• Claude C. Fauriel to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 30.10.1821
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Claude C. Fauriel
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 30.10.1821
  • Notations: Absende- und Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek Dresden
  • OAI Id: DE-1a-33563
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.8,Nr.13
  • Number of Pages: 4S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 22,6 x 18,1 cm
  • Incipit: „[1] je quête depuis huit ou dix jours le moment de vous écrire, mon cher Pandita, car je ne voulais [...]“
  • Editors: Förtig, Christina · Hanneder, Jürgen · Stieglitz, Clara · Varwig, Olivia
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[1] je quête depuis huit ou dix jours le moment de vous écrire, mon cher Pandita, car je ne voulais vous écrire que pour vous annoncer comme faites les choses dont je vous parlais dernièrement comme prêtes à être faites. Je puis enfin vous le dire, gare les Mlèchas! votre artillerie sacrée est prête. Les traineries de la fonte ne sont totalement terminées que depuis 4 ou 5 jours: mais tout ou presque tout est était déjà xxxxxxxxxxxxx en page, et prêt à être emballé et expédié. Mais vous n’avez laissé à personne aucune instruction sur ce dernier point; et comme je puis attendre votre réponse à cet égard, sans qu’il y ait plus de deux ou trois jours de délai, je prends le parti de vous consulter, et de vous adresser quelques questions sur les quelles il ne me semble pas tout-à-fait inutile d’avoir votre avis, dans vos intérêts et dans celui de la chose. Je vous demandez donc si vous auriez en vue quelque voie de vous expédier votre fonte, qui vous parût préférable à toute autre. La diligence serait un peu plus prompte, mais beaucoup plus chère, et ce qui est bien pis, moins bonne pour la conservation des caractères. - Il faut donc, à ce qu’il me semble, se décider parour la voie des roulages. Mais quelle est la ville frontière de France par laquelle il convient le mieux de diriger l’expédition? Ne pourrait-on pas en la faisant adresser l’expédition à l’autorité Prussienne, ou sous les auspices de l’autorité Prussienne, obtenir quelques franchises, ou quelque sûreté ou quelque célérité, pour le transport? ou bien suffit-il de vous adresser purement et simplement les objets? [2] Ayez la bonté de m’écrire trois mots sur tout cela: si vous n’avez aucunes indications précises & particulières à nous donner là dessus, nous chercherons alors à faire à nous seuls les choses pour le mieux. Dès-aujourdhui, je crois, Mr Lion, procède aux soins de l’emballage; ils prendront probablement trois ou quatre jours; mx ainsi tout sera prêt à partir, dès l’instant où nous saurons comment il faut l’envoyer, ou que nous pourrons nous croire les maîtres des moyens de l’envoyer.
je dois vous avertir, avant que vous receviez votre fonte, que Mr Lion s’était trompé de beaucoup dans la première évaluation de son poids que je vous ai transmise: il n’a point encore pesé, mais il évalue aujourdh[ui] par apperçu, le poids à un million au moins.
L’essai typographique dont je vous ai parlé plusieurs fois est fait: j’en ai corrigé Samedi une épreuve, hier une autre, et l’on doit en tirer aujourdhui une 50e de copies. Si l’on me tient parole, je pourrai dès démain vous envo envoyer, sous bande, une douzaine, dans le cas du moins, où l’on vous voudra, comme je l’espère, les recevoir, sous bande, à la poste. Dans le cas contraire, je vous en enverrai, provisoirement une ou deux sous un pli de lettre.
Peut-être aurez vous été allarmé de l’inquiétude que je vous montrais dernièrement sur la facilité ou même sur la possibilité de composer certains caractères. Cette inquiétude venait uniquement de l’embarras où s’est trouvé M. Lion, quand il s’est mis à composer l’essai en question, avec le secours de M. Vibert. je n’ai pas tardé à me convaincre, en voyant sa première [3] tentative, qu’il fallait m’en mêler très-directement, pour pouvoir m’assurer de quelle façon notre essai pouvait aller, et de ce que l’on en devait conclure pour une entreprise typographique plus en grand. - Le résultat de mon intervention m’a pleinement rassuré sur mes incertitudes; j’ai composé sans hésitation, et sans difficulté remarquable l’essai que vous allez avoir sous les yeux, et j’espère que vous aurez lieu d’en être satisfait. - Les onze lignes dont se compose cet essai, ne renferment aucune difficulté bien particulière, je les ai cependant choisies de manière à ce qu’elles puissent donner une idée juste du courant d’exécution typographique que l’on obtiendra avec vos caractères, en apportant le soin convenable à la composition. - Vous verrez, je présume, que M. Lion a mis beaucoup de soin zèle, et obtenu beaucoup de succès dans tout ce qui dépendait véritablement de lui; et les perfectionnements que vous devra la typographie indienne frapperont les yeux qui ne feront que regarder, même sans lire. Voici, après avoir manié et remanié beaucoup plus de caractères qu’il n’en fallait pour composer l’essai que vous verrez, quelles observations se sont présentées à moi: je vous les soumets, non comme des chicanes qui ne s’appliquent non à des défauts reconnus, mais à des perfectionnements possibles: Vous verrez; vous jugerez et déciderez.
