• August Wilhelm von Schlegel to Anne Louise Germaine de Staël-Holstein

  • Place of Dispatch: Berlin · Place of Destination: Unknown · Date: [Ende März 1804]
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Place of Dispatch: Berlin
  • Place of Destination: Unknown
  • Date: [Ende März 1804]
  • Notations: Datum erschlossen.
    Printed Text
  • Bibliography: Pange, Pauline de: Auguste-Guillaume Schlegel et Madame de Staël d’apres des documents inédits. Paris 1938, S. 100.
  • Incipit: „J’ai été bien fâché, Madame, de perdre notre entretien d’aujourd’hui. Vous avez bien de la bonté d’avoir voulu m’en consoler par [...]“
    Language
  • French
J’ai été bien fâché, Madame, de perdre notre entretien d’aujourd’hui. Vous avez bien de la bonté d’avoir voulu m’en consoler par votre billet. Je ferai tout mon possible, pour mériter tout ce que vous me dites, je serois désolé de vous donner occasion en quoi que ce soit de vous rétracter sur l’opinion, que vous avez conçue de moi. Il n’est pas singulier, que moi, qui ai passé ma vie éloigné du monde, qui aye dû me frayer ma route à travers mille difficultés dans une situation bornée, aye conservé la franchise et la sincérité; mais il est bien rare de voir cette vérité de caractère, cet enthousiasme pour tout ce qui est beau et grand, que vous avez, chez une femme qui, dès son entrée dans le monde, a pu disposer de tout ce qui peut flatter l’amour propre, et inviter à se donner plutôt à l’apparence qu’à la réalité. Je craindrois de me trouver dans une société aussi brillante que celle de hier, si ce n’étoit chez vous; c’est le meilleur préservatif contre toute espèce de vanité et d’affectation. Comme cependant je n’ai pas seulement la source de vie foible, mais la tête foible aussi, elle m’a tourné un peu de ce que j’ai vu et entendu hier, et j’espère que vous me premettrez de préférer nos entretiens particuliers auxquels je me rendrai demain à dix heures avec un nouveau plaisir. Ma santé est fort bonne et je n’ai jamais eu la poitrine foible et si la vie sédentaire m’a fait pâlir un peu, notre beau projet, s’il vient à être exécuté, me rétablira parfaitement. Vous verrez par ce billet barbouillé à la hâte, combien je sais mal le français. Quand je parle en faveur de la pensée vous faites grâce de l’expression. A demain.
J’ai l’honneur d’être avec un parfait dévouement, Madame, votre très humble et très obéissant serviteur.
A.W. Schlegel
J’ai été bien fâché, Madame, de perdre notre entretien d’aujourd’hui. Vous avez bien de la bonté d’avoir voulu m’en consoler par votre billet. Je ferai tout mon possible, pour mériter tout ce que vous me dites, je serois désolé de vous donner occasion en quoi que ce soit de vous rétracter sur l’opinion, que vous avez conçue de moi. Il n’est pas singulier, que moi, qui ai passé ma vie éloigné du monde, qui aye dû me frayer ma route à travers mille difficultés dans une situation bornée, aye conservé la franchise et la sincérité; mais il est bien rare de voir cette vérité de caractère, cet enthousiasme pour tout ce qui est beau et grand, que vous avez, chez une femme qui, dès son entrée dans le monde, a pu disposer de tout ce qui peut flatter l’amour propre, et inviter à se donner plutôt à l’apparence qu’à la réalité. Je craindrois de me trouver dans une société aussi brillante que celle de hier, si ce n’étoit chez vous; c’est le meilleur préservatif contre toute espèce de vanité et d’affectation. Comme cependant je n’ai pas seulement la source de vie foible, mais la tête foible aussi, elle m’a tourné un peu de ce que j’ai vu et entendu hier, et j’espère que vous me premettrez de préférer nos entretiens particuliers auxquels je me rendrai demain à dix heures avec un nouveau plaisir. Ma santé est fort bonne et je n’ai jamais eu la poitrine foible et si la vie sédentaire m’a fait pâlir un peu, notre beau projet, s’il vient à être exécuté, me rétablira parfaitement. Vous verrez par ce billet barbouillé à la hâte, combien je sais mal le français. Quand je parle en faveur de la pensée vous faites grâce de l’expression. A demain.
J’ai l’honneur d’être avec un parfait dévouement, Madame, votre très humble et très obéissant serviteur.
A.W. Schlegel
· Übersetzung , [Ende März 1804]
· Pange, Pauline de: August Wilhelm Schlegel und Frau von Staël. Eine schicksalhafte Begegnung. Nach unveröffentlichten Briefen erzählt von Pauline Gräfin de Pange. Dt. Ausg. von Willy Grabert. Hamburg 1940, S. 66‒67.
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