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Je vous regrette tant, qu’il me paraîtrait cruel que ce sentiment ne fût que de mon côté. Dans ce moment où je vais prendre la grande résolution du départ pour Londres, je sens combien vous me donniez de force, et je marche encore sur les appuis que vos entretiens m’ont laissés. Je vous ai écrit par la poste, par Binder, de toutes les manières; et j’ai encore plus pensé à vous que je ne vous ai écrit. Binder vous porte deux lettres, et Albertine vous en a envoyé une.<br>M. de Neipperg part le même jour que moi, le 25, et vous aurez par lui de nos nouvelles. J’espère ne pas partir d’ici sans vous savoir à Stralsund. Je suis inquiète de l’Allemagne: c’est devenu pour moi, par vous, et par l’enthousiasme qu’ils manifestent, une espèce de patrie. M. de Sternield m’avait mandé la victoire, et je l’ai répandu, pour contrebalancer les mauvaises nouvelles qu’on débite ici. Dites au Prince que c’est à cela qu’il faut veiller: car personne n’y prend garde, et l’on avait plutôt de l’humeur contre Sternield, et contre moi, de nos nouvelles, disait-on, exagérées: hélas! elles le sont en effet.<br>Dites à Albert, je vous prie, ce que vous a dit le Prince pour lui; faites-lui sentir que dans la circonstance actuelle, il y a du vrai caractère à se plier, pour avoir l’occasion de se montrer dans de grandes circonstances. Son frère n’aime pas mieux que lui tout ce qui tient à de certains préjugés, et cependant il s’y plie très bien, et réussit généralement ici. Il lui en coûte; car ce qu’il voudrait, c’est être à la place d’Albert, et il ne renonce pas à l’espoir d’être envoyé par M. de Rehausen au quartier général. 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Dans ce moment-ci, entre les présentations et l’examen de la chancellerie, il me reste à peine un moment à moi. Hier on m’a fait écrire du latin: je m’en serais mieux tiré il y a huit ou neuf ans; mais enfin, cela a été tant bien que mal, en vous invoquant comme mon Apollon.<br>Cher ami, vous suivez une belle carrière, que je vous envie bien; ma plus vive espérance dans ce moment — et j’espère qu’elle sera réalisée — c’est de trouver moyen d’aller vous rejoindre cet été, du moins pour quelques moments.<br>Adieu. Ne m’oubliez pas, et comptez sur mon amitié et sur ma reconnaissance. Je vous en devrais encore bien davantage, si j’avais mieux profité de votre bonté. Adieu, bien tendrement.' $isaprint = true $isnewtranslation = false $statemsg = 'betamsg15' $cittitle = '' $description = 'Anne Louise Germaine de Staël-Holstein, Auguste Louis de Staël-Holstein an August Wilhelm von Schlegel am 15.05.1813, Stockholm' $adressatort = 'Unknown' $absendeort = 'Stockholm <a class="gndmetadata" target="_blank" href="http://d-nb.info/gnd/4057648-6">GND</a>' $date = '15.05.1813' $adressat = array() $adrCitation = 'August Wilhelm von Schlegel' $absender = array( (int) 4677 => array( 'ID' => '4677', 'project' => '1', 'timecreate' => '2014-03-13 16:12:09', 'timelastchg' => '2018-01-11 18:49:00', 'key' => 'AWS-ap-00hn', 'docTyp' => array( 'name' => 'Person', 'id' => '39' ), '39_gebdatum' => '1766-04-22', '39_toddatum' => '1817-07-14', '39_pdb' => 'GND', '39_dblink' => '', '39_name' => 'Staël-Holstein, Anne Louise Germaine de ', '39_namevar' => 'Necker, Anne Louise Germaine (Geburtsname)', '39_geschlecht' => 'w', '39_geburtsort' => array( 'ID' => '171', 'content' => 'Paris', 'bemerkung' => 'GND:4044660-8', 'LmAdd' => array([maximum depth reached]) ), '39_sterbeort' => array( 'ID' => '171', 'content' => 'Paris', 'bemerkung' => 'GND:4044660-8', 'LmAdd' => array([maximum depth reached]) ), '39_lebenwirken' => 'Schriftstellerin Germaine de Staël-Holstein war die Tochter des späteren französischen Finanzministers Jacques Necker und Suzanne Curchods. Sie heiratete 1786 den schwedischen Diplomaten Erik Magnus von Staël-Holstein in Paris. Die Eheleute lebten von Anfang an getrennt. Zu ihren ersten Veröffentlichungen zählten die „Lettres sur les ecrits et le charactère de J.