Ligne 1
ère. Dans le caractère d’une pièce r[+]ī, je ne vois pas pourquoi le crochet de droite à gauche, destiné à former la voyelle ou diphtongue o, a, dans sa combinaison avec r, une courbure, une et une forme différente du trait o, qui joint à la tige ā, constitue la voyelle ou diphtongue simple: et De plus, dans le caractère composé en question, la partie ī du caractère a plus de ressemblance avec ī i long, qu’avec o, ce qui peut faire une légère equivoque à la vue.
[4] Ligne 2e. la diphtongue ai placé sur le grouppe ddva est un peu trop à droite, et je n’ai pu le porter plus à gauche: tel que je l’ai employé ici, le caractère ai est très bien exécuté pour aller sur la tige des lettres qui en ont une; mais, sans pour les lettres sans tige, il faudrait qu’il put être placé sur la ligne centrale de la lettre, et c’est ce que je n’ai pas trouvé le moyen d’exécuter ici.
Ligne 4e. Vous aurez, je crois, quelque peine à faire toujours bien joindre le pa sa coupé à la lettre subséquente, au sa ṣa, par exemple, comme dans le cas actuel. D’ailleurs, même en le supposant bien je ajusté, ce grouppé a, si je ne me trompe, l’inconvénient d’être un peu volumineux et lourd, et de ne pas ressembler assés au caractère correspondant des Mss. ou le pa est xx d’ordinaire marqué par une courbure assés courte, pour se joindre à l’sa au dessus du nœud de cette dernière lettre, à peu près ainsi: psa.
Ligne 8e. Le dra est fort bien ainsi pour les cas où une voyelle doit y être ajustée, comme dans la ligne 6e. où vous trouverez drū: mais, quand il reste isolé, pour faire simplement dra, je ne vois pas de motif à la mut mutilation de la pointe du da, et je trouve cette mutilation peu élégante. Vous avez conservé au caractère double dda joint au va, sa véritable forme, ce qui était plus difficile et moins nécessaire que xxxx pour la lettre simple. d’ailleurs le trait - n’est pas tout à fait assés horisontal, pour éviter, autant que cela se pouvait, la ressemblance avec dga. Une l’observation pareille s’appliquerait au dva, où les deux caractères peuvent être combinés, sans aucune altération dans la forme primitive de chacun. Adieu, je vous livre ces chicanes, pour ce qu’elles sont, et je ne vous les fais que pour vous prouver que j’ai un peu examiné votre ouvrage, et que je n’y ai trouvé rien à reprendre sérieusement. Je vous salue cordialement, et j’attends votre réponse sans délai
Fl
Mardi 30 8bre. 1821.
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[1] je quête depuis huit ou dix jours le moment de vous écrire, mon cher Pandita, car je ne voulais vous écrire que pour vous annoncer comme faites les choses dont je vous parlais dernièrement comme prêtes à être faites. Je puis enfin vous le dire, gare les Mlèchas! votre artillerie sacrée est prête. Les traineries de la fonte ne sont totalement terminées que depuis 4 ou 5 jours: mais tout ou presque tout est était déjà xxxxxxxxxxxxx en page, et prêt à être emballé et expédié. Mais vous n’avez laissé à personne aucune instruction sur ce dernier point; et comme je puis attendre votre réponse à cet égard, sans qu’il y ait plus de deux ou trois jours de délai, je prends le parti de vous consulter, et de vous adresser quelques questions sur les quelles il ne me semble pas tout-à-fait inutile d’avoir votre avis, dans vos intérêts et dans celui de la chose. Je vous demandez donc si vous auriez en vue quelque voie de vous expédier votre fonte, qui vous parût préférable à toute autre. La diligence serait un peu plus prompte, mais beaucoup plus chère, et ce qui est bien pis, moins bonne pour la conservation des caractères. - Il faut donc, à ce qu’il me semble, se décider parour la voie des roulages. Mais quelle est la ville frontière de France par laquelle il convient le mieux de diriger l’expédition? Ne pourrait-on pas en la faisant adresser l’expédition à l’autorité Prussienne, ou sous les auspices de l’autorité Prussienne, obtenir quelques franchises, ou quelque sûreté ou quelque célérité, pour le transport? ou bien suffit-il de vous adresser purement et simplement les objets? [2] Ayez la bonté de m’écrire trois mots sur tout cela: si vous n’avez aucunes indications précises & particulières à nous donner là dessus, nous chercherons alors à faire à nous seuls les choses pour le mieux. Dès-aujourdhui, je crois, Mr Lion, procède aux soins de l’emballage; ils prendront probablement trois ou quatre jours; mx ainsi tout sera prêt à partir, dès l’instant où nous saurons comment il faut l’envoyer, ou que nous pourrons nous croire les maîtres des moyens de l’envoyer.
je dois vous avertir, avant que vous receviez votre fonte, que Mr Lion s’était trompé de beaucoup dans la première évaluation de son poids que je vous ai transmise: il n’a point encore pesé, mais il évalue aujourdh[ui] par apperçu, le poids à un million au moins.
