• Eugène Burnouf to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 19.01.1835
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Eugène Burnouf
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 19.01.1835
    Printed Text
  • Provider: Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek Dresden
  • OAI Id: 362738858
  • Bibliography: Burnouf, Eugène: Choix de lettres d’Eugène Burnouf 1825–1852. Suivi d’une bibliographie. Paris 1891, S. 468‒471.
  • Incipit: „[1] Paris, 19 janvier 1835.
    Monsieur,
    Je commence à être bien coupable de nʼavoir pas répondu plus tôt à votre dernière lettre, et [...]“
    Manuscript
  • Provider: Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek Dresden
  • OAI Id: DE-611-38972
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.3,Nr.117
  • Number of Pages: 3 S., hs. m. U. u. Adresse
  • Format: 24,5 x 18,8 cm
[1] Paris, 19 janvier 1835.
Monsieur,
Je commence à être bien coupable de nʼavoir pas répondu plus tôt à votre dernière lettre, et jʼai besoin de toute votre indulgence. Jʼose y compter quand vous aurez entendu les raisons de mon retard. Je suis en ce moment occupé de lʼimpression de la deuxième partie du premier volume, et cela me prend une bonne partie de mon temps. Mais le fort du travail a été pour moi depuis la fin de novembre jusquʼau commencement de janvier, parce que lʼImprimerie royale a été à cette époque un peu plus libre dans ses mouvements. Cʼest un supplice dont vous avez peu lʼidée que de dépendre dʼune imprimerie qui, tantôt imprime avec emportement un demi-volume à la fois, tantôt vous laisse en repos des mois entiers. Il faut saisir lʼinstant où, se débarrassant des budgets et des tarifs de poste, elle veut bien se réveiller pour les études impopulaires et improductives. Jʼai profité dʼun moment de répit, et jʼai imprimé dix feuilles in-4°, du 1er décembre au 15 janvier. Cela avance mon volume, qui cependant ne pourra pas paraître sitôt que je le désirerais, parce que la loi des comptes, ou telle autre composition destinée à prouver aux peuples quʼon mange leur argent avec méthode, viendra, au commencement de février, mʼenlever mes compositeurs. Je nʼen ai pas moins achevé complètement mon manuscrit; cela formera encore cinquante-cinq feuilles environ, dont trente-trois sont imprimées.
Votre lettre contient tant de choses utiles et instructives pour moi que je ne puis trop vous remercier de [2] vouloir bien quelquefois dérober en ma faveur un peu de ce temps que vous employez si bien au progrès des belles études que, après tant de gloire acquise par dʼautres travaux, vous avez embrassées avec une supériorité si incontestée. Veuillez, je vous prie, être indulgent pour mes erreurs dans les langues germaniques; jʼai parlé avec lʼardeur de la jeunesse de ce que je ne savais pas assez; jʼen suis maintenant au repentir, et je nʼai dʼautre moyen dʼexpier ma faute que de mʼétablir, du mois de juillet au mois de novembre, dans quelque ville dʼAllemagne, où, bien solitairement, je me mettrai à étudier pour tout de bon lʼallemand, avec Grimm et Graff à la main.
Je vous suis bien reconnaissant des offres que vous voulez bien me faire de quelques-uns de vos travaux; je suis déjà comblé de vos générosités. Je possède les deux Calendriers de Berlin; je les ai achetés dans leur temps. Quant à lʼHitopadeça, jʼoserai plus tard profiter de votre offre pour mes élèves; mais je crois que vous serviriez très utilement lʼétude du sanscrit, en en mettant quatre [exemplaires] chez Maze, que le libraire délivrerait à un prix modéré (que vous auriez fixé) sur un bon signé de moi. Par là vous auriez la certitude quʼaucune personne étrangère ne profite de la remise que vous auriez fixée. Cʼest ainsi que fait. la Société asiatique; elle donne, aux personnes qui sʼoccupent de langues orientales, ses livres à moitié prix, et dépose les autres chez un libraire qui les vend, ou plutôt ne les vend pas, au public. Jʼai la certitude de pouvoir vous compléter le Vendidad Sadé, si [3] vous avez la complaisance de me faire savoir, quand par exemple M. Lassen écrira, ce qui vous manque exactement.
Jʼose espérer, Monsieur, que vous me permettrez de faire usage, pour mes additions et corrections, des excellentes notes que vous avez bien voulu me donner dans votre dernière lettre. Il y a, sur les changements de lettres et sur les conséquences que vous en tirez, des choses extrêmement neuves. Ce sera, à la fin de mon volume, un correctif pour les choses, ou complètement erronées, ou inexactes et faibles, que jʼai dites sur les sujets que vous y traitez.
Je nʼai pas encore pu me procurer le journal où se trouve votre mémoire sur lʼorigine des Hindous. M. Letronne, auquel je mʼadresserai dʼaprès votre indication, a été ou malade ou absent de lʼAcadémie pendant ces derniers temps; mais je compte trouver le journal en communication chez Galignani, aussitôt que jʼen aurai le titre exact et le numéro, que je ne puis retrouver, parce que jʼai malheureusement égaré votre lettre où il en était parlé. Quoique le Journal asiatique soit dans des mains peu brahmaniques, votre nom, je lʼespère, trouvera grâce devant Mohammed, et je ne désespère pas de faire de ce mémoire une annonce pour ce recueil.
Veuillez, Monsieur, me permettre de profiter de cette occasion pour vous offrir les vœux sincères que je fais pour le renouvellement dʼune année heureuse pour vous, et pour vous faire agréer lʼhommage des sentiments respectueux avec lesquels jʼai lʼhonneur dʼêtre
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Eugène Burnouf.

