Bonn 2 fevr. 1833.
Messieurs,
L’accueil flatteur et obligeant que Vous avez fait à mon premier envoi, m’encourage à vous en faire un second.
Un gentilhomme anglais qui séjourne depuis quelque temps à Bonn, Mr. Horner, partant en ce moment pour Londres, veut bien se charger de Vous faire parvenir un exemplaire de mes Réflexions sur l’étude des langues asiatiques.
Cet écrit a été publié il y a six mois, mais l’exemplaire que j’ai l’honneur de Vous adresser, est le premier que j’expédie directement pour l’Angleterre. J’ai rétenu exprès jusqu’ici ceux que je destine à plusieurs personnes, afin de laisser un libre cours au débit des libraires et aux jugemens des journaux; étant curieux d’aprendre, si mon Essai avait pu réussir à diriger l’attention du public anglais vers une [2] étude si importante pour l’Angleterre par rapport à la possession d’un vaste empire dans l’Inde.
Je Vous prie d’agréer l’expression de ma vive reconnaissance pour le don que Vous avez eu la bonté de me faire des trois premières Parties de Vos Transactions. Plusieurs mémoires qu’ils contiennent m’ont paru excellens, autant que mes connaissances me permettent d’en juger.
Vous rendez en effet un service signalé à l’érudition en publiant des dissertations savantes qui n’offrent point aux libraires la perspective d’un profit considérable
Je serais jaloux de placer mon nom dans vos Transactions. Je ne suis pas assez maître de la langue Anglaise pour l’écrire correctement. Mais je vois avec plaisir que Vous avez fait imprimer un mémoire français de mon ami, M. Letronne. Je Vous offre un Essai sur l’origine des Hindous, que j’ai rédigé en langue française. Si vous agréez mon offre, je Vous l’enverrai. Il est bien entendu cependant, que cet envoi ne Vous engagera à rien, et que Vous serez toujours les maîtres de décider, après avoir examiné mon mémoire, s’il doit être inséré ou non. Si vous avez des commissions littéraires à donner en Allemagne je m’en chargerai avec plaisir. Veuillez agréer, Messieurs, &c.