• August Wilhelm von Schlegel to Anne Louise Germaine de Staël-Holstein

  • Place of Dispatch: Bern · Place of Destination: Coppet · Date: 27.12.1811
Edition Status: Single collated printed full text with registry labelling
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Place of Dispatch: Bern
  • Place of Destination: Coppet
  • Date: 27.12.1811
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Bibliography: Pange, Pauline de: Auguste-Guillaume Schlegel et Madame de Staël d’apres des documents inédits. Paris 1938, S. 335‒336.
  • Incipit: „Berne, ce 27 décembre 1811.
    Chère amie, je vous ai écrit hier de Lausanne – je suis impatient d’avoir des nouvelles de [...]“
    Language
  • French
  • English
Berne, ce 27 décembre 1811.
Chère amie, je vous ai écrit hier de Lausanne – je suis impatient d’avoir des nouvelles de votre santé et de votre disposition et j’ai oublié où vous vouliez adresser vos lettres. Envoyez-les moi poste restante jusqu’à ce que je serai logé. J’irai chez MM. Guyot pour quils sachent mon arrivée, si par hasard vous [vous] êtes servi de leur adresse.
Les Polier mont accueilli comme dordinaire, mais M. de Lang[allerie] est avec moi tout en froideur et en susceptibilité. Il sest choqué de ce que je nai pas été tout de suite chez lui en descendant de la diligence, et surtout de ce que javois fait savoir à M. de Polier, qui est logé vis-à-vis, mon arrivée plus tôt quà lui qui est à une demilieue de distance. Le lendemain il est sorti exprès pour que je ne le trouvasse pas chez lui, afin de mindiquer que jétois venu trop tard, jai causé avec sa femme, et lui, je ne lai vu quà dîner chez M. de Polier, où il étoit tout hérissé de propos déplaisans. Comment peuton donner dans de pareilles petitesses, quand on prétend être un modèle de résignation parfaite? Ne dites rien de ceci à M. Gautier – mais son conseil pour moi de rester à Lausanne aurait tourné mal. Je ne suis pas un esprit à dominer et M. de Lang[allerie] ne peut pas supporter la contradiction. Dailleurs je nai rien de si pressé à lui dire. Sa doctrine est facile à comprendre, mais difficile à exécuter. Je ne suis pas un esprit dominer, les choses sur lesquelles je puis être daccord avec lui, il me les a dites toutes, et sur mille autres sujets, sur la morale daction, sur le culte, sur l'église, sur la contemplation, sur la poésie etc. nous causerions des années entières sans jamais nous entendre.
Jétois trop perclus hier pour faire des visites. Jai fait dans ce voyage lobservation ingénieuse quen allant vers le Nord on va à la rencontre de lhyver; de ce côté-ci le chemin étoit couvert de neige et ici le gel est tout établi.
Je ferai au plutôt (sic) la commission dAuguste. A Lausanne on pense assez généralement que M. Von der Lahr abandonnera le procès.
Adieu, chère amie, jusquà dimanche. Partout où je serai, jaurai toujours un regret extrême de votre société. Soignez-vous bien, je vous en supplie, and dont be in so low spirits.
Berne, ce 27 décembre 1811.
Chère amie, je vous ai écrit hier de Lausanne – je suis impatient d’avoir des nouvelles de votre santé et de votre disposition et j’ai oublié où vous vouliez adresser vos lettres. Envoyez-les moi poste restante jusqu’à ce que je serai logé. J’irai chez MM. Guyot pour quils sachent mon arrivée, si par hasard vous [vous] êtes servi de leur adresse.
Les Polier mont accueilli comme dordinaire, mais M. de Lang[allerie] est avec moi tout en froideur et en susceptibilité. Il sest choqué de ce que je nai pas été tout de suite chez lui en descendant de la diligence, et surtout de ce que javois fait savoir à M. de Polier, qui est logé vis-à-vis, mon arrivée plus tôt quà lui qui est à une demilieue de distance. Le lendemain il est sorti exprès pour que je ne le trouvasse pas chez lui, afin de mindiquer que jétois venu trop tard, jai causé avec sa femme, et lui, je ne lai vu quà dîner chez M. de Polier, où il étoit tout hérissé de propos déplaisans. Comment peuton donner dans de pareilles petitesses, quand on prétend être un modèle de résignation parfaite? Ne dites rien de ceci à M. Gautier – mais son conseil pour moi de rester à Lausanne aurait tourné mal. Je ne suis pas un esprit à dominer et M. de Lang[allerie] ne peut pas supporter la contradiction. Dailleurs je nai rien de si pressé à lui dire. Sa doctrine est facile à comprendre, mais difficile à exécuter. Je ne suis pas un esprit dominer, les choses sur lesquelles je puis être daccord avec lui, il me les a dites toutes, et sur mille autres sujets, sur la morale daction, sur le culte, sur l'église, sur la contemplation, sur la poésie etc. nous causerions des années entières sans jamais nous entendre.
Jétois trop perclus hier pour faire des visites. Jai fait dans ce voyage lobservation ingénieuse quen allant vers le Nord on va à la rencontre de lhyver; de ce côté-ci le chemin étoit couvert de neige et ici le gel est tout établi.
Je ferai au plutôt (sic) la commission dAuguste. A Lausanne on pense assez généralement que M. Von der Lahr abandonnera le procès.
Adieu, chère amie, jusquà dimanche. Partout où je serai, jaurai toujours un regret extrême de votre société. Soignez-vous bien, je vous en supplie, and dont be in so low spirits.
· Übersetzung , 27.12.1811
· Pange, Pauline de: August Wilhelm Schlegel und Frau von Staël. Eine schicksalhafte Begegnung. Nach unveröffentlichten Briefen erzählt von Pauline Gräfin de Pange. Dt. Ausg. von Willy Grabert. Hamburg 1940, S. 264–265.
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