• August Wilhelm von Schlegel to Anne Louise Germaine de Staël-Holstein

  • Place of Dispatch: Wien · Place of Destination: Unknown · Date: 29.06.1812
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Place of Dispatch: Wien
  • Place of Destination: Unknown
  • Date: 29.06.1812
    Printed Text
  • Bibliography: Pange, Pauline de: Auguste-Guillaume Schlegel et Madame de Staël d’apres des documents inédits. Paris 1938, S. 383‒384.
  • Incipit: „Ce 29 juin, lundi matin [1812].
    Chère amie, il faut prendre patience, c’est encore un jour de fête et cela pourroit causer [...]“
    Language
  • French
Ce 29 juin, lundi matin [1812].
Chère amie, il faut prendre patience, cest encore un jour de fête et cela pourroit causer des délais. Du reste, autant que nous navons pas les passeports de M. de St[aël], il ny a pas de tems de perdu pour le grand voyage et pourvu que vous soyez tolérablement, il est indifférent dêtre à Brünn ou dans tel autre endroit.
Jaurois voulu amener Ug[inet] chez M. de Bunge, pour lui donner des renseignements ultérieurs et lui montrer la note des personnes de votre suite avec les signalements composés daprès les passeports suisses. Mais jai été chez lui plusieurs fois hier, après-dîner et soir, sans le trouver seulement ce matin jai appris quil étoit allé à la campagne et je lai envoyé chercher.
Je viens de chez M. de Bunge avec qui jai causé à fond sur votre affaire. Il vouloit se rendre à la Chancellerie dEtat, car comme ambassadeur il na aucun rapport officiel avec le ministre de la police; dailleurs la chose nest pas du ressort de M. de Hager, le passeport quon na pas trouvé suffisant ayant été délivré par une autorité supérieure. La police ne peut faire autre chose que certifier quil ny a point obstacle civil, par exemple des dettes, pour quune personne parte.
Je retournerai chez votre ambassadeur à midi lorsquil pourra avoir fait sa course et il men dira le résultat.
Il est fâcheux que vous ayez eu si peu de tems pour nous écrire, car vos deux lettres ne laissent pas que dêtre extrêmement vagues et confuses, et quoique jaye beaucoup étudié la mienne il y a des choses que je ne sais pas mexpliquer. Il auroit mieux valu que vous eussiez écrit à M. de Bunge une lettre dans les formes les plus officielles, contenant un exposé clair et détaillé de toute la difficulté quon vous fait, et quil eût pu produire dans sa démarche. Croyez-moi, il faut traiter les affaires avec le plus grand sang-froid et avec toute la méthode imaginable. Cest uniquement cette inexactitude des données qui cause le délai actuel.
A 5 heures. – Je suis désolé, chère amie, de devoir vous annoncer que la démarche de M. de B[unge] a été infructueuse. On lui a dit que dans toute votre route vous néprouveriez aucune difficulté, ni vous ni votre suite, à lexception dune seule personne quon sobstine à ne pas vouloir reconnoître comme y étant comprise, que cette personne ayant pris un pp [passeport] ou un visa pour une autre route ne pourroit pas aller sur celle de la Gallicie. Le chef actuel, en absence de M. de Mett[ernich], a dit qu’il agissoit par des ordres supérieurs et qu’on n’obtiendroit jamais ce point-là. Il est fâcheux que M. de Mett[ernich] ne soit pas ici, parce qu’on auroit su d’abord à quoi s’en tenir en dernier résultat. M. de G[enz] doute qu’il puisse lever cette difficulté. Si M. de Mett[ernich] restoit à Prague je lui aurois bien envoyé une estafette; mais il s’en va demain en suivant l’Empereur d’Autriche à Carlsbad, à Eger, ensuite à l’une des terres d’où il ne pourra être de retour ici que le 10 juillet au plus tôt. La réponse à une lettre qu’on lui écriroit arriveroit donc probablement plus tard que lui-même. D’ailleurs il disoit avec raison qu’il ne peut rien répondre de définitif sans avoir entendu le rapport de la Chancellerie d’Etat.
Cependant je vous conjure de vous tranquilliser: il n’y a point de tems de perdu puisque les pp [passeports] de M. de St[aël] ne sont pas encore arrivés. On est intéressé à lever toutes les difficultés qui s’opposeroient à la continuation de votre voyage – mais il y a tel point sur lequel on ne cédera point. Vous verrez cela bien plus clairement en recevant la lettre de M. de B[unge], qui m’a dit qu’il lui étoit impossible de vous écrire aujourd’hui, mais qu’il le feroit infailliblement demain.
Depuis que j’ai reçu votre lettre hier je ne me suis pas occupé un seul instant d’autre chose que de votre affaire – peut-être seroit-ce utile que je vinsse moi-même à Br[ünn] pour discuter nos projets ultérieurs; mais en tout cas j’aurois encore à voir des personnes ce soir et demain – je ne suis donc pas sûr du temps de mon départ, ni même si je ne trouverai pas plus nécessaire de rester ici. La principale utilité seroit de vous dire mille choses qu’on ne peut pas écrire par la poste. Mais au nom du ciel soyez convaincue que le sang-froid et la présence d’esprit est la seule chose qui fasse avancer les affaires et qu’on ne fait rien avec tout le reste.
