Monsieur
Vous avez bien voulu vous donner la peine de refuter dans le feuilleton du Publiciste du 1er Mai [1810] une observation que jʼai faite sur lʼIphigénie de Racine dans un Cours général de littérature dramatique, écrit en allemand. Dans les feuilletons du 3 et 13 Mai vous mʼavez fait lʼhonneur, sans me nommer, de transcrire exactement, à lʼexception de quelques phrases mal comprises, ce que je dis dans le même livre (T. II p. 181 et 242 et suivants) sur les Horaces et les Fourberies de Scapin. Je dois me feliciter assurément dʼavoir trouvé en vous un lecteur qui de toutes les façons sait si bien mettre [2] à profit ce quʼil vient de lire. Cependant, comme mon ouvrage se traduit actuellement en françois, vos feuilletons peuvent avoir lʼinconvénient que les lecteurs de la traduction, si elle en trouve, se rappelleront peut-être dʼavoir déjà lu les mêmes choses dans un journal et quʼils mʼaccuseront en même tems et de mʼêtre éloigné des opinions les plus généralement reçues, et de répéter ce que dʼautres, en France, avoient dit avant moi. Je vous propose donc de vous borner à lʼun des deux procédés que vous avez adoptés à mon égard: attaquer ou copier mon livre avant quʼon le connoisse; je ne vous cache pas que dans lʼalternative je preférerois la refutation au plagiat.
Jʼai lʼhonneur – – –
A.W.S.[chlegel]