Dites moi cher ami pourquoi nous sommes depuis si long tems sans nouvelles de vous. Auguste qui est arrivé ici depuis trois semaines se plaint aussi de votre silence nous nʼy comprenions rien, et cela nous inquiète car vous nʼetes pas un paresseux comme nous et vous etes en général très fidele correspondant. Auguste a rapporté beaucoup de profit de son voyage, il a vu un spectacle bien animé bien curieux, nous lʼengageons a rédiger ses impressions et a les écrire, il est mieux de santé et de [2] disposition morale quʼil nʼétoit avant de partir. Nous avons mené tout lʼété une vie bien tranquille et bien solitaire, je mʼen suis trouvée à merveille, je ne sais si jʼai vieilli mais le besoin de mouvement exterieur est beaucoup diminué en moi, excepté quelques jours pendant les quels jʼai ete inquietee de mes enfants qui ont été assez malades et sont à present très bien, je nʼai eu que des impressions fort douces cet été. Aussi cʼest avec chagrin que je mʼacheminerai dans trois semaines vers Paris. La politique me tourmente et mʼirrite [3] vous avez vu tout ce quʼon a essaye pour essayer dʼimpliquer tous les gens que jʼaime et que je connois dans ces infames proces. La societé sera intenable, on ne peut pas se rencontrer et discuter tranquillement avec des gens qui veulent couper le cou à tous vos amis. Et quand on pense que Mathieu est à la tête de tout cela, et quʼon ne peut rien faire arriver à son esprit qui nʼécoute pas et à sa conscience qui est fermée! Vous seriez content dʼAlphonse, il est meilleur enfant plus animé quʼil [4] nʼétoit, mais malheureusement plus anime aussi retardé que jamais pour lʼinstruction. Vous ne nous trouvez pas un precepteur admirable nous en aurions bien besoin. Victor est très bien, il a pris grand gout à la metaphisique ainsi nous aurions des discussions à nʼen plus finir mais vous nous mepriseriez profondement du haut de votre metaphisique à cent tetes et à cent bras. Adieu cher ami ecrivez nous donc je fais tous les jours une querelle à votre buste qui préside à nos festins cʼest mal de nous oublier ainsi car nous vous aimons tous très tendrement.
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Albertine Ida Gustavine de Broglie to August Wilhelm von Schlegel
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Place of Dispatch: Coppet GND · Place of Destination: Bonn GND · Date: 5. November [1822]
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Metadata Concerning Header
- Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie
- Recipient: August Wilhelm von Schlegel
- Place of Dispatch: Coppet GND
- Place of Destination: Bonn GND
- Date: 5. November [1822]
- Notations: Absende- und Empfangsort sowie Datum (Jahr) erschlossen. − Datierung durch archivalische Notiz auf der Handschrift und die Englandreise von Auguste de Staël.
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Manuscript
- Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
- OAI Id: DE-611-38973
- Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.41
- Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
- Format: 18,6 x 11,7 cm
- Incipit: „[1] 5. Novbre
Dites moi cher ami pourquoi nous sommes depuis si long tems sans nouvelles de vous. Auguste qui est [...]“
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Language
- French
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Editors
- Golyschkin, Ruth
- Stieglitz, Clara
[1] 5. Novbre
Dites moi cher ami pourquoi nous sommes depuis si long tems sans nouvelles de vous. Auguste qui est arrivé ici depuis trois semaines se plaint aussi de votre silence nous nʼy comprenions rien, et cela nous inquiète car vous nʼetes pas un paresseux comme nous et vous etes en général très fidele correspondant. Auguste a rapporté beaucoup de profit de son voyage, il a vu un spectacle bien animé bien curieux, nous lʼengageons a rédiger ses impressions et a les écrire, il est mieux de santé et de [2] disposition morale quʼil nʼétoit avant de partir. Nous avons mené tout lʼété une vie bien tranquille et bien solitaire, je mʼen suis trouvée à merveille, je ne sais si jʼai vieilli mais le besoin de mouvement exterieur est beaucoup diminué en moi, excepté quelques jours pendant les quels jʼai ete inquietee de mes enfants qui ont été assez malades et sont à present très bien, je nʼai eu que des impressions fort douces cet été. Aussi cʼest avec chagrin que je mʼacheminerai dans trois semaines vers Paris. La politique me tourmente et mʼirrite [3] vous avez vu tout ce quʼon a essaye pour essayer dʼimpliquer tous les gens que jʼaime et que je connois dans ces infames proces. La societé sera intenable, on ne peut pas se rencontrer et discuter tranquillement avec des gens qui veulent couper le cou à tous vos amis. Et quand on pense que Mathieu est à la tête de tout cela, et quʼon ne peut rien faire arriver à son esprit qui nʼécoute pas et à sa conscience qui est fermée! Vous seriez content dʼAlphonse, il est meilleur enfant plus animé quʼil [4] nʼétoit, mais malheureusement plus anime aussi retardé que jamais pour lʼinstruction. Vous ne nous trouvez pas un precepteur admirable nous en aurions bien besoin. Victor est très bien, il a pris grand gout à la metaphisique ainsi nous aurions des discussions à nʼen plus finir mais vous nous mepriseriez profondement du haut de votre metaphisique à cent tetes et à cent bras. Adieu cher ami ecrivez nous donc je fais tous les jours une querelle à votre buste qui préside à nos festins cʼest mal de nous oublier ainsi car nous vous aimons tous très tendrement.