Eug[ène] sort de chez moi; il n’a pas encore votre lettre et peut-être ne pourra-t-il pas l’avoir, les bureaux étant fermés aujourd’hui.
Ce 29 juin, lundi matin [1812].
Chère amie, il faut prendre patience, cest encore un jour de fête et cela pourroit causer des délais. Du reste, autant que nous navons pas les passeports de M. de St[aël], il ny a pas de tems de perdu pour le grand voyage et pourvu que vous soyez tolérablement, il est indifférent dêtre à Brünn ou dans tel autre endroit.
Jaurois voulu amener Ug[inet] chez M. de Bunge, pour lui donner des renseignements ultérieurs et lui montrer la note des personnes de votre suite avec les signalements composés daprès les passeports suisses. Mais jai été chez lui plusieurs fois hier, après-dîner et soir, sans le trouver seulement ce matin jai appris quil étoit allé à la campagne et je lai envoyé chercher.
Je viens de chez M. de Bunge avec qui jai causé à fond sur votre affaire. Il vouloit se rendre à la Chancellerie dEtat, car comme ambassadeur il na aucun rapport officiel avec le ministre de la police; dailleurs la chose nest pas du ressort de M. de Hager, le passeport quon na pas trouvé suffisant ayant été délivré par une autorité supérieure. La police ne peut faire autre chose que certifier quil ny a point obstacle civil, par exemple des dettes, pour quune personne parte.
Je retournerai chez votre ambassadeur à midi lorsquil pourra avoir fait sa course et il men dira le résultat.
Il est fâcheux que vous ayez eu si peu de tems pour nous écrire, car vos deux lettres ne laissent pas que dêtre extrêmement vagues et confuses, et quoique jaye beaucoup étudié la mienne il y a des choses que je ne sais pas mexpliquer. Il auroit mieux valu que vous eussiez écrit à M. de Bunge une lettre dans les formes les plus officielles, contenant un exposé clair et détaillé de toute la difficulté quon vous fait, et quil eût pu produire dans sa démarche. Croyez-moi, il faut traiter les affaires avec le plus grand sang-froid et avec toute la méthode imaginable. Cest uniquement cette inexactitude des données qui cause le délai actuel.
A 5 heures. – Je suis désolé, chère amie, de devoir vous annoncer que la démarche de M. de B[unge] a été infructueuse. On lui a dit que dans toute votre route vous néprouveriez aucune difficulté, ni vous ni votre suite, à lexception dune seule personne quon sobstine à ne pas vouloir reconnoître comme y étant comprise, que cette personne ayant pris un pp [passeport] ou un visa pour une autre route ne pourroit pas aller sur celle de la Gallicie. Le chef actuel, en absence de M. de Mett[ernich], a dit qu’il agissoit par des ordres supérieurs et qu’on n’obtiendroit jamais ce point-là. Il est fâcheux que M. de Mett[ernich] ne soit pas ici, parce qu’on auroit su d’abord à quoi s’en tenir en dernier résultat. M. de G[enz] doute qu’il puisse lever cette difficulté. Si M. de Mett[ernich] restoit à Prague je lui aurois bien envoyé une estafette; mais il s’en va demain en suivant l’Empereur d’Autriche à Carlsbad, à Eger, ensuite à l’une des terres d’où il ne pourra être de retour ici que le 10 juillet au plus tôt. La réponse à une lettre qu’on lui écriroit arriveroit donc probablement plus tard que lui-même. D’ailleurs il disoit avec raison qu’il ne peut rien répondre de définitif sans avoir entendu le rapport de la Chancellerie d’Etat.
Cependant je vous conjure de vous tranquilliser: il n’y a point de tems de perdu puisque les pp [passeports] de M. de St[aël] ne sont pas encore arrivés. On est intéressé à lever toutes les difficultés qui s’opposeroient à la continuation de votre voyage – mais il y a tel point sur lequel on ne cédera point. Vous verrez cela bien plus clairement en recevant la lettre de M. de B[unge], qui m’a dit qu’il lui étoit impossible de vous écrire aujourd’hui, mais qu’il le feroit infailliblement demain.
Depuis que j’ai reçu votre lettre hier je ne me suis pas occupé un seul instant d’autre chose que de votre affaire – peut-être seroit-ce utile que je vinsse moi-même à Br[ünn] pour discuter nos projets ultérieurs; mais en tout cas j’aurois encore à voir des personnes ce soir et demain – je ne suis donc pas sûr du temps de mon départ, ni même si je ne trouverai pas plus nécessaire de rester ici. La principale utilité seroit de vous dire mille choses qu’on ne peut pas écrire par la poste. Mais au nom du ciel soyez convaincue que le sang-froid et la présence d’esprit est la seule chose qui fasse avancer les affaires et qu’on ne fait rien avec tout le reste.
Eug[ène] sort de chez moi; il n’a pas encore votre lettre et peut-être ne pourra-t-il pas l’avoir, les bureaux étant fermés aujourd’hui.
· Übersetzung , 29.06.1812
· Pange, Pauline de: August Wilhelm Schlegel und Frau von Staël. Eine schicksalhafte Begegnung. Nach unveröffentlichten Briefen erzählt von Pauline Gräfin de Pange. Dt. Ausg. von Willy Grabert. Hamburg 1940, S. 309‒311.
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