• August Wilhelm von Schlegel to East India Company (London)

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: London · Date: [Ende 1829]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
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    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: East India Company (London)
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: London
  • Date: [Ende 1829]
  • Typ: Konzept
  • Notations: Französisches Konzept zum englisch ausgefertigten Brief. – Datum, Empfänger sowie Absende- und Empfangsort erschlossen. – Datierung: Schlegels „Bhagavad-Gita“, was er laut diesem Brief vor sechs Jahren übersandte, erschien erstmals 1823. Vgl. den Brief an Rosen vom 13. Januar 1830, in welchem Schlegel berichtet, er habe noch keine Antwort der East India Company erhalten.
    Manuscript
  • Provider: Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek Dresden
  • OAI Id: DE-1a-34336
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.29,Nr.92
  • Number of Pages: 3S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 22,1 x 13,2 cm
  • Incipit: „[1] Messieurs,
    J’ai eu l’honneur, il y a six ans, de Vous présenter un exemplaire de mon édition du célèbre poème [...]“
  • Editors: Förtig, Christina · Varwig, Olivia
[1] Messieurs,
J’ai eu l’honneur, il y a six ans, de Vous présenter un exemplaire de
mon édition du célèbre poème philosophique, intitulé Bhagavad-Gita: c’est-à dire, du premier livre en langue Sanscrite et en caractères Dêva nagari qui ait jamais été imprimé sur le continent de l’Europe.
Comme Vous m’avez fait l’honneur de souscrire pour
mon édition du plus ancien poème héroïque de l’Inde, du Ramayana, le premier volume qui vient de paraître, Vous aura été transmis par le libraire chargé de ce soin. J’ai expliqué l’importance de cet ouvrage et l’étendue de mon travail dans un Prospectus imprimé à Londres et dans la préface Latine dont j’ai fait précéder le texte.
Maintenant je me fais un devoir agréable de Vous faire hommage de
mon édition du Hitopadesa, composition ingénieuse de fables et de sentences morales. Cet ouvrage a servi de livre d’école dans les colléges de Fort William et de Hayleybury. Il est éminemment adapté à ce but, en supposant qu’on puisse avoir pour base de l’instruction une édition correcte.
[2] Depuis le commencement de ce siècle, des encouragemens furent accordés à l’étude du Sanscrit, soit par l’honorable Cour des Directeurs, soit par le gouvernement à Calcutta, dans la vue de former des administrateurs, des employés civils ou militaires, qui sussent les langues du pays et ne fussent pas, comme autrefois, reduits au secours des interprètes indigènes. Ce qui fut entrepris dans un but particulier, a tourné au profit de la science. Quelques savans Anglais, ensuite des savans Français et Allemands ont aprofondi le Sanscrit uniquement dans un but historique et philosophique. Vous devez voir avec satisfaction, Messieurs, que Vos intentions sont secondées par un concours du talent et de l’éd l’érudition que Vous n’avez pas immédiatement provoqué.
Il reste beaucoup à faire encore. Les livres élémentaires, surtout le dictionnaire, demandent de grands perfectionnemens. Ces perfectionnemens ne peuvent être amenées que par la publication d’un plus grand nombre de livres Sanscrits, dans des éditions rédigées d’après les principes d’une saine critique, et accompagnées des secours nécessaires pour leur intelligence.
Ceux qui voudraient mettre en doute l’utilite de l’étude du Sanscrit pour les jeunes Anglais qui se vouent à une carrière dans l’Inde, ne
[3] trahiraient que leur ignorance. Le Sanscrit est et restera toujours la clé de l’antique legislation, de la religion, des moeurs et coutumes de l’Inde: Les langues modernes du pays, qui en grande partie en sont derivées, présentent en effet peu de difficultés par leur structure; mais on ne les apprendra qu’imparfaitement si l’on ne s’est pas pénétré d’avance du génie national, empreinte en caractères ineffaçables dans cette langue-mère, oeuvre admirable de l’esprit humain.
