Madame
Vous me redemandez les lettres que Madame de Staël mʼa fait lʼhonneur de mʼadresser à diverses époques et en différens pays. – Jʼy étais préparé: je connais les dernieres dispositions de mon illustre et immortelle protectrice à cet égard, et ses volontés sont sacrées pour moi. Je nʼaurais donc pas manqué de les apporter si elles eussent été en ma possession. Mais lors de mon dernier départ de Heidelberg en 1818, je les ai laissées entre les mains de Madame de Schlegel, qui depuis a gardé ce dépôt de confiance. Le paquet était cacheté, et je crois avoir marqué sur lʼenveloppe quʼaprès ma mort il devait être remis à votre frère, dont depuis, nous avons eu [2] à déplorer la perte. Comme je ne retournerai pas de si tôt en Allemagne, devant auparavant me rendre à Londres, je Vous propose de Vous adresser directement à Madame de Schlegel. Je ne doute nullement quʼelle ne fasse droit à Votre reclamation, inspirée par le prix infini que Vous mettez à tous les souvenirs de Votre mère. Ces lettres vous appartiennent en toute propriété.
Veuillez agréer, Madame, lʼhommage de mon devouement et de mon profond respect.
Votre très humble & très obéissant serviteur
A. W. de Schlegel
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