• August Wilhelm von Schlegel to Auguste Louis de Staël-Holstein

  • Place of Dispatch: Frankfurt am Main · Place of Destination: Paris · Date: 15.05.1818
Edition Status: Single collated printed full text with registry labelling
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Place of Dispatch: Frankfurt am Main
  • Place of Destination: Paris
  • Date: 15.05.1818
    Printed Text
  • Provider: Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek Dresden
  • OAI Id: 335973167
  • Bibliography: Krisenjahre der Frühromantik. Briefe aus dem Schlegelkreis. Hg. v. Josef Körner. Bd. 2. Der Texte zweite Hälfte. 1809‒1844. Bern u.a. ²1969, S. 304‒305.
  • Incipit: „Francfort 15 Mai 1818
    Je vous mande mon heureuse arrivée, mon cher Auguste, conformément à ma promesse, quoique du reste ma lettre [...]“
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Francfort 15 Mai 1818
Je vous mande mon heureuse arrivée, mon cher Auguste, conformément à ma promesse, quoique du reste ma lettre ne puisse offrir aucun intérêt. Je nʼai presque point vu de troupes des Alliés, excepté sur lʼextrême frontière – les Prussiens cantonnés en avant de Metz étoient absents pour une revue – on mʼa loué leur bonne conduite. Les chemins étoient effroyables entre Verdun et Metz, je crois que lʼeau des pluies y est restée depuis le siège de Charles Quint. Ma voiture a tenu bon jusque près de Mayence, ou il sʼest cassé une bande de fer faite par Grosjean, ce qui a entrainé une avarie à un ressort, et mʼa forcé de mʼarrêter une nuit et une matinée à Mayence, de sorte que je ne suis arrivé ici quʼhier dans lʼaprèsdinée. Mon cœur germanique a été tout ému, lorque jʼai passé le Rhin, qui est bien autrement magnifique quʼà Basle. Vous avez des préventions contre notre climat, jʼai trouvé la saison tout aussi avancée ici quʼen France, et lʼon mange des asperges à Francfort depuis quatre semaines. Le Palatinat que jʼai traversé, est un charmant pays. Mon frere mʼattandoit avec impatience, il est fort dispos, actif, animé, quoiquʼil porte le poids de sa santé avec quelque difficulté. Cʼest pour lui quʼa été inventée la phrase: comment vous portez-vous? Nous avons causé hier toute la journée, et discuté la France, lʼAllemagne, lʼEurope, lʼUnivers et ce qui est au delà. Si je me suis imaginé dʼéchapper aux entretiens politiques en quittant la France je me suis fort trompé – je crains etre tombé de la poële dans la braise. Adieu mille amitiés – ceci ne compte pas pour une lettre en règle. Demain sera donc le grand jour de la publication. Vous pourrez bien vous procurer plusieurs exemplaires de tous les articles qui paroîtront pour mʼen envoyer un. Ecrivez moi bientôt je vous en prie.
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Francfort 15 Mai 1818
Je vous mande mon heureuse arrivée, mon cher Auguste, conformément à ma promesse, quoique du reste ma lettre ne puisse offrir aucun intérêt. Je nʼai presque point vu de troupes des Alliés, excepté sur lʼextrême frontière – les Prussiens cantonnés en avant de Metz étoient absents pour une revue – on mʼa loué leur bonne conduite. Les chemins étoient effroyables entre Verdun et Metz, je crois que lʼeau des pluies y est restée depuis le siège de Charles Quint. Ma voiture a tenu bon jusque près de Mayence, ou il sʼest cassé une bande de fer faite par Grosjean, ce qui a entrainé une avarie à un ressort, et mʼa forcé de mʼarrêter une nuit et une matinée à Mayence, de sorte que je ne suis arrivé ici quʼhier dans lʼaprèsdinée. Mon cœur germanique a été tout ému, lorque jʼai passé le Rhin, qui est bien autrement magnifique quʼà Basle. Vous avez des préventions contre notre climat, jʼai trouvé la saison tout aussi avancée ici quʼen France, et lʼon mange des asperges à Francfort depuis quatre semaines. Le Palatinat que jʼai traversé, est un charmant pays. Mon frere mʼattandoit avec impatience, il est fort dispos, actif, animé, quoiquʼil porte le poids de sa santé avec quelque difficulté. Cʼest pour lui quʼa été inventée la phrase: comment vous portez-vous? Nous avons causé hier toute la journée, et discuté la France, lʼAllemagne, lʼEurope, lʼUnivers et ce qui est au delà. Si je me suis imaginé dʼéchapper aux entretiens politiques en quittant la France je me suis fort trompé – je crains etre tombé de la poële dans la braise. Adieu mille amitiés – ceci ne compte pas pour une lettre en règle. Demain sera donc le grand jour de la publication. Vous pourrez bien vous procurer plusieurs exemplaires de tous les articles qui paroîtront pour mʼen envoyer un. Ecrivez moi bientôt je vous en prie.
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