• August Wilhelm von Schlegel to Anne Louise Germaine de Staël-Holstein

  • Place of Dispatch: Berlin · Place of Destination: London · Date: 21.08.1813
Edition Status: Single collated printed full text with registry labelling
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Place of Dispatch: Berlin
  • Place of Destination: London
  • Date: 21.08.1813
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Bibliography: Pange, Pauline de: Auguste-Guillaume Schlegel et Madame de Staël d’apres des documents inédits. Paris 1938, S. 448‒449.
  • Incipit: „Au Château de Charlottenbourg,
    ce 21 août 1813.
    Chère amie, je n’ai appris qu’hier à diner que le chevalier d’Yvernois partait ce matin; [...]“
    Language
  • French
Au Château de Charlottenbourg,
ce 21 août 1813.
Chère amie, je n’ai appris qu’hier à diner que le chevalier d’Yvernois partait ce matin; il m’a fallu aller encore en ville pour des affaires, ne sachant pas quand nous partirons d’ici; ainsi je ne puis vous écrire cette fois-ci que quelques lignes, n’ayant pas eu le loisir de préparer une lettre d’avance dans ces premiers jours de mouvement et de troubles, après l’expiration de l’armistice. Mais je me suis épuisé en longues lettres, hélas! sur un sujet trop douloureux. Je serais plein de joye, car jamais il n’y a eu d’aussi grandes espérances pour le monde et pour nous tous, si votre état après la réception de cette funeste nouvelle ne me pesait pas sur le cœur. Je n’ai point de lettre de vous postérieure à celle du 16 juillet et nous avons les nouvelles d’Angleterre jusqu’au 30. Comment cela se peut-il? Mais je ne vous accuse pas, certainement vous ne m’aurez pas oublié, cela tient à l’irrégularité des communications.
Je profite de cette occasion pour vous envoyer tous les papiers relatifs à votre fils infortuné. Ce qui est en allemand, Auguste vous en rendra compte. J’ai pensé que vous trouveriez une espèce de consolation à relire les lettres si maternelles que vous lui avez adressées dans ce dernier temps. Adieu, chère amie, écrivez-moi. Je garde encore la boucle des cheveux d’Albert et son profil – il m’en coûte de m’en séparer; je vous enverrai cela quand je serai informé de votre état d’âme et de santé. Adieu encore – mille amitiés. Le chevalier vous dira l’état des choses. Si vous voyez le Cte de Munster, excusez-moi de ce que je ne lui ai pas encore répondu. Ce triste événement et mes lettres à vous m’ont absorbé tout entier.
MM. Arfwedson m’ont donné une autre lettre de crédit sur MM. Schickler à Berlin. J’ai tiré là-dessus 100 louis, mais qui ne sont pas pour moi – c’est le remboursement de dettes que j’ai payées pour Albert. Il me reste 100 louis dont je ne ferai usage que dans un cas de besoin; dans la guerre on ne doit pas être sans argent, mais j’en suis muni encore.
Mille choses à Auguste et Albertine.
Au Château de Charlottenbourg,
ce 21 août 1813.
Chère amie, je n’ai appris qu’hier à diner que le chevalier d’Yvernois partait ce matin; il m’a fallu aller encore en ville pour des affaires, ne sachant pas quand nous partirons d’ici; ainsi je ne puis vous écrire cette fois-ci que quelques lignes, n’ayant pas eu le loisir de préparer une lettre d’avance dans ces premiers jours de mouvement et de troubles, après l’expiration de l’armistice. Mais je me suis épuisé en longues lettres, hélas! sur un sujet trop douloureux. Je serais plein de joye, car jamais il n’y a eu d’aussi grandes espérances pour le monde et pour nous tous, si votre état après la réception de cette funeste nouvelle ne me pesait pas sur le cœur. Je n’ai point de lettre de vous postérieure à celle du 16 juillet et nous avons les nouvelles d’Angleterre jusqu’au 30. Comment cela se peut-il? Mais je ne vous accuse pas, certainement vous ne m’aurez pas oublié, cela tient à l’irrégularité des communications.
Je profite de cette occasion pour vous envoyer tous les papiers relatifs à votre fils infortuné. Ce qui est en allemand, Auguste vous en rendra compte. J’ai pensé que vous trouveriez une espèce de consolation à relire les lettres si maternelles que vous lui avez adressées dans ce dernier temps. Adieu, chère amie, écrivez-moi. Je garde encore la boucle des cheveux d’Albert et son profil – il m’en coûte de m’en séparer; je vous enverrai cela quand je serai informé de votre état d’âme et de santé. Adieu encore – mille amitiés. Le chevalier vous dira l’état des choses. Si vous voyez le Cte de Munster, excusez-moi de ce que je ne lui ai pas encore répondu. Ce triste événement et mes lettres à vous m’ont absorbé tout entier.
MM. Arfwedson m’ont donné une autre lettre de crédit sur MM. Schickler à Berlin. J’ai tiré là-dessus 100 louis, mais qui ne sont pas pour moi – c’est le remboursement de dettes que j’ai payées pour Albert. Il me reste 100 louis dont je ne ferai usage que dans un cas de besoin; dans la guerre on ne doit pas être sans argent, mais j’en suis muni encore.
Mille choses à Auguste et Albertine.
· Übersetzung , 21.08.1813
· Pange, Pauline de: August Wilhelm Schlegel und Frau von Staël. Eine schicksalhafte Begegnung. Nach unveröffentlichten Briefen erzählt von Pauline Gräfin de Pange. Dt. Ausg. von Willy Grabert. Hamburg 1940, S. 367–368.
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