Fier de l’approbation d’
un souverain magnanime, encouragé par un gouvernement ami des lettres, je ne Vous offre ces reflexions ainsi que le résultat de mes travaux, que pour exprimer publiquement ma reconnaissance de tout ce que Vous ou Vos devanciers avez fait pour l’avancement des connaissances humaines.
Veuillez agréer,
Messieurs, l’hommage du profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, Messieurs, Votre p
[4] [leer]
[1] Messieurs,
J’ai eu l’honneur, il y a six ans, de Vous présenter un exemplaire de
mon édition du célèbre poème philosophique, intitulé Bhagavad-Gita: c’est-à dire, du premier livre en langue Sanscrite et en caractères Dêva nagari qui ait jamais été imprimé sur le continent de l’Europe.
Comme Vous m’avez fait l’honneur de souscrire pour
mon édition du plus ancien poème héroïque de l’Inde, du Ramayana, le premier volume qui vient de paraître, Vous aura été transmis par le libraire chargé de ce soin. J’ai expliqué l’importance de cet ouvrage et l’étendue de mon travail dans un Prospectus imprimé à Londres et dans la préface Latine dont j’ai fait précéder le texte.
Maintenant je me fais un devoir agréable de Vous faire hommage de
mon édition du Hitopadesa, composition ingénieuse de fables et de sentences morales. Cet ouvrage a servi de livre d’école dans les colléges de Fort William et de Hayleybury. Il est éminemment adapté à ce but, en supposant qu’on puisse avoir pour base de l’instruction une édition correcte.
[2] Depuis le commencement de ce siècle, des encouragemens furent accordés à l’étude du Sanscrit, soit par l’honorable Cour des Directeurs, soit par le gouvernement à Calcutta, dans la vue de former des administrateurs, des employés civils ou militaires, qui sussent les langues du pays et ne fussent pas, comme autrefois, reduits au secours des interprètes indigènes. Ce qui fut entrepris dans un but particulier, a tourné au profit de la science. Quelques savans Anglais, ensuite des savans Français et Allemands ont aprofondi le Sanscrit uniquement dans un but historique et philosophique. Vous devez voir avec satisfaction, Messieurs, que Vos intentions sont secondées par un concours du talent et de l’éd l’érudition que Vous n’avez pas immédiatement provoqué.
Il reste beaucoup à faire encore. Les livres élémentaires, surtout le dictionnaire, demandent de grands perfectionnemens. Ces perfectionnemens ne peuvent être amenées que par la publication d’un plus grand nombre de livres Sanscrits, dans des éditions rédigées d’après les principes d’une saine critique, et accompagnées des secours nécessaires pour leur intelligence.
Ceux qui voudraient mettre en doute l’utilite de l’étude du Sanscrit pour les jeunes Anglais qui se vouent à une carrière dans l’Inde, ne
[3] trahiraient que leur ignorance. Le Sanscrit est et restera toujours la clé de l’antique legislation, de la religion, des moeurs et coutumes de l’Inde: Les langues modernes du pays, qui en grande partie en sont derivées, présentent en effet peu de difficultés par leur structure; mais on ne les apprendra qu’imparfaitement si l’on ne s’est pas pénétré d’avance du génie national, empreinte en caractères ineffaçables dans cette langue-mère, oeuvre admirable de l’esprit humain.
Fier de l’approbation d’
un souverain magnanime, encouragé par un gouvernement ami des lettres, je ne Vous offre ces reflexions ainsi que le résultat de mes travaux, que pour exprimer publiquement ma reconnaissance de tout ce que Vous ou Vos devanciers avez fait pour l’avancement des connaissances humaines.
Veuillez agréer,
Messieurs, l’hommage du profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, Messieurs, Votre p
[4] [leer]
· Original , [Ende 1829]
· Œuvres de M. Auguste-Guillaume de Schlegel écrites en français. Hg. v. Eduard Böcking. Bd. 3. Leipzig 1846, S. 255‒257.
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