• Albertine Ida Gustavine de Broglie to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 15. Oktober [1819]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 15. Oktober [1819]
  • Notations: Empfangsort und Datum (Jahr) erschlossen. – Datierung durch archivalische Notiz auf der Handschrift.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.24
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 20,3 x 15,8 cm
  • Incipit: „[1] Paris 15 Octobre
    Je vous remercie cher ami, de tous les détails que vous me donnez sur votre affaire. Mes [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Paris 15 Octobre
Je vous remercie cher ami, de tous les détails que vous me donnez sur votre affaire. Mes voeux sont pour que cela se termine sans argent et sans bruit le plutôt possible. Je nʼai pas encore lu
votre brochure Indienne parceque je suis dans les embarras de lʼarrivée et de lʼétablissement. Mon mari est un peu souffrant aussi ce qui mʼa fort agitée, il tousse beaucoup et la vie quʼil mene est très fatigante ce qui me donne par fois des inquietudes sur sa poitrine, mais jʼespère quʼelles ne sont pas fondées. Vous nʼaimez pas la politique ainsi je ne vous en parlerai pas la nôtre nʼest pas fort gaie nos ministres ont bien de la peine à se tenir sur leurs [2] jambes. Votre congrès de Carlsbad ne nous réjouit pas, mais vous aimez peut être encore moins parler de la politique dʼAllemagne que de la nôtre ainsi laissons cela. Vous etes curieux du sallon, jʼy ai été avec Mr de Forbin je ne mʼy entends gueres comme vous savez. lui en est enchanté mais cʼest son metier comme directeur. Il y a une quantité de tableaux de guerre très vantes entre autres des capucins de Granet qui me paroissent en effet un chef dʼoeuvre. Mais je nʼaime gueres les tableaux de genre, je demande surtout à la peinture de mʼelever au dessus de ce qui est et non de me le representer servilement. Des tableaux dʼhistoire il y en a beaucoup de mauvais, il y en a pourtant un de Gustave Vasa benissant son peuple avant de mourir qui est beau et touchant. Gros a fait un départ de la Dsse dʼAngoulème à Bordeaux que lʼon [3] admire beaucoup mais où Mr Mathieu de Montmorency a lʼair dʼun comedien de province. Il y a une Psyché que tout le monde adore mais qui me paroit trop sucrée en général il y a des sujets spirituels, trop spirituels peut être, mais il ne me paroit pas quʼil y ait de poesie ni de couleur, qui est la verve de la peinture. dans tout cela au reste je suis trop mauvais juge. Nous lʼadmirons beaucoup ici, nous nous fesons beaucoup de compliments à nous mêmes. Ce qui étoit vraiment admirable dʼun genre plus prosaique cʼétoient les produits de lʼindustrie nationale. Le Roi a en chanté tout les marchands et les manufacturiers par lʼattention et la grace de ses observations. Mr de Barante pretend quʼil faudroit exposer la traduction de la Jerusalem délivree de Baour Lormian parmi les produits de lʼIndustrie nationale. Je ne lʼai pas lue toute entière mais ce que jʼen ai lu répond à cette [4] idée ce sont des vers aussi bien faits que les bas de fil a 100 fr mais il nʼy a pas plus dʼinspiration dans celui qui fait les uns que les autres. Dans lʼépisode de Clorinde il a traduit réspondé la feroce par lui répond lʼamazone. Voilà toutes nos nouvelles litteraires il y a une nouvelle actrice quʼon dit originale mais que je nʼai pas encore vue. Il y a maintenant ici plusieurs Anglois mais du reste Paris est solitaire. Jʼai commencé Herder mais la forme du dialogue est facheuse. À propos Mlle Zeuner est ici je lʼai vue lʼautre jour elle mʼa beaucoup demandé de vos nouvelles. Mr de Forbin me charge de vous dire mille choses. Je nʼai pas vu Mr de Montlosier. Je finis mon long bavardage cʼest pour vous engager à mʼécrire souvent. Adieu cher ami je voudrois bien avoir votre avis sur la notice de Mde Necker écrivez moi là dessus.
[1] Paris 15 Octobre
Je vous remercie cher ami, de tous les détails que vous me donnez sur votre affaire. Mes voeux sont pour que cela se termine sans argent et sans bruit le plutôt possible. Je nʼai pas encore lu
votre brochure Indienne parceque je suis dans les embarras de lʼarrivée et de lʼétablissement. Mon mari est un peu souffrant aussi ce qui mʼa fort agitée, il tousse beaucoup et la vie quʼil mene est très fatigante ce qui me donne par fois des inquietudes sur sa poitrine, mais jʼespère quʼelles ne sont pas fondées. Vous nʼaimez pas la politique ainsi je ne vous en parlerai pas la nôtre nʼest pas fort gaie nos ministres ont bien de la peine à se tenir sur leurs [2] jambes. Votre congrès de Carlsbad ne nous réjouit pas, mais vous aimez peut être encore moins parler de la politique dʼAllemagne que de la nôtre ainsi laissons cela. Vous etes curieux du sallon, jʼy ai été avec Mr de Forbin je ne mʼy entends gueres comme vous savez. lui en est enchanté mais cʼest son metier comme directeur. Il y a une quantité de tableaux de guerre très vantes entre autres des capucins de Granet qui me paroissent en effet un chef dʼoeuvre. Mais je nʼaime gueres les tableaux de genre, je demande surtout à la peinture de mʼelever au dessus de ce qui est et non de me le representer servilement. Des tableaux dʼhistoire il y en a beaucoup de mauvais, il y en a pourtant un de Gustave Vasa benissant son peuple avant de mourir qui est beau et touchant. Gros a fait un départ de la Dsse dʼAngoulème à Bordeaux que lʼon [3] admire beaucoup mais où Mr Mathieu de Montmorency a lʼair dʼun comedien de province. Il y a une Psyché que tout le monde adore mais qui me paroit trop sucrée en général il y a des sujets spirituels, trop spirituels peut être, mais il ne me paroit pas quʼil y ait de poesie ni de couleur, qui est la verve de la peinture. dans tout cela au reste je suis trop mauvais juge. Nous lʼadmirons beaucoup ici, nous nous fesons beaucoup de compliments à nous mêmes. Ce qui étoit vraiment admirable dʼun genre plus prosaique cʼétoient les produits de lʼindustrie nationale. Le Roi a en chanté tout les marchands et les manufacturiers par lʼattention et la grace de ses observations. Mr de Barante pretend quʼil faudroit exposer la traduction de la Jerusalem délivree de Baour Lormian parmi les produits de lʼIndustrie nationale. Je ne lʼai pas lue toute entière mais ce que jʼen ai lu répond à cette [4] idée ce sont des vers aussi bien faits que les bas de fil a 100 fr mais il nʼy a pas plus dʼinspiration dans celui qui fait les uns que les autres. Dans lʼépisode de Clorinde il a traduit réspondé la feroce par lui répond lʼamazone. Voilà toutes nos nouvelles litteraires il y a une nouvelle actrice quʼon dit originale mais que je nʼai pas encore vue. Il y a maintenant ici plusieurs Anglois mais du reste Paris est solitaire. Jʼai commencé Herder mais la forme du dialogue est facheuse. À propos Mlle Zeuner est ici je lʼai vue lʼautre jour elle mʼa beaucoup demandé de vos nouvelles. Mr de Forbin me charge de vous dire mille choses. Je nʼai pas vu Mr de Montlosier. Je finis mon long bavardage cʼest pour vous engager à mʼécrire souvent. Adieu cher ami je voudrois bien avoir votre avis sur la notice de Mde Necker écrivez moi là dessus.
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