-J. Rousseau“, die 1788 erschienen. Neben der Tätigkeit als Schriftstellerin wurde Germaine de Staël-Holstein als einflussreiche Salonnière berühmt. Unter ihrem politischen Einfluss stand u.a. Benjamin Constant, mit dem sie eine langjährige Beziehung führte und der der Vater ihrer Tochter Albertine war. Ihr politischer Liberalismus und die Befürwortung einer konstitutionellen Monarchie führten 1792 zu ihrer Verbannung ins schweizerische Exil. Gemeinsam mit ihren Kindern bezog sie Schloss Coppet am Genfer See, das nun zum Treffpunkt Intellektueller und Künstler ganz Europas avancierte. Nur selten war der Schriftstellerin der Aufenthalt in Frankreich gestattet. Während ausgedehnter Reisen in den Folgejahren nach Deutschland (1803/04 und 1808) und Italien (1805) war sie zumeist in Begleitung ihres Freundes und Hauslehrers AWS sowie Benjamin Constants. Großen Erfolg hatte sie mit ihrem Werk „De LʼAllemagne“ (1810) sowie mit ihrem Roman „Corinne ou LʼItalie“ (1807) und politischen Schriften. Die Verfolgung durch die französische Regierung veranlasste Germaine de Staël-Holstein am 23. Mai 1812 zur Flucht über die Schweiz nach Österreich, Russland und schließlich Schweden. Anschließend hielten sie sich von 1813 bis 1814 in London auf. Nach der Rückkehr in die Schweiz heiratete de Staël-Holstein 1816 den Vater ihres jüngsten Kindes, John Rocca.', '39_quellen' => 'WBIS@http://db.saur.de/WBIS/basicSearch.jsf@D834-624-6@ extern@Roger Paulin: August Wilhelm Schlegel. Cosmopolitan of Art and Poetry. Cambridge 2016.@ extern@Briefe von und an August Wilhelm Schlegel. Ges. u. erl. d. Josef Körner. 2. Bd. Die Erläuterungen. Zürich u.a. 1930, S. 121, 138. 138-139.@ extern@Hofmann, Etienne „Staël, Germaine de“, URL: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F16051.php@ Wikipedia@http://de.wikipedia.org/wiki/Anne_Louise_Germaine_de_Sta%C3%ABl@', '39_beziehung' => 'AWS machte gegen Ende des Jahres 1804 in Berlin die persönliche Bekanntschaft mit Germaine de Staël-Holstein. Als Hauslehrer ihrer Kinder gehörte er zum Coppeter Zirkel. Er begleitete Mme de Staël-Holstein auf ihren zahlreichen Reisen und war auch als ihr Berater im Hinblick auf die deutsche Literatur tätig; sein wichtiger Anteil an ihrem bedeutendsten Werk „De LʼAllemagne“ (1810) ist heute unbestritten. Auch Friedrich von Schlegel gehörte zu den zahlreichen Gästen auf Schloss Coppet. In Zeiten des politischen Umbruches begleitete AWS die Familie de Staël-Holstein durch Europa. Den Kindern Mme de Staël-Holsteins blieb AWS auch nach ihrem Tod verbunden. 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Binder vous porte deux lettres, et Albertine vous en a envoyé une.<br>M. de Neipperg part le même jour que moi, le 25, et vous aurez par lui de nos nouvelles. J’espère ne pas partir d’ici sans vous savoir à Stralsund. Je suis inquiète de l’Allemagne: c’est devenu pour moi, par vous, et par l’enthousiasme qu’ils manifestent, une espèce de patrie. M. de Sternield m’avait mandé la victoire, et je l’ai répandu, pour contrebalancer les mauvaises nouvelles qu’on débite ici. Dites au Prince que c’est à cela qu’il faut veiller: car personne n’y prend garde, et l’on avait plutôt de l’humeur contre Sternield, et contre moi, de nos nouvelles, disait-on, exagérées: hélas! elles le sont en effet.<br>Dites à Albert, je vous prie, ce que vous a dit le Prince pour lui; faites-lui sentir que dans la circonstance actuelle, il y a du vrai caractère à se plier, pour avoir l’occasion de se montrer dans de grandes circonstances. Son frère n’aime pas mieux que lui tout ce qui tient à de certains préjugés, et cependant il s’y plie très bien, et réussit généralement ici. Il lui en coûte; car ce qu’il voudrait, c’est être à la place d’Albert, et il ne renonce pas à l’espoir d’être envoyé par M. de Rehausen au quartier général. Moi ni Albertine, nous ne pouvons nous flatter d’y aller; mais nos âmes y sont.<br>La reine-mère a eu un coup d’apoplexie avant-hier; je ne sais guères d’autre nouvelle à vous donner; il n’y a pas bien loin de sa vie à sa mort.<br>On pretend ici que l’affaire de la Suède avec le Danemark est ajournée jusqu’à la paix: pourquoi ne m’en avez-vous rien dit? Vous êtes discret jusqu’au mystère. Écrivez moi chez M. Laurent, à Gothembourg, négociant. Mes derniers adieux en montant sur le vaisseau seront pour vous. Ah! pourquoi n’êtes-vous pas avec moi? 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Stockholm, ce 14 mai [1813].
