• Pavel L. Šilling to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 20.01.1836
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
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    Metadata Concerning Header
  • Sender: Pavel L. Šilling
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 20.01.1836
  • Notations: Empfangsort erschlossen. – Zur Datierung: Der 8. Januar 1836 nach Julianischem Kalender entspricht dem 20. Januar 1836 nach Gregorianischem Kalender. Šilling verwendet beide Varianten, da im russischen Raum bis ins 20. Jahrhundert der Julianische Kalender gebräuchlich war.
    Manuscript
  • Provider: Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek Dresden
  • OAI Id: DE-611-36872
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.20,Nr.51
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 25,4 x 20,4 cm
  • Incipit: „[1] Paris le 8/20 Janvier 1836.
    Monsieur
    Paris est la ville du monde où il est le moins facile de faire ce [...]“
  • Editors: Steinbrink, Gesa · Varwig, Olivia
[1] Paris le 8/20 Janvier 1836.
Monsieur
Paris est la ville du monde où il est le moins facile de faire ce qui plait et même ce qu’on doit aussi croyez bien que si je ne Vous ai pas remercié plutôt de l’aimable et gracieuse hospitalité que Vous m’avez accordée à Bonn, ce n’est ni par oubli, ni par ingratitude; le long retard que j’ai mis à reconnaitre l’obligation, Vous montrera du moins que je ne l’ai pas oubliée. Je me suis trouvé tellement engagé dès mon arrivée ici dans un tourbillon de travaux, d’affaires et de distractions de tout genre que les jours et les mois se sont ecoulés pour ainsi dire inapperçus, et l’epoque du depart est venue sans que j’aie à beaucoup près terminé ce que je m’étais proposé de faire. Vous ecrire devait être un de mes premiers soins, pardonnez moi s’il est devenu un des derniers, et tenez moi compte au moins de ma bonne [2] volonté, en faveur des travaux auxquels j’ai consacré tous mes momens et qui je crois peuvent ne pas être inutiles.
Un des plus considerables a été le classement des medailles chinoises du Cabinet de
la Bibliotheque du Roi, dont la collection assez nombreuse ne meritait pas l’oubli dans lequel on l’avait laissée. J’en ai redigé un catalogue detaillé qui sera publié d’ici à quelque tems dans le journal asiatique & qui est destiné a figurer plus tard dans la grande numismatique chinoise à la quelle je travaille depuis plusieurs années. Toutefois, je suis loin d’avoir à me louer de tous mes rapports avec ces Messieurs de la Bibliotheque royale. Ils ont un moment voulu me traiter en véritable brocanteur de livres, mais ils s’adressaient mal et j’ai mis les rieurs de mon coté en faisant tomber sur eux tout le ridicule de ces miserables mesquineries de trafic qu’ils esperaient faire tomber sur moi. [3] En peu de mots voici l’affaire. Je fus engagé par Mr. de Humboldt quie je trouvai ici, à ceder à la Bibliotheque du Roi les doubles de ma collection tubetaine et mongole, il se chargea des premières demarches et en fit lui même la proposition au Ministère de l’instruction publique, qui l’agréa. Mais on a tellement marchandé sur le prix que j’en demandais, en offrant d’ailleurs toutes les facilités desirables pour le payement et dont j’avais déclaré d’avance que je destinais le montant à l’execution de travaux propres à faciliter l’étude des langues tubetaines et mongole; il a fallu tant de negociations et de si pauvres debats que j’ai fini par renoncer à tout arrangement & que je me suis decidé à faire don de ma collection à la Bibliotheque de l’Institut où sous bien des rapports, elle me semble plus utilement placée qu’à la Bibliotheque du Roi. J’ose donc Vous prier Monsieur, d’ajouter à toutes les bontés que Vous m’avez temoignées [4] la complaisance de faire expedier par une voie sure les cinq caisses qui renferment ces ouvrages, à l’adresse de l’Institut Royal de France par les soins de M M. Putz & Gougeon Commissionnaires de roulage à Metz. Mr. Lassen à qui j’ecris un mot à ce sujet, voudrait bien se charger de surveiller cet envois & de donner avis de son depart à Mr. Landresse sous bibliothecaire de l’Institut. Pardonnez moi, Monsieur ce dernier embarras et permettez moi de Vous renouveller l’assurance sincère de mon affectueux devouement & de la hautre consideration avec laquelle j’ai l’honneur d’être, Monsieur,
Votre
très humble & très obéissant Serviteur
Paul B
n Schilling de Canstad
[1] répondu 27 Janvier 36
[1] Paris le 8/20 Janvier 1836.
