superbe spectacle du lever du soleil au Rigi, un jour sans nuage. De là nous avons été à Schwytz. Albert a été voir M. Aloys Reding et sa femme et pourra vous faire son récit de cette visite. Nous avons vu Einsiedeln à loisir, j’y suis venu comme un homme du siècle et j’en suis parti comme un pèlerin. Si cela peut vous faire plaisir, votre célébrité a pénétré jusque dans ce couvent antique et solitaire au sein des montagnes, car le Père Raphaël, qui nous montrait la bibliothèque, en apprenant nos noms, fut très frappé et charmé de connoître le fils d’une femme aussi illustre. Nous sommes allés jusqu’à Rapperschwyl sur le lac de Zurich et hier nous sommes revenus de là en traversant deux lacs et faisant beaucoup de chemin à pied. Le tems nous avoit favorisé constamment, enfin il s’est obscurci et nous avons marché quelques heures depuis Küssnacht dans l’obscurité et la pluye. Cependant nous nous portons fort bien, vous trouverez Albert un peu hâlé, mais j’espère qu’il a profité quelque chose de son voyage. Je comptois aller d’ici à pied à Berne par Entlebuch, je ne me laisserais pas volontiers réduire par la pluye au chemin ordinaire et à la diligence ou quelqu’autre voiture. Je persiste à passer ensuite par Fribourg, de sorte que je tomberai à Vevey le 20 à midi; si vous ne voulez pas y venir, adressez-moi quelques lignes chez cet aubergiste à qui vous avez prêté de l’argent pour que je ne vous attende pas en vain. Je voudrois oser me réjouir de vous revoir. Adieu, chère amie. Mes hommages à Mme Récamier et mille choses aimables à Albertine et Auguste.
Je me suis trompé quant à l’aubergiste, c’est celui de Lausanne. Adressez donc à Vevay poste restante, ou à la ville de Londres si telle auberge y existe, ce qu’Eugène doit savoir. Albert prétend que c’est la meilleure et que nous y avons logé, je ne la trouve point dans mon livre.
· Übersetzung , 13.08.1807
· Pange, Pauline de: August Wilhelm Schlegel und Frau von Staël. Eine schicksalhafte Begegnung. Nach unveröffentlichten Briefen erzählt von Pauline Gräfin de Pange. Dt. Ausg. von Willy Grabert. Hamburg 1940, S. 151–152.
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