J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 6 Mars. La Société Royale de Littérature ayant bien voulu agréer mon offre de lui envoyer une dissertation sur l’origine des Hindous, je l’ai revue de nouveau, et je viens de l’expédier à votre adresse. C’est M. Jules Charles Hare de Cambridge, actuellement pasteur à Herstmonceux près de Battle dans le comté de Sussex, qui s’en est chargé, et j’espère qu’elle sera parvenue à sa destination.
J’ai eu soin de vous envoyer une copie correcte et parfaitement lisible. Cependant, si la Société veut me faire l’honneur d’insérer mon essai dans ses Transactions, il sera nécessaire de confier la révision des épreuves à un prote versé dans la grammaire et l’orthographe françaises. Je sais par expérience qu’il est difficile d’obtenir en Angleterre une impression correcte d’un manuscrit français. Les imprimeurs n’y sont pas habitués, et pêchent surtout par les accents. M. Letronne a pu soigner lui même la révision des épreuves; mais entre Londres et Paris les communications sont faciles et rapides; mais à Bonn cela est impossible.
Le portait d’un Coulie et de sa femme que j’ai joint à ma dissertation, n’est qu’un accessoire dont on peut se passer. Mais si la Société juge à propos d’en donner une gravure coloriée, il [2] serait intéressant d’y joindre des portraits d’autres races de ces montagnards sauvages, si différens des Hindous au milieu desquels ils habitent. Je ne doute pas qu’il ne s’en trouve dans les nombreuses collections de peintures indiennes qui doivent exister en Angleterre, peut-être même dans la possession de plusieurs membres de la Société. Je ne me rappelle pas d’en avoir vu dans les descriptions modernes de l’Inde. On enrichirait ainsi l’ethnographie. À mon avis les portraits exécutés par les peintres Hindous, à cause de leur fidelité, méritent la préférence sur ceux les dessins européens.
Il me serait agréable d’obtenir une vingtaine d’exemplaires de ma dissertation tirés à part, afin de les distribuer à des amis qui ne sont pas dans le cas de pouvoir se procurer les Transactions de la Société.
Veuillez m’adresser votre réponse directement ici. Les brochures et livres qu’on voudrait me destiner, peuvent être envoyés sous mon adresse à Son Exc. M. le Baron de Bülow, ambassadeur de Prusse, qui aura la bonté de me les faire parvenir.
Je vous prie d’agréer &c
Bonn 28 Juin
1833.