• August Wilhelm von Schlegel to Anne Louise Germaine de Staël-Holstein

  • Place of Dispatch: Bern · Place of Destination: Unknown · Date: 01.03.1812
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Place of Dispatch: Bern
  • Place of Destination: Unknown
  • Date: 01.03.1812
    Printed Text
  • Bibliography: Pange, Pauline de: Auguste-Guillaume Schlegel et Madame de Staël d’apres des documents inédits. Paris 1938, S. 368‒369.
  • Incipit: „Berne ce 1er mars 1812.
    Voilà un retour désagréable de l’hyver, je ne sais pas s’il en est de même chez vous, [...]“
    Language
  • French
Berne ce 1er mars 1812.
Voilà un retour désagréable de lhyver, je ne sais pas sil en est de même chez vous, et je pense quà lépoque de lannée où nous sommes, cela ne sauroit être de longue durée.
Chère amie, jattends chaque courrier avec une grande impatience les nouvelles de votre santé – ce sont au fond les seules qui mintéressent dans ce moment. Jespère apprendre aujourdhui que ce mieux dont vous parlez dans votre lettre continue. Je ne me figure pas que le retour de C[apelle] puisse apporter rien de nouveau, ou qui changeât la situation – ce ne sera que la continuation de ce système d'un silence obstiné.
Dans lespérance de nous revoir bientôt il faut réserver tout ce que nous pouvons avoir à nous dire dessentiel à nos entretiens. On est trop gêné par lettres et on ne peut jamais sexpliquer dune manière satisfaisante.
Depuis jeudi je nai rien pu apprendre de nouveau sur la paix et la guerre. Les députés sont toujours ici, la nouvelle capitulation pour les troupes nétant pas encore ratifiée.
Jai vu le jeune Bonstetten et je lai d'abord questionné, comme vous imaginez bien. Il na su me dire autre chose sinon que vous aviez lair abattue et fort ennuyée de votre séjour actuel. Prenez garde au climat contagieusement triste de ce pays. Je crois que cela se borne aux murs de G[enève] et que quelques lieues de distance en sauvent déjà. Quand pouvez-vous, sans inconvénient pour votre santé, quitter vos quartiers dhyver et aller à la campagne?
Une commère dici m'a assuré quon avait déjà depuis quelque tems attendu M. de Bonstetten et quenfin sa cousine, Mad[ame] de Watteville, lui a écrit dune manière pressante pour le faire venir – sa belle-mère a trouvé mauvais quil laissoit se morfondre son épouse future toute seule. Il paroît que dans ce mariage il n’y a pas de pas- sion violente de part ni d’autre.
Je me porte toujours bien – seulement depuis quelques jours je souffre de l’estomac, mais c’est une bagatelle. Je serai toujours prêt me mettre dans une diligence aussitôt que vous me dites que je pourrai avoir le bonheur de vous revoir et d’embrasser vos enfants. Je vous suis vraiment trop inutile à vous tous bien malgré moi. J’ai des chagrins aussi mais cela ne regarde personne.
Je m’étonne de n’apprendre rien sur votre procès. Albert n’est-il pas encore rétabli?
Adieu, chère amie. Au revoir.
Berne ce 1er mars 1812.
Voilà un retour désagréable de lhyver, je ne sais pas sil en est de même chez vous, et je pense quà lépoque de lannée où nous sommes, cela ne sauroit être de longue durée.
Chère amie, jattends chaque courrier avec une grande impatience les nouvelles de votre santé – ce sont au fond les seules qui mintéressent dans ce moment. Jespère apprendre aujourdhui que ce mieux dont vous parlez dans votre lettre continue. Je ne me figure pas que le retour de C[apelle] puisse apporter rien de nouveau, ou qui changeât la situation – ce ne sera que la continuation de ce système d'un silence obstiné.
Dans lespérance de nous revoir bientôt il faut réserver tout ce que nous pouvons avoir à nous dire dessentiel à nos entretiens. On est trop gêné par lettres et on ne peut jamais sexpliquer dune manière satisfaisante.
Depuis jeudi je nai rien pu apprendre de nouveau sur la paix et la guerre. Les députés sont toujours ici, la nouvelle capitulation pour les troupes nétant pas encore ratifiée.
Jai vu le jeune Bonstetten et je lai d'abord questionné, comme vous imaginez bien. Il na su me dire autre chose sinon que vous aviez lair abattue et fort ennuyée de votre séjour actuel. Prenez garde au climat contagieusement triste de ce pays. Je crois que cela se borne aux murs de G[enève] et que quelques lieues de distance en sauvent déjà. Quand pouvez-vous, sans inconvénient pour votre santé, quitter vos quartiers dhyver et aller à la campagne?
Une commère dici m'a assuré quon avait déjà depuis quelque tems attendu M. de Bonstetten et quenfin sa cousine, Mad[ame] de Watteville, lui a écrit dune manière pressante pour le faire venir – sa belle-mère a trouvé mauvais quil laissoit se morfondre son épouse future toute seule. Il paroît que dans ce mariage il n’y a pas de pas- sion violente de part ni d’autre.
Je me porte toujours bien – seulement depuis quelques jours je souffre de l’estomac, mais c’est une bagatelle. Je serai toujours prêt me mettre dans une diligence aussitôt que vous me dites que je pourrai avoir le bonheur de vous revoir et d’embrasser vos enfants. Je vous suis vraiment trop inutile à vous tous bien malgré moi. J’ai des chagrins aussi mais cela ne regarde personne.
Je m’étonne de n’apprendre rien sur votre procès. Albert n’est-il pas encore rétabli?
Adieu, chère amie. Au revoir.
· Übersetzung , 01.03.1812
· Pange, Pauline de: August Wilhelm Schlegel und Frau von Staël. Eine schicksalhafte Begegnung. Nach unveröffentlichten Briefen erzählt von Pauline Gräfin de Pange. Dt. Ausg. von Willy Grabert. Hamburg 1940, S. 295–296.
×
×