Auguste vous a écrit pour vous annoncer son mariage, cher ami, mais ce mariage vient dʼêtre accroché par un triste incident. Auguste est tombé malade, non pas gravement, jʼespère, mais enfin, il a une fievre catarrhale qui traîne en longueur et retarde son mariage et le voyage en Italie quʼil devoit faire. Je me vois forcé de partir dans huit jours pour la session, et je suis bien triste de laisser [2] Auguste encore souffrant, sʼil lʼétoit davantage je ne mʼen irois pas. Mais jʼespère bien que ce ne sera pas le cas. Son mariage est du reste un bien heureux évenement pour notre famille, la personne et la famille quʼil a choisie sont tels que nous pourrions les désirer. Mlle Vernet joint à des sentimens très serieux un esprit très vif et très original. Elle a le désir de developper son esprit et dʼentrer dans toutes nos idées. [3] Je voudrois bien cher ami que vous vinssiez voir ce nouvel interieur sur le quel la bénédiction de Dieu reposera jʼespère. Mais faites des voeux pour la prompte guerison de ce cher Auguste. Mes enfants grandissent et deviennent très intelligents. Je voudrois bien que vous les connussiez. Adieu, cher ami, ecrivez moi à Paris, ne nous oubliez pas, car plus on avance dans la vie, plus on a le besoin de conserver les souvenirs du passé
mille tendre amitiés
[4] Monsieur
Monsieur. A. W. de Schlegel.
Province Prussienne du Rhin
à Bonn