Dites moi cher ami pourquoi nous sommes depuis si long tems sans nouvelles de vous. Auguste qui est arrivé ici depuis trois semaines se plaint aussi de votre silence nous nʼy comprenions rien, et cela nous inquiète car vous nʼetes pas un paresseux comme nous et vous etes en général très fidele correspondant. Auguste a rapporté beaucoup de profit de son voyage, il a vu un spectacle bien animé bien curieux, nous lʼengageons a rédiger ses impressions et a les écrire, il est mieux de santé et de [2] disposition morale quʼil nʼétoit avant de partir. Nous avons mené tout lʼété une vie bien tranquille et bien solitaire, je mʼen suis trouvée à merveille, je ne sais si jʼai vieilli mais le besoin de mouvement exterieur est beaucoup diminué en moi, excepté quelques jours pendant les quels jʼai ete inquietee de mes enfants qui ont été assez malades et sont à present très bien, je nʼai eu que des impressions fort douces cet été. Aussi cʼest avec chagrin que je mʼacheminerai dans trois semaines vers Paris. La politique me tourmente et mʼirrite [3] vous avez vu tout ce quʼon a essaye pour essayer dʼimpliquer tous les gens que jʼaime et que je connois dans ces infames proces. La societé sera intenable, on ne peut pas se rencontrer et discuter tranquillement avec des gens qui veulent couper le cou à tous vos amis. Et quand on pense que Mathieu est à la tête de tout cela, et quʼon ne peut rien faire arriver à son esprit qui nʼécoute pas et à sa conscience qui est fermée! Vous seriez content dʼAlphonse, il est meilleur enfant plus animé quʼil [4] nʼétoit, mais malheureusement plus anime aussi retardé que jamais pour lʼinstruction. Vous ne nous trouvez pas un precepteur admirable nous en aurions bien besoin. Victor est très bien, il a pris grand gout à la metaphisique ainsi nous aurions des discussions à nʼen plus finir mais vous nous mepriseriez profondement du haut de votre metaphisique à cent tetes et à cent bras. Adieu cher ami ecrivez nous donc je fais tous les jours une querelle à votre buste qui préside à nos festins cʼest mal de nous oublier ainsi car nous vous aimons tous très tendrement.