L’essai typographique dont je vous ai parlé plusieurs fois est fait: j’en ai corrigé Samedi une épreuve, hier une autre, et l’on doit en tirer aujourdhui une 50e de copies. Si l’on me tient parole, je pourrai dès démain vous envo envoyer, sous bande, une douzaine, dans le cas du moins, où l’on vous voudra, comme je l’espère, les recevoir, sous bande, à la poste. Dans le cas contraire, je vous en enverrai, provisoirement une ou deux sous un pli de lettre.
Peut-être aurez vous été allarmé de l’inquiétude que je vous montrais dernièrement sur la facilité ou même sur la possibilité de composer certains caractères. Cette inquiétude venait uniquement de l’embarras où s’est trouvé M. Lion, quand il s’est mis à composer l’essai en question, avec le secours de M. Vibert. je n’ai pas tardé à me convaincre, en voyant sa première [3] tentative, qu’il fallait m’en mêler très-directement, pour pouvoir m’assurer de quelle façon notre essai pouvait aller, et de ce que l’on en devait conclure pour une entreprise typographique plus en grand. - Le résultat de mon intervention m’a pleinement rassuré sur mes incertitudes; j’ai composé sans hésitation, et sans difficulté remarquable l’essai que vous allez avoir sous les yeux, et j’espère que vous aurez lieu d’en être satisfait. - Les onze lignes dont se compose cet essai, ne renferment aucune difficulté bien particulière, je les ai cependant choisies de manière à ce qu’elles puissent donner une idée juste du courant d’exécution typographique que l’on obtiendra avec vos caractères, en apportant le soin convenable à la composition. - Vous verrez, je présume, que M. Lion a mis beaucoup de soin zèle, et obtenu beaucoup de succès dans tout ce qui dépendait véritablement de lui; et les perfectionnements que vous devra la typographie indienne frapperont les yeux qui ne feront que regarder, même sans lire. Voici, après avoir manié et remanié beaucoup plus de caractères qu’il n’en fallait pour composer l’essai que vous verrez, quelles observations se sont présentées à moi: je vous les soumets, non comme des chicanes qui ne s’appliquent non à des défauts reconnus, mais à des perfectionnements possibles: Vous verrez; vous jugerez et déciderez.
Ligne 1
ère. Dans le caractère d’une pièce r[+]ī, je ne vois pas pourquoi le crochet de droite à gauche, destiné à former la voyelle ou diphtongue o, a, dans sa combinaison avec r, une courbure, une et une forme différente du trait o, qui joint à la tige ā, constitue la voyelle ou diphtongue simple: et De plus, dans le caractère composé en question, la partie ī du caractère a plus de ressemblance avec ī i long, qu’avec o, ce qui peut faire une légère equivoque à la vue.
[4] Ligne 2e. la diphtongue ai placé sur le grouppe ddva est un peu trop à droite, et je n’ai pu le porter plus à gauche: tel que je l’ai employé ici, le caractère ai est très bien exécuté pour aller sur la tige des lettres qui en ont une; mais, sans pour les lettres sans tige, il faudrait qu’il put être placé sur la ligne centrale de la lettre, et c’est ce que je n’ai pas trouvé le moyen d’exécuter ici.
Ligne 4e. Vous aurez, je crois, quelque peine à faire toujours bien joindre le pa sa coupé à la lettre subséquente, au sa ṣa, par exemple, comme dans le cas actuel. D’ailleurs, même en le supposant bien je ajusté, ce grouppé a, si je ne me trompe, l’inconvénient d’être un peu volumineux et lourd, et de ne pas ressembler assés au caractère correspondant des Mss. ou le pa est xx d’ordinaire marqué par une courbure assés courte, pour se joindre à l’sa au dessus du nœud de cette dernière lettre, à peu près ainsi: psa.
Ligne 8e. Le dra est fort bien ainsi pour les cas où une voyelle doit y être ajustée, comme dans la ligne 6e. où vous trouverez drū: mais, quand il reste isolé, pour faire simplement dra, je ne vois pas de motif à la mut mutilation de la pointe du da, et je trouve cette mutilation peu élégante. Vous avez conservé au caractère double dda joint au va, sa véritable forme, ce qui était plus difficile et moins nécessaire que xxxx pour la lettre simple. d’ailleurs le trait - n’est pas tout à fait assés horisontal, pour éviter, autant que cela se pouvait, la ressemblance avec dga. Une l’observation pareille s’appliquerait au dva, où les deux caractères peuvent être combinés, sans aucune altération dans la forme primitive de chacun. Adieu, je vous livre ces chicanes, pour ce qu’elles sont, et je ne vous les fais que pour vous prouver que j’ai un peu examiné votre ouvrage, et que je n’y ai trouvé rien à reprendre sérieusement. Je vous salue cordialement, et j’attends votre réponse sans délai
Fl
Mardi 30 8bre. 1821.
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