P. S. – Au moment de fermer cette lettre, je mʼaperçois que je nʼai que le deuxième article, celui des Luisades. Lʼautre Calendrier est celui de 1830, où il y a un article de Ritter; cʼest ce qui mʼa trompé. Je nʼai donc pas lʼarticle de 1829, et, si vous en avez un exemplaire libre, vous pouvez être convaincu de toute la reconnaissance avec laquelle il sera reçu de moi.
[4]
[1] Paris, 19 janvier 1835.
Monsieur,
Je commence à être bien coupable de nʼavoir pas répondu plus tôt à votre dernière lettre, et jʼai besoin de toute votre indulgence. Jʼose y compter quand vous aurez entendu les raisons de mon retard. Je suis en ce moment occupé de lʼimpression de la deuxième partie du premier volume, et cela me prend une bonne partie de mon temps. Mais le fort du travail a été pour moi depuis la fin de novembre jusquʼau commencement de janvier, parce que lʼImprimerie royale a été à cette époque un peu plus libre dans ses mouvements. Cʼest un supplice dont vous avez peu lʼidée que de dépendre dʼune imprimerie qui, tantôt imprime avec emportement un demi-volume à la fois, tantôt vous laisse en repos des mois entiers. Il faut saisir lʼinstant où, se débarrassant des budgets et des tarifs de poste, elle veut bien se réveiller pour les études impopulaires et improductives. Jʼai profité dʼun moment de répit, et jʼai imprimé dix feuilles in-4°, du 1er décembre au 15 janvier. Cela avance mon volume, qui cependant ne pourra pas paraître sitôt que je le désirerais, parce que la loi des comptes, ou telle autre composition destinée à prouver aux peuples quʼon mange leur argent avec méthode, viendra, au commencement de février, mʼenlever mes compositeurs. Je nʼen ai pas moins achevé complètement mon manuscrit; cela formera encore cinquante-cinq feuilles environ, dont trente-trois sont imprimées.
Votre lettre contient tant de choses utiles et instructives pour moi que je ne puis trop vous remercier de [2] vouloir bien quelquefois dérober en ma faveur un peu de ce temps que vous employez si bien au progrès des belles études que, après tant de gloire acquise par dʼautres travaux, vous avez embrassées avec une supériorité si incontestée. Veuillez, je vous prie, être indulgent pour mes erreurs dans les langues germaniques; jʼai parlé avec lʼardeur de la jeunesse de ce que je ne savais pas assez; jʼen suis maintenant au repentir, et je nʼai dʼautre moyen dʼexpier ma faute que de mʼétablir, du mois de juillet au mois de novembre, dans quelque ville dʼAllemagne, où, bien solitairement, je me mettrai à étudier pour tout de bon lʼallemand, avec Grimm et Graff à la main.
Je vous suis bien reconnaissant des offres que vous voulez bien me faire de quelques-uns de vos travaux; je suis déjà comblé de vos générosités. Je possède les deux Calendriers de Berlin; je les ai achetés dans leur temps. Quant à lʼHitopadeça, jʼoserai plus tard profiter de votre offre pour mes élèves; mais je crois que vous serviriez très utilement lʼétude du sanscrit, en en mettant quatre [exemplaires] chez Maze, que le libraire délivrerait à un prix modéré (que vous auriez fixé) sur un bon signé de moi. Par là vous auriez la certitude quʼaucune personne étrangère ne profite de la remise que vous auriez fixée. Cʼest ainsi que fait. la Société asiatique; elle donne, aux personnes qui sʼoccupent de langues orientales, ses livres à moitié prix, et dépose les autres chez un libraire qui les vend, ou plutôt ne les vend pas, au public. Jʼai la certitude de pouvoir vous compléter le Vendidad Sadé, si [3] vous avez la complaisance de me faire savoir, quand par exemple M. Lassen écrira, ce qui vous manque exactement.
Jʼose espérer, Monsieur, que vous me permettrez de faire usage, pour mes additions et corrections, des excellentes notes que vous avez bien voulu me donner dans votre dernière lettre. Il y a, sur les changements de lettres et sur les conséquences que vous en tirez, des choses extrêmement neuves. Ce sera, à la fin de mon volume, un correctif pour les choses, ou complètement erronées, ou inexactes et faibles, que jʼai dites sur les sujets que vous y traitez.
Je nʼai pas encore pu me procurer le journal où se trouve votre mémoire sur lʼorigine des Hindous. M. Letronne, auquel je mʼadresserai dʼaprès votre indication, a été ou malade ou absent de lʼAcadémie pendant ces derniers temps; mais je compte trouver le journal en communication chez Galignani, aussitôt que jʼen aurai le titre exact et le numéro, que je ne puis retrouver, parce que jʼai malheureusement égaré votre lettre où il en était parlé. Quoique le Journal asiatique soit dans des mains peu brahmaniques, votre nom, je lʼespère, trouvera grâce devant Mohammed, et je ne désespère pas de faire de ce mémoire une annonce pour ce recueil.
Veuillez, Monsieur, me permettre de profiter de cette occasion pour vous offrir les vœux sincères que je fais pour le renouvellement dʼune année heureuse pour vous, et pour vous faire agréer lʼhommage des sentiments respectueux avec lesquels jʼai lʼhonneur dʼêtre
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Eugène Burnouf.

P. S. – Au moment de fermer cette lettre, je mʼaperçois que je nʼai que le deuxième article, celui des Luisades. Lʼautre Calendrier est celui de 1830, où il y a un article de Ritter; cʼest ce qui mʼa trompé. Je nʼai donc pas lʼarticle de 1829, et, si vous en avez un exemplaire libre, vous pouvez être convaincu de toute la reconnaissance avec laquelle il sera reçu de moi.
[4]
· Abschrift , 19.01.1835
· Bibliothèque nationale de France
· NAF 1060, ff 236-237
×
×