• Anne Louise Germaine de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: London · Place of Destination: Unknown · Date: 08.10.1813
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: London
  • Place of Destination: Unknown
  • Date: 08.10.1813
  • Notations: Fragment. – Die Handschrift ist wesentlich kürzer als der Druck. Sie wurde offenbar nachträglich beschnitten.
    Printed Text
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: 363310770
  • Bibliography: Lettres inédites de Mme de Staël à Henri Meister. Hg. v. Paul Usteri, Eugène Ritter. Paris 1903, S. 265‒267.
  • Incipit: „Londres, ce 8 octobre [1813].
    La dernière lettre que j’ai de vous, mon cher ami, est d’il y a un mois aujourd’hui: [...]“
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.8
  • Number of Pages: 1 S., hs.
  • Format: 14,3 x 18,6 cm
    Language
  • French
Londres, ce 8 octobre [1813].
La dernière lettre que j’ai de vous, mon cher ami, est d’il y a un mois aujourd’hui: combien de choses peuvent s’être passées depuis ce temps, et que je trouve notre séparation triste! Je vous répète toujours que vous devriez revenir; une campagne d’hiver est une chose trop fatigante pour votre santé, et certainement vous aurez au moins une campagne d’hiver.
J’ai vu hier ce M. Coleridge qui vous admire tant; je reçois aussi, souvent, des compliments sur le Système continental, que je vous renvoie: il me paraît certain que vous serez bien reçu ici, et certainement une armée vous y plairait; j’ai toujours le projet d’aller ensuite en Allemagne, si Allemagne y a. C’est pour vous que ce projet me sourit, et pour ma fitte aussi. Je vous le répète: ménagez-moi Baudissin; je ne crois pas que rien de mieux se présente pour nous ici.
Nous attendons la réponse à la demande que je vous ai faite pour mon fils; je vous avouerai de bonne foi que je désire qu’elle soit refusée, et qu’il aille tout simplement en Amérique ce printemps; il m’a fait de telles scènes pour aller à votre quartier général, qu’il m’a fallu céder. Il s’ennuie ici, Albertine aussi; et moi, malgré toutes les politesses qu’on me fait, je ne m’amuse guères; mais j’attribue cette impression à votre absence; car il y a bien des choses ici dont nous pourrions parler ensemble, mais il n’y a point de ressources du tout dans l’esprit de mes enfants: ils sont éteints. Singulier effet de ma flamme! Ce pauvre Albert avait pris le mouvement de travers, mais il en avait. Je reviens toujours à dire qu’il me faut vous, que vous êtes unique, et que je ne puis vivre sans vous.
Je vous recommande le baron de Gakern, homme de beaucoup de mérite, qui vous remettra cette lettre. [1] Camps aussi peut la lire de ma part; mais ne la faites pas circuler; je la remets au baron de Gakern dont je vous souhaite la connaissance: c’est un homme de beaucoup de mérite. Je ne me console pas de votre absence; vous n’avez pas le temps, vous, de sentir la mienne; mais si l’hiver vous fatiguait, venez; et par affection pour moi, ne vous exposez pas.
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Londres, ce 8 octobre [1813].
La dernière lettre que j’ai de vous, mon cher ami, est d’il y a un mois aujourd’hui: combien de choses peuvent s’être passées depuis ce temps, et que je trouve notre séparation triste! Je vous répète toujours que vous devriez revenir; une campagne d’hiver est une chose trop fatigante pour votre santé, et certainement vous aurez au moins une campagne d’hiver.
J’ai vu hier ce M. Coleridge qui vous admire tant; je reçois aussi, souvent, des compliments sur le Système continental, que je vous renvoie: il me paraît certain que vous serez bien reçu ici, et certainement une armée vous y plairait; j’ai toujours le projet d’aller ensuite en Allemagne, si Allemagne y a. C’est pour vous que ce projet me sourit, et pour ma fitte aussi. Je vous le répète: ménagez-moi Baudissin; je ne crois pas que rien de mieux se présente pour nous ici.
Nous attendons la réponse à la demande que je vous ai faite pour mon fils; je vous avouerai de bonne foi que je désire qu’elle soit refusée, et qu’il aille tout simplement en Amérique ce printemps; il m’a fait de telles scènes pour aller à votre quartier général, qu’il m’a fallu céder. Il s’ennuie ici, Albertine aussi; et moi, malgré toutes les politesses qu’on me fait, je ne m’amuse guères; mais j’attribue cette impression à votre absence; car il y a bien des choses ici dont nous pourrions parler ensemble, mais il n’y a point de ressources du tout dans l’esprit de mes enfants: ils sont éteints. Singulier effet de ma flamme! Ce pauvre Albert avait pris le mouvement de travers, mais il en avait. Je reviens toujours à dire qu’il me faut vous, que vous êtes unique, et que je ne puis vivre sans vous.
Je vous recommande le baron de Gakern, homme de beaucoup de mérite, qui vous remettra cette lettre. [1] Camps aussi peut la lire de ma part; mais ne la faites pas circuler; je la remets au baron de Gakern dont je vous souhaite la connaissance: c’est un homme de beaucoup de mérite. Je ne me console pas de votre absence; vous n’avez pas le temps, vous, de sentir la mienne; mais si l’hiver vous fatiguait, venez; et par affection pour moi, ne vous exposez pas.
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