Monsieur
Paris est la ville du monde où il est le moins facile de faire ce qui plait et même ce qu’on doit aussi croyez bien que si je ne Vous ai pas remercié plutôt de l’aimable et gracieuse hospitalité que Vous m’avez accordée à Bonn, ce n’est ni par oubli, ni par ingratitude; le long retard que j’ai mis à reconnaitre l’obligation, Vous montrera du moins que je ne l’ai pas oubliée. Je me suis trouvé tellement engagé dès mon arrivée ici dans un tourbillon de travaux, d’affaires et de distractions de tout genre que les jours et les mois se sont ecoulés pour ainsi dire inapperçus, et l’epoque du depart est venue sans que j’aie à beaucoup près terminé ce que je m’étais proposé de faire. Vous ecrire devait être un de mes premiers soins, pardonnez moi s’il est devenu un des derniers, et tenez moi compte au moins de ma bonne [2] volonté, en faveur des travaux auxquels j’ai consacré tous mes momens et qui je crois peuvent ne pas être inutiles.
Un des plus considerables a été le classement des medailles chinoises du Cabinet de
la Bibliotheque du Roi, dont la collection assez nombreuse ne meritait pas l’oubli dans lequel on l’avait laissée. J’en ai redigé un catalogue detaillé qui sera publié d’ici à quelque tems dans le journal asiatique & qui est destiné a figurer plus tard dans la grande numismatique chinoise à la quelle je travaille depuis plusieurs années. Toutefois, je suis loin d’avoir à me louer de tous mes rapports avec ces Messieurs de la Bibliotheque royale. Ils ont un moment voulu me traiter en véritable brocanteur de livres, mais ils s’adressaient mal et j’ai mis les rieurs de mon coté en faisant tomber sur eux tout le ridicule de ces miserables mesquineries de trafic qu’ils esperaient faire tomber sur moi. [3] En peu de mots voici l’affaire. Je fus engagé par Mr. de Humboldt quie je trouvai ici, à ceder à la Bibliotheque du Roi les doubles de ma collection tubetaine et mongole, il se chargea des premières demarches et en fit lui même la proposition au Ministère de l’instruction publique, qui l’agréa. Mais on a tellement marchandé sur le prix que j’en demandais, en offrant d’ailleurs toutes les facilités desirables pour le payement et dont j’avais déclaré d’avance que je destinais le montant à l’execution de travaux propres à faciliter l’étude des langues tubetaines et mongole; il a fallu tant de negociations et de si pauvres debats que j’ai fini par renoncer à tout arrangement & que je me suis decidé à faire don de ma collection à la Bibliotheque de l’Institut où sous bien des rapports, elle me semble plus utilement placée qu’à la Bibliotheque du Roi. J’ose donc Vous prier Monsieur, d’ajouter à toutes les bontés que Vous m’avez temoignées [4] la complaisance de faire expedier par une voie sure les cinq caisses qui renferment ces ouvrages, à l’adresse de l’Institut Royal de France par les soins de M M. Putz & Gougeon Commissionnaires de roulage à Metz. Mr. Lassen à qui j’ecris un mot à ce sujet, voudrait bien se charger de surveiller cet envois & de donner avis de son depart à Mr. Landresse sous bibliothecaire de l’Institut. Pardonnez moi, Monsieur ce dernier embarras et permettez moi de Vous renouveller l’assurance sincère de mon affectueux devouement & de la hautre consideration avec laquelle j’ai l’honneur d’être, Monsieur,
Votre
très humble & très obéissant Serviteur
Paul B
n Schilling de Canstad
[1] répondu 27 Janvier 36
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