Chère amie, j’ai reçu votre lettre tout amicale de vendredi; immédiatement après sont arrivés MM. de M. avec qui j’ai passé toute la soirée, ce qui fait que je ne puis vous écrire qu’à la hâte.
Encore une visite m’a-t-elle pris le peu de tems qui me reste avant le départ du courrier.
J’avois l’idée d’aller aujourd’hui avec M. Math[ieu] à Soleure, mais j’ai pensé qu’il valoit mieux ajourner cette conversation avec
M. Mousson, qui ne peut être utile que dans le cas d’une extrême irrésolution de votre part, à laquelle je ne veux pas croire.
Je ferai viser les passeports à tems. M. de Schr[aut] m’a fait l’accueil le plus obligeant, j’ai dîné trois jours de suite chez lui et chaque fois il a causé avec beaucoup de confiance.
Peut-être ne seroit-ce pas mal fait de demander pour moi un nouveau passeport à Crans, le mien est tout chargé de visas. Comme mon ancien passeport est là en dépôt, le nouveau pourroit être fait sur ce modèle.
M. Rheinard n’a point encore eu d’audience et l’on a renvoyé l’ouverture de la diète jusqu’au neuf septembre.
M. Adr[ien de Montmorency] vous racontera une conversation qu’il a eue à Soleure, très propre à vous tranquilliser de ce côté-là.
Je viendrai avec le plus grand plaisir à Moudon le jour et l’heure que vous me marquerez. J’ai déjà longuement parlé avec Math[ieu] sur B. et T., je reste inébranlable dans mon avis; il vous rendra compte de toute notre délibération. Adieu, chère amie, je finis pour ne pas retarder la poste.