• August Wilhelm von Schlegel to Henry T. Colebrooke

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: London · Date: 01.07.1823
Edition Status: Single collated printed full text with registry labelling
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Henry T. Colebrooke
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: London
  • Date: 01.07.1823
    Printed Text
  • Bibliography: Rocher, Rosane und Ludo Rocher: Founders of Western Indology. August Wilhelm von Schlegel and Henry Thomas Colebrooke in correspondence 1820–1837. Wiesbaden 2013, S. 74–78.
  • Incipit: „[1] Bonn 1er Juillet 1823
    Monsieur
    Votre lettre du 15 Janvier ne m’est parvenue que depuis peu avec le XIVe volume des Recherches [...]“
    Manuscript
  • Provider: London, The British Library
  • Classification Number: Mss Eur C841 : 1821-1828
  • Number of Pages: 4 S.
    Language
  • French
[1] Bonn 1er Juillet 1823
Monsieur
Votre lettre du 15 Janvier ne m’est parvenue que depuis peu avec le XIVe volume des Recherches Asiatiques, dont je Vous suis bien reconnoissant. Je ne sais pas pourquoi le libraire Allemand m’a expédié ce livre par le détour de Brême. Le paquet a retardé la lettre; je vous prie d’excuser le retard involontaire de ma réponse.
J’ai été charmé d’apprendre que Vous avez fondé une Société Asiatique à Londres. Je vois par le Journal de celle de Paris que Vous vous êtes formellement constitués, mais jusqu’ici je n’ai rien reçu de Vos actes imprimés. J’espère les plus heureux résultats de cette réunion. La société Asiatique de Paris ne laisse pas que d’être utile, en offrant par son journal un moyen rapide de communication littéraire. Mais elle est trop gênée dans ses moyens pécuniaires. Le projet de faire exécuter des caractères Devanagari n’a pas encore été réalisé. Il seroit digne de la munificence Angloise de former une imprimerie polyglotte pour la Société Asiatique de Londres.
Je me propose d’aller en Angleterre dans le mois d’Août et d’y rester jusqu’à la fin d’Octobre. Mais on m’a effrayé en m’assurant que, pendant les mois d’Août et de Septembre toutes les bibliothèques publiques sont fermées à cause des vacances. Cela me contrarieroit fort: mes cours et mes autres travaux ne m’ont pas permis de choisir une autre saison. Vous m’obligeriez infiniment, Monsieur, si Vous vouliez avoir la bonté de prendre des informations là-dessus, et de me les communiquer [2] par quelques lignes. Quand même les bibliothèques seroient fermées pour le public, n’y auroit-il pas moyen d’obtenir de l’accès pendant cette époque par une faveur particuliere? Il s’agiroit seulement de mettre de coté quelques manuscrits sur lesquels je voudrois travailler. C’est Mr Wilkins, je pense, qui dispose de la bibliothèque de la Compagnie des Indes, et Sir Humphry Davy [in draft: de qui j’ai l’honneur d’être personnellement connu] de celle du Musée Britannique.
Comme je projette une édition critique du Hitôpadêsa, et une impression complette [sic] du Râmâyana, il m’importeroit de passer en revue le plus grand nombre de manuscrits possible de ces deux ouvrages, qui pourront se trouver soit dans les bibliothèques publiques, soit dans des collections particulières.
Je compte amener avec moi à Londres un de mes écoliers, et de l’y laisser, pour collationner et transcrire à loisir. C’est un jeune Norvégien qui s’est entièrement voué à l’étude du Sanscrit, et à l’exactitude et l’intelligence duquel je peux me fier.
Le 4e Cahier de ma Bibliothèque Indienne vient de paroître; les dernieres feuilles de mon Bhagavad Gîtâ s’impriment. J’aurai l’honneur de Vous apporter moi-même l’un et l’autre. Mr Bernstein, professeur à Breslau, a publié un petit essai de lithographie en Devanagari qui, à mon gré, a réussi à merveille. L’Académie Royale de Berlin fait faire une nouvelle fonte de mes caractères; mais je ne crois pas que cela soit déjà terminé. Je Vous apporterai quelques échantillons de mes lettres, et Vous jugerez alors de la bonté de ma methode. Il est difficile d’en concevoir le mécanisme sans l’avoir vu.
