[1] Je me réfère à l’observation de Windischmann sur la fusion des deux racines dâ et dhâ dans le zend, et à la mienne sur le même phénomène dans le latin. J. Grimm a dit, comme une simple conjecture, que le prétérit des verbes faibles dans le gothique pourrait bien être formé par l’agglutination d’un verbe auxiliaire. Je ne puis consentir à ce qu’on généralise cette théorie comme on l’a fait: c’est substituer un mécanisme grossier aux développements organiques les plus déliés. Mais ici l’agglutination me [2] semble manifeste. Le singulier de l’indicatif est tronqué; mais le pluriel et les trois nombres du conjonctif sont complets, et présentent régulièrement les terminaisons du prétérit des verbes forts: dêd–um, etc. Le thème est donc dêd; les prétérits formés par la réduplication sont de deux syllabes: mais nous avons, un exemple d’un prétérit mono–syllabique dans stôth; c’est comme stet–i, ded–i. Dès lors dêdum, au lieu de daidum, ne donne pas lieu à une objection; ce n’est pas la voyelle de l’augment, mais la voyelle radicale altérée, der Ablaut. Or, puisque da =t, ce n’est pas à dâ qu’il faut ramener ce dêdum, mais a dhâ, car dha =d. Nous trouvons encore dêds, dêdya (action, acteur). Ainsi donc ce même verbe, qui dans le sanscrit et le grec signifie ponere, qui dans le zend et le latin se confond avec donner, a pris dans le gothique le sens d’agir.
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