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M. de Neipperg part le même jour que moi, le 25, et vous aurez par lui de nos nouvelles. J’espère ne pas partir d’ici sans vous savoir à Stralsund. Je suis inquiète de l’Allemagne: c’est devenu pour moi, par vous, et par l’enthousiasme qu’ils manifestent, une espèce de patrie. M. de Sternield m’avait mandé la victoire, et je l’ai répandu, pour contrebalancer les mauvaises nouvelles qu’on débite ici. Dites au Prince que c’est à cela qu’il faut veiller: car personne n’y prend garde, et l’on avait plutôt de l’humeur contre Sternield, et contre moi, de nos nouvelles, disait-on, exagérées: hélas! elles le sont en effet.
Dites à Albert, je vous prie, ce que vous a dit le Prince pour lui; faites-lui sentir que dans la circonstance actuelle, il y a du vrai caractère à se plier, pour avoir l’occasion de se montrer dans de grandes circonstances. Son frère n’aime pas mieux que lui tout ce qui tient à de certains préjugés, et cependant il s’y plie très bien, et réussit généralement ici. Il lui en coûte; car ce qu’il voudrait, c’est être à la place d’Albert, et il ne renonce pas à l’espoir d’être envoyé par M. de Rehausen au quartier général. Moi ni Albertine, nous ne pouvons nous flatter d’y aller; mais nos âmes y sont.
La reine-mère a eu un coup d’apoplexie avant-hier; je ne sais guères d’autre nouvelle à vous donner; il n’y a pas bien loin de sa vie à sa mort.
On pretend ici que l’affaire de la Suède avec le Danemark est ajournée jusqu’à la paix: pourquoi ne m’en avez-vous rien dit? Vous êtes discret jusqu’au mystère. Écrivez moi chez M. Laurent, à Gothembourg, négociant. Mes derniers adieux en montant sur le vaisseau seront pour vous. Ah! pourquoi n’êtes-vous pas avec moi? Dites donc un mot de souvenir à M. de Rocca, car il vous aime.
(De la main d’Auguste de Staël.)
Ma mère me laisse bien peu de place, cher ami, pour vous dire toutes les tendresses que je pense, et pour vous raconter mon voyage; mais je me réserve de vous écrire plus au long dans peu de jours. Dans ce moment-ci, entre les présentations et l’examen de la chancellerie, il me reste à peine un moment à moi. Hier on m’a fait écrire du latin: je m’en serais mieux tiré il y a huit ou neuf ans; mais enfin, cela a été tant bien que mal, en vous invoquant comme mon Apollon.
Cher ami, vous suivez une belle carrière, que je vous envie bien; ma plus vive espérance dans ce moment — et j’espère qu’elle sera réalisée — c’est de trouver moyen d’aller vous rejoindre cet été, du moins pour quelques moments.
Adieu. Ne m’oubliez pas, et comptez sur mon amitié et sur ma reconnaissance. Je vous en devrais encore bien davantage, si j’avais mieux profité de votre bonté. Adieu, bien tendrement.
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