[1] 5. Novbre
Dites moi cher ami pourquoi nous sommes depuis si long tems sans nouvelles de vous. Auguste qui est arrivé ici depuis trois semaines se plaint aussi de votre silence nous nʼy comprenions rien, et cela nous inquiète car vous nʼetes pas un paresseux comme nous et vous etes en général très fidele correspondant. Auguste a rapporté beaucoup de profit de son voyage, il a vu un spectacle bien animé bien curieux, nous lʼengageons a rédiger ses impressions et a les écrire, il est mieux de santé et de [2] disposition morale quʼil nʼétoit avant de partir. Nous avons mené tout lʼété une vie bien tranquille et bien solitaire, je mʼen suis trouvée à merveille, je ne sais si jʼai vieilli mais le besoin de mouvement exterieur est beaucoup diminué en moi, excepté quelques jours pendant les quels jʼai ete inquietee de mes enfants qui ont été assez malades et sont à present très bien, je nʼai eu que des impressions fort douces cet été. Aussi cʼest avec chagrin que je mʼacheminerai dans trois semaines vers Paris. La politique me tourmente et mʼirrite [3] vous avez vu tout ce quʼon a essaye pour essayer dʼimpliquer tous les gens que jʼaime et que je connois dans ces infames proces. La societé sera intenable, on ne peut pas se rencontrer et discuter tranquillement avec des gens qui veulent couper le cou à tous vos amis. Et quand on pense que Mathieu est à la tête de tout cela, et quʼon ne peut rien faire arriver à son esprit qui nʼécoute pas et à sa conscience qui est fermée! Vous seriez content dʼAlphonse, il est meilleur enfant plus animé quʼil [4] nʼétoit, mais malheureusement plus anime aussi retardé que jamais pour lʼinstruction. Vous ne nous trouvez pas un precepteur admirable nous en aurions bien besoin. Victor est très bien, il a pris grand gout à la metaphisique ainsi nous aurions des discussions à nʼen plus finir mais vous nous mepriseriez profondement du haut de votre metaphisique à cent tetes et à cent bras. Adieu cher ami ecrivez nous donc je fais tous les jours une querelle à votre buste qui préside à nos festins cʼest mal de nous oublier ainsi car nous vous aimons tous très tendrement.
Dites moi cher ami pourquoi nous sommes depuis si long tems sans nouvelles de vous. Auguste qui est arrivé ici depuis trois semaines se plaint aussi de votre silence nous nʼy comprenions rien, et cela nous inquiète car vous nʼetes pas un paresseux comme nous et vous etes en général très fidele correspondant. Auguste a rapporté beaucoup de profit de son voyage, il a vu un spectacle bien animé bien curieux, nous lʼengageons a rédiger ses impressions et a les écrire, il est mieux de santé et de [2] disposition morale quʼil nʼétoit avant de partir. Nous avons mené tout lʼété une vie bien tranquille et bien solitaire, je mʼen suis trouvée à merveille, je ne sais si jʼai vieilli mais le besoin de mouvement exterieur est beaucoup diminué en moi, excepté quelques jours pendant les quels jʼai ete inquietee de mes enfants qui ont été assez malades et sont à present très bien, je nʼai eu que des impressions fort douces cet été. Aussi cʼest avec chagrin que je mʼacheminerai dans trois semaines vers Paris. La politique me tourmente et mʼirrite [3] vous avez vu tout ce quʼon a essaye pour essayer dʼimpliquer tous les gens que jʼaime et que je connois dans ces infames proces. La societé sera intenable, on ne peut pas se rencontrer et discuter tranquillement avec des gens qui veulent couper le cou à tous vos amis. Et quand on pense que Mathieu est à la tête de tout cela, et quʼon ne peut rien faire arriver à son esprit qui nʼécoute pas et à sa conscience qui est fermée! Vous seriez content dʼAlphonse, il est meilleur enfant plus animé quʼil [4] nʼétoit, mais malheureusement plus anime aussi retardé que jamais pour lʼinstruction. Vous ne nous trouvez pas un precepteur admirable nous en aurions bien besoin. Victor est très bien, il a pris grand gout à la metaphisique ainsi nous aurions des discussions à nʼen plus finir mais vous nous mepriseriez profondement du haut de votre metaphisique à cent tetes et à cent bras. Adieu cher ami ecrivez nous donc je fais tous les jours une querelle à votre buste qui préside à nos festins cʼest mal de nous oublier ainsi car nous vous aimons tous très tendrement.
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Index
Names
- Broglie, Achille-Léon-Victor de ( , GND , )
- Broglie, Albert de ( , GND )
- Broglie, Albertine Ida Gustavine de ( , GND , )
- Broglie, Pauline Éleonore de ( , GND , )
- Haussonville, Louise de Cléron dʼ ( , GND , )
- Montmorency, Mathieu Jean Félicité de ( , GND , )
- Rocca, Louis Alphonse de ( , GND , )
- Staël-Holstein, Auguste Louis de ( , GND , )