Nous sommes maintenant trois professeurs dans les universités Prussiennes, qui donnons des leçons de Sanscrit: Mr Bopp à Berlin, [3] Mr Bernstein à Breslau, et moi ici. Lorsque les livres seront devenus plus accessibles, cette étude sera peut-être plus repandue en Allemagne que nulle part ailleurs en Europe.
Veuillez agréer, Monsieur, l’hommage de mon admiration et de ma considération très distinguée.
Votre très humble & très obéissant serviteur
A W de Schlegel
[4]
[1] Bonn 1er Juillet 1823
Monsieur
Votre lettre du 15 Janvier ne m’est parvenue que depuis peu avec le XIVe volume des Recherches Asiatiques, dont je Vous suis bien reconnoissant. Je ne sais pas pourquoi le libraire Allemand m’a expédié ce livre par le détour de Brême. Le paquet a retardé la lettre; je vous prie d’excuser le retard involontaire de ma réponse.
J’ai été charmé d’apprendre que Vous avez fondé une Société Asiatique à Londres. Je vois par le Journal de celle de Paris que Vous vous êtes formellement constitués, mais jusqu’ici je n’ai rien reçu de Vos actes imprimés. J’espère les plus heureux résultats de cette réunion. La société Asiatique de Paris ne laisse pas que d’être utile, en offrant par son journal un moyen rapide de communication littéraire. Mais elle est trop gênée dans ses moyens pécuniaires. Le projet de faire exécuter des caractères Devanagari n’a pas encore été réalisé. Il seroit digne de la munificence Angloise de former une imprimerie polyglotte pour la Société Asiatique de Londres.
Je me propose d’aller en Angleterre dans le mois d’Août et d’y rester jusqu’à la fin d’Octobre. Mais on m’a effrayé en m’assurant que, pendant les mois d’Août et de Septembre toutes les bibliothèques publiques sont fermées à cause des vacances. Cela me contrarieroit fort: mes cours et mes autres travaux ne m’ont pas permis de choisir une autre saison. Vous m’obligeriez infiniment, Monsieur, si Vous vouliez avoir la bonté de prendre des informations là-dessus, et de me les communiquer [2] par quelques lignes. Quand même les bibliothèques seroient fermées pour le public, n’y auroit-il pas moyen d’obtenir de l’accès pendant cette époque par une faveur particuliere? Il s’agiroit seulement de mettre de coté quelques manuscrits sur lesquels je voudrois travailler. C’est Mr Wilkins, je pense, qui dispose de la bibliothèque de la Compagnie des Indes, et Sir Humphry Davy [in draft: de qui j’ai l’honneur d’être personnellement connu] de celle du Musée Britannique.
Comme je projette une édition critique du Hitôpadêsa, et une impression complette [sic] du Râmâyana, il m’importeroit de passer en revue le plus grand nombre de manuscrits possible de ces deux ouvrages, qui pourront se trouver soit dans les bibliothèques publiques, soit dans des collections particulières.
Je compte amener avec moi à Londres un de mes écoliers, et de l’y laisser, pour collationner et transcrire à loisir. C’est un jeune Norvégien qui s’est entièrement voué à l’étude du Sanscrit, et à l’exactitude et l’intelligence duquel je peux me fier.
Le 4e Cahier de ma Bibliothèque Indienne vient de paroître; les dernieres feuilles de mon Bhagavad Gîtâ s’impriment. J’aurai l’honneur de Vous apporter moi-même l’un et l’autre. Mr Bernstein, professeur à Breslau, a publié un petit essai de lithographie en Devanagari qui, à mon gré, a réussi à merveille. L’Académie Royale de Berlin fait faire une nouvelle fonte de mes caractères; mais je ne crois pas que cela soit déjà terminé. Je Vous apporterai quelques échantillons de mes lettres, et Vous jugerez alors de la bonté de ma methode. Il est difficile d’en concevoir le mécanisme sans l’avoir vu.
Nous sommes maintenant trois professeurs dans les universités Prussiennes, qui donnons des leçons de Sanscrit: Mr Bopp à Berlin, [3] Mr Bernstein à Breslau, et moi ici. Lorsque les livres seront devenus plus accessibles, cette étude sera peut-être plus repandue en Allemagne que nulle part ailleurs en Europe.
Veuillez agréer, Monsieur, l’hommage de mon admiration et de ma considération très distinguée.
Votre très humble & très obéissant serviteur
A W de Schlegel
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· Konzept , [1. Juli 1823]
· Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
· Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.5,Nr.47
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