1817
Ce n’est pas pour faire des Complimens de Condoléance que j’ose vous écrire dans un moment de douleur tel qu’une si grande et irreparable perte doit causer, mais pour vous prier en grâce de calmer mes inquiétudes en me donnant des nouvelles de toute cette famille à laquelle je pense sans [2] cesse. Il est trop pénible pour moi de n’en rien savoir que par la voix publique; & quoique dans ce moment ci, il n’est pas possible qu’ils puissent penser à moi, il viendra j’espère un tems ou ils se rappelleront de celle que votre chère et excellente amie, a honorée de sa bienveillance, & qui [3] à toujours eu pour elle en retour toute l’affection qu’elle meritait autant que l’admiration. Alors je voudrais que ceux qui lui appartenant sachent tout ce que j’ai senti pour eux. J’ai trop soufferte moi même pour ne pas frémir quand je pense à leur douleur. Ayez je vous en prie la bonté de m’écrire en detail, surtout parlez [4] moi de la Duchesse. – Pardonnez, je vous supplie la liberté que je prends de vous importuner – Je suis sure que vous en respecterez les motifs – Mon Mari vous dit bien des choses – je vous prie de croire à tous les sentimens
de Votre Dévouée
Servante
Priscilla Burghersh
Je prie ma sœur de vous faire parvenir cette lettre ne sachent pas si vous restez